Quelques exemples d’une agriculture à l’ère 4.0 à Can Tho
Un matin, dans une rizière de la commune de Lam Tan, à Can Tho, un drone a survolé un champ fraîchement semé. Cet appareil est utilisé par les agriculteurs locaux pour pulvériser des pesticides, fertiliser
Un matin, dans une rizière de la commune de Lam Tan, à Can Tho, un drone a survolé un champ fraîchement semé. Cet appareil est utilisé par les agriculteurs locaux pour pulvériser des pesticides, fertiliser et semer – une pratique qui leur était très étrangère il y a quelques années seulement.
M. Trieu Hoang Huong, un agriculteurd’origine khmère de la région, a déclaré : « Avant, pour pulvériser les pesticides sur 9 hectares de rizières, je devais y consacrer plusieurs jours et embaucher des ouvriers, ce qui était très coûteux. Aujourd’hui, avec un drone pulvérisateur, cela ne prend que près de deux heures. C’est peu fatigant, non toxique et très efficace. »

L’utilisation de drones pour pulvériser des pesticides et semer du riz permet aux agriculteurs de réduire leurs coûts et leurs efforts. Photo : Phuong Anh
M. Hua Thanh Nghia, directeur de la coopérative agricole Nghia Thang, quartier My Xuyen, ville de Can Tho, a déclaré que la coopérative possède plus de 100 hectares de variétés de riz certifiées ST24 et ST25. L’ensemble de la zone est mécanisé, de la préparation du sol à la récolte, en passant par le semis et la plantation. Récemment, la coopérative a bénéficié du soutien du secteur agricole pour la pulvérisation de pesticides par drones, aidant ainsi les agriculteurs à lutter activement contre les insectes et les maladies, garantissant ainsi une croissance saine des plants de riz et leur résistance aux intempéries. « La main-d’œuvre rurale est rare et son coût élevé, ce qui réduit les profits des riziculteurs. L’arrivée des drones a résolu le problème de la main-d’œuvre, permettant aux agriculteurs non seulement de réduire les coûts, mais aussi d’améliorer l’efficacité de la production », a déclaré M. Nghia.

Les agriculteurs utilisent des applications pour contrôler et prévenir les ravageurs des cultures. Photo : Phuong Anh
Outre l’utilisation de machines modernes, de nombreux agriculteurs ont également adopté la gestion numérique de leurs champs. M. Tran Kim Luan, de la commune de Tai Van, à Can Tho, qui cultive plus de deux hectares de riz, a déclaré : « On m’a fait découvrir l’application « 2 Nong » et je l’ai trouvée très pratique à télécharger et à utiliser. Il suffit de prendre en photo un ver ou un insecte, l’application l’identifie, trouve son nom scientifique et suggère un antidote spécifique. Grâce à cela, je peux fertiliser et traiter les maladies au bon moment, réduisant ainsi les coûts de production de plus de 30 %. »
L’APPLICATION 2 NONG, ou « 2NONG » (textuellement 2 AGRICOLE), est un logiciel intelligent fonctionnant sur une plateforme d’IA, conçu et développé par l’équipe d’ingénieurs de Ca Mau Petroleum Fertilizer Joint Stock Company (PVCFC) en collaboration avec des experts nationaux et étrangers. Fort de ses connaissances approfondies, 2NONG est reconnu comme un expert en agronomie pour le diagnostic des insectes nuisibles et l’évaluation de la santé nutritionnelle des cultures. 2NONG peut notamment détecter avec précision 22 types d’insectes nuisibles et 8 symptômes de carences nutritionnelles chez les plants de café, de poivre et de riz.
2NONG fournit également des informations sur la météo, les marchés agricoles, les engrais, des conseils techniques en ligne et met en place une plateforme d’échange permettant à la communauté de discuter ensemble sur des questions agricoles. Selon M. Luan, grâce à un smartphone, les agriculteurs peuvent désormais prendre des décisions techniques proactives et anticiper les fluctuations des prix du marché, optimisant ainsi leurs coûts et augmentant leur productivité.

Champs intelligents de la Coopérative agricole de Phuoc An, commune de Thuan Hoa, ville de Can Tho. Photo : Phuong Anh
De même, à la Coopérative agricole de Phuoc An, commune de Thuan Hoa, ville de Can Tho, les 63 hectares de riz parfumé de spécialité sont cultivés selon les normes VietGAP, de manière 100 % mécanisée, et des codes QR permettent de retracer l’origine.
M. Lam Phuong Tung, directeur de la Coopérative, a déclaré : « Il suffit de scanner le code QR pour connaître le propriétaire, la zone, l’historique des semis, de la fertilisation et du traitement des semences. Cela permet aux agriculteurs, aux commerçants et aux entreprises d’obtenir des informations précises et complètes, contribuant ainsi à la construction d’une agriculture moderne, vers un agenda électronique numérique. »
La coopérative est également équipée d’un système de surveillance de la salinité, d’un système de surveillance des nuisibles et d’une station de pompage d’eau automatique, tous contrôlés par smartphones. Grâce à cela, les agriculteurs n’ont plus besoin de surveiller quotidiennement l’eau et les cicadelles (petit insecte sauteur qui se nourrit de la sève des végétaux), tout en garantissant des champs toujours en parfait état.
Selon M. Tung, l’application de cette technologie permet de réduire de 10 kg la quantité de semences par hectare, de 2 à 3 fois la fréquence des pulvérisations de pesticides, de 50 % les coûts de pompage de l’eau et de 10 à 15 % les pertes après récolte. Les bénéfices des agriculteurs augmentent de 20 à 30 % par rapport aux méthodes traditionnelles.