Revue de presse Vietnam / du 15 au 30-06-2024
Sélectionnée par Michel Pédoussaut Le marché national de la vente au détail continue de se développer 15 juin 2024 Source Outre l'amélioration de la qualité de ses services et la restructuration de ses modèles, le système de vente au
Sélectionnée par Michel Pédoussaut
Le marché national de la vente au détail continue de se développer
15 juin 2024
Outre l’amélioration de la qualité de ses services et la restructuration de ses modèles, le système de vente au détail a continuellement augmenté le nombre de points de vente, ce qui montre qu’il dispose d’encore beaucoup de marge de développement.
Le 1er juin, le Groupe BRG s’est coordonné avec le Groupe Sumitomo (Japon) pour inaugurer le supermarché FujiMart
dans la rue Giang Vo, district de Ba Dinh, portant à 11 le nombre total de points de vente du système FujiMart à Hanoï.
Le 25 mai, le 10e point de vente du système de supermarchés FujiMart a également été ouvert dans la rue Chinh Kinh, district de Thanh Xuân. Ces activités font partie d’une stratégie globale d’expansion visant à construire un réseau de supermarchés de qualité, associé à des critères verts et propres pour répondre aux exigences nouvelles des consommateurs.
Nouvelles destinations shopping
Aeon Việt Nam a inauguré le 18 mai le centre commercial Aeon Tân An, dans la province de Long An (Sud). Il s’agit du 8e centre commercial d’Aeon Việt Nam au Việt Nam et de son premier dans le delta du Mékong, dont la mise en service est prévue fin 2025.
« En 2024, Aeon Việt Nam prévoit d’ouvrir de nouvelles destinations shopping avec de nombreux modèles et échelles différents« , a déclaré son directeur général, Furusawa Yasuyuki.
Il est prévu que d’ici fin 2024, le nombre total de sites commerciaux des sociétés membres d’Aeon Việt Nam atteindra plus de 160, dont des centres commerciaux, des supermarchés, des magasins spécialisés et des grands magasins de marchandises diverses.
Selon Nguyên Thi Phuong, directrice générale de la société par actions de services commerciaux généraux WinCommerce (WinMart, WinMart, WiN), en 2023, l’entreprise ouvrira et rénovera plus de 1.700 supermarchés, atteignant une couverture totale de plus de 3.600 supermarchés et magasins à travers le pays.
Cette année, cette chaîne de vente au détail vise à ouvrir 400 à 700 nouveaux magasins et supermarchés, atteignant plus de 4.000 points de vente.
Selon l’Office général des statistiques, les ventes au détail de biens dans tout le pays en mai 2024 devraient atteindre 402,4 milliards de dông, soit une augmentation de 8,2% en variation annuelle. Ce résultat porte les ventes au détail de biens au cours des cinq premiers mois de 2024 à environ 1.998,2 billions de dôngs (78,6 millions d’USD), soit 77,5% du total et en hausse de 7,4% par rapport à la même période de l’année dernière.
La directrice générale de l’Office général des statistiques, Nguyên Thi Huong, a estimé que le secteur des services devrait encore être un point positif en 2024. Le marché de détail national continuera à se développer à mesure que le revenu moyen des personnes augmente, la classe moyenne connaît une croissance rapide et le ratio consommation/PIB du Việt Nam est élevé par rapport aux autres pays de la région.
Le représentant d’Aeon Việt Nam a prévu qu’à long terme, le Việt Nam serait l’un des deux marchés clé du groupe, avec le Japon, dans sa stratégie de promotion des investissements.
En plus d’augmenter les points de vente, Aeon continuera à développer le commerce électronique avec une croissance attendue de 20% en 2024 et de 50% les années suivantes, tout en développant également des produits de marque privée fabriqués au Việt Nam pour les marchés nationaux et d’exportation.
Aperçu de l’histoire économique du Việt Nam de 1954 à nos jours.
4ème partie — Le socialisme de marché : résultats sociaux et perspectives
16 juin 2024
par HO Hai Quang
Croissance et développement
Le PIB mesure la richesse créée au cours d’une année. Le suivi de cet indicateur permet de repérer la croissance économique.
Concernant le Việt Nam, ce repérage est biaisé, car les activités « informelles » (1) occupent une place extrêmement importante dans l’économie et personne ne sait vraiment comment mesurer les revenus qu’elles procurent. À s’en tenir aux statistiques officielles, sur l’ensemble de la période 1986-2022, le taux annuel de croissance du PIB du Việt Nam, évalué en dollar constant de 2011, a été en moyenne de 6,7 %, ce qui est élevé. En tenant compte du fait que les effectifs de la population ont augmenté et que les prix ont varié, il apparaît que le PIB par habitant, en « parité de pouvoir d’achat3, a augmenté en moyenne de 5,4 % par an, ce qui est beaucoup.
PIB par habitant (Parité pouvoir d’achat ; $ internationaux constants 2011)
Banque Mondiale
La croissance des revenus a permis d’améliorer le sort de la population.
Entre 1975 et 2017, l’espérance de vie à la naissance est passée de 63 à 74 ans, le taux de fertilité des femmes a chuté de 5,6 à 1,95, le taux d’alphabétisation des adultes atteint actuellement 96 %. Ces progrès économiques et sociaux trouvent leur traduction dans l’indice du développement humain (IDH) (2). En 1990, celui du Việt Nam ne dépassait pas 0,47 ce qui le classait parmi les pays à « faible développement humain« .
En 2022, avec un IDH de 0,737 il fait partie des pays à « développement humain moyen« .
Pauvreté et inégalités
On estime que dans les années 1990, le taux de pauvreté monétaire était d’environ 60 %. La croissance économique et les politiques ciblées mises en œuvre depuis ont permis de le réduire progressivement. Mais il y a différents niveaux de pauvreté que le tableau ci-après détaille :
Seuil extrême de pauvreté | 1,9 USD/pers/jour | 2% de la population en dessous du seuil |
Seuil de pauvreté | 3,34 USD/pers/jour | 9,8% de la population en dessous du seuil |
Vulnérabilité économique | 3,34-5,5 USD/pers/jour | 8% de la population = 18 millions de personnes |
« »Economically secure » | Revenu d’au moins 5,5 USD/pers/jour | 70% de la population = 64 millions de personnes |
Le niveau du revenu étant un indicateur insuffisant pour mesurer la pauvreté dans toutes ses dimensions, un « indice de pauvreté multidimensionnelle » a été créé qui permet de prendre en compte les besoins de la population dans les domaines de la santé, de l’assainissement, de l’éducation, du logement, de l’accès à l’eau et à l’information (3).
Les calculs montrent un important recul de cette pauvreté (4,2 % de la population en 2022 contre 9,1 % en 2016 et 15,9 % en 2012). Mais il y a de considérables différences.
Alors que dans les zones urbaines le taux de pauvreté multidimensionnelle est de 1,5 %, il atteint 12,8 % dans les régions montagneuses où vivent les minorités ethniques et 9 % dans les zones rurales(4). Or, dans ces zones vivent 61,1 millions de personnes (62,5 % de la population totale).
Les inégalités de revenu peuvent être mesurées en calculant le coefficient de Gini (5).
Au Việt Nam, sa valeur était de 0,357 en 1992. Les inégalités ont fortement augmenté jusqu’en 2019, année où le coefficient de Gini a grimpé jusqu’à 0,423. La mise en œuvre des programmes de lutte contre la pauvreté l’a fait redescendre à 0,375 en 2022 (6). Cette valeur moyenne masque cependant d’importantes disparités entre les villes et la campagne ainsi qu’entre les régions. Les inégalités de revenus sont particulièrement fortes dans les Hauts plateaux.
Classes et couches sociales
Quelles ont été les conséquences sur l’architecture sociale des réformes économiques et administratives introduites par le đổi mới ?
La première est le développement d’un petit paysannat indépendant produisant pour le marché où règne la liberté des prix.
En plafonnant à 3 ha les superficies attribuées aux agriculteurs, la loi foncière a créé une multitude de micro- exploitations. Selon une enquête officielle de 2020, le Việt Nam compte 9,1 millions d’exploitations agricoles, dont 99,8 % sont des exploitations employant des travailleurs familiaux. La plupart étant de très petite taille (entre 0,2 et 2 ha ; moyenne de 0,6 ha), elles ne permettent pas d’occuper la main-d’œuvre à plein temps et ne peuvent procurer que de très faibles ressources (7).
Ces deux facteurs expliquent la très grande importance du travail informel dans le secteur agricole. Selon les statistiques officielles, il s’élève actuellement à 98,7 %, niveau qui n’a pratiquement pas varié depuis 2013 (8).
La seconde conséquence importante du đổi mới est le développement du secteur capitaliste et du salariat sur lequel il repose.
Evolution du salariat (milliers)
2010 | 2015 | 2022 | |
Salariés | 16573 | 20773 | 27230 |
Total des emplois | 49124 | 53110 | 50604 |
Pour les salariés, les conditions de travail sont très dures. Selon l’Organisation Internationale du Travail, la durée du travail au Việt Nam est l’une des plus élevées dans le monde. Certes, elle est légalement plafonnée à 48 heures par semaine.
Mais comme les heures supplémentaires sont autorisées, dans les secteurs du textile, de l’électronique et de l’ameublement les temps de travail dépassent 50 heures par semaine.
Le Code du travail n’accorde qu’un jour de congé par semaine, 12 jours de congés payés par an et 9 jours fériés.
En troisième lieu, le développement des secteurs industriels et de services dans les zones urbaines a suscité d’importantes migrations de jeunes ruraux. Si les facteurs de ces migrations sont nombreux, toutes les enquêtes montrent sans surprise que les deux prédominants sont d’une part l’espoir d’être embauchés comme salariés et d’autre part l’augmentation des revenus.
Pour freiner les migrations, les autorités publiques ont mis en place, en 1955 dans le nord du pays et en 1975 dans le sud, des « cartes de résidence » que chaque foyer doit posséder. Il est ainsi possible de savoir si une personne réside effectivement dans le lieu indiqué sur sa carte. La possession de cette carte est très importante, car elle conditionne l’accès au logement, à l’emploi public, à la scolarisation des enfants, aux soins…
Son efficacité est cependant assez limitée : nombreux sont les migrants qui en sont dépourvus et qui sont installés dans les villes sans être inquiétés. En 2014, on estime qu’ils représentaient 20 % de la population de Ho Chi Minh ville (9).
Le nombre d’emplois créés par les entreprises situées en zones urbaines étant bien inférieur à celui des migrants qui y arrivent, un « secteur informel » s’est constitué dont l’importance est cependant bien moindre que celui qui existe dans l’agriculture où il dépasse 98 %.
Dans les zones urbaines, la proportion de travailleurs informels est actuellement de 48,3 % dans l’industrie (contre 64,5 % en 2013) et de 57,7 % dans les services (contre 52,2 % en 2013(10)).
Conclusion
Le socialisme de marché, économie de transition vers le socialisme
Le đổi mới est semblable à la NEP appliquée en Russie (1921-1927) en ce qu’il admet de fait qu’il est impossible de sauter l’étape du développement capitaliste, de passer directement au socialisme en partant d’une économie bouleversée par des décennies de guerre, essentiellement agricole et employant des techniques de production archaïques.
Tout comme la NEP, le socialisme de marché est considéré comme une étape de transition au cours de laquelle la libéralisation économique permettrait de créer, sous la direction de l’État–Parti, les conditions permettant d’accéder au socialisme.
Mais le libéralisme économique organisé par le đổi mới est bien différent de celui prôné par Adam Smith, pour qui les mécanismes du marché permettent, à eux seuls, de réguler le fonctionnement de l’économie de sorte que l’intervention de l’État est inutile, voire néfaste, sauf pour ce qui concerne la construction des grandes infrastructures (routes, ports…). Pour Adam Smith, le rôle de l’État est de défendre le pays et d’assurer l’ordre public en utilisant la police, la justice et l’armée.
Bien différent est le rôle de l’État dans le socialisme de marché vietnamien. Certes, la régulation économique est assurée par le marché (c’est-à-dire par le mécanisme des prix), mais en partie seulement. Car il appartient à l’État d’orienter la marche de l’économie dans une direction socialiste pour atteindre les objectifs énoncés dans la constitution. Pour cela, il dispose de maints instruments et en particulier des entreprises publiques. La constitution dispose :
« L’économie vietnamienne est une économie de marché d’orientation socialiste avec des formes de propriété multiples et une structure économique multisectorielle ; le secteur économique public joue le rôle de premier plan. »
Constitution de 2013, article 51.
Un très difficile équilibre est donc à trouver entre le marché et l’État comme régulateurs de l’économie.
La constitution de 2013, dans son article 3, énonce les objectifs à atteindre au cours de l’étape du socialisme de marché. On les retrouve sur le bandeau des affiches diffusées pour fêter les anniversaires de la création du PCV.
Les fondements de la croissance
En 1986, la libéralisation économique organisée par le đổi mới ne pouvait pas, à elle seule, impulser une croissance rapide. Deux obstacles s’y opposaient : l’étroitesse du marché intérieur due à la grande pauvreté de la population ; le manque de capitaux pour développer les capacités de production.
On sait comment ces obstacles ont été levés par l’intégration du Việt Nam à l’économie mondiale qui lui a permis d’ouvrir des marchés extérieurs et d’attirer des investissements étrangers. Mais le rôle des « pôles de croissance » constitués par les « parcs industriels » et les « zones franches d’exportation » n’a pas été suffisamment souligné.
D’une part, en regroupant les entreprises ils ont permis de produire un effet d’agglomération qui a favorisé leur compétitivité. D’autre part et plus globalement, ils ont diffusé la croissance autour d’eux. François Perroux explique :
« La croissance n’apparaît pas partout à la fois ; elle se manifeste en des points ou pôles de croissance, avec des intensités variables ; elle se répand par divers canaux et avec des effets terminaux variables pour l’ensemble de l’économie. »
François Perroux, Note sur la notion de pôle de croissance, Économie appliquée, 1955, p. 307-320
Le schéma ci-après résume l’enchaînement des facteurs qui ont permis au Việt Nam de sortir du sous-développement en seulement trois décennies.
Facteurs de l’évolution économique et sociale depuis 1986
Le succès de ce modèle ne doit cependant pas masquer ses limites. Certes, pour une part importante, la forte croissance économique est portée par les entreprises étrangères. En 2022, elles contribuaient à la formation du PIB à hauteur de 20
%, réalisaient 16,2 % des investissements et 74,3 % des exportations de marchandises.
Mais leurs apports en termes de technologie sont limités, car leurs relations économiques avec les entreprises vietnamiennes sont très faibles. Par ailleurs, les entreprises étrangères constituent aussi un facteur de déséquilibre, car, essentiellement implantées dans les villes, elles ont contribué à accentuer les migrations rurales, l’urbanisation et la pollution.
Une seconde limite de ce modèle de développement découle de l’intégration du Việt Nam à l’économie mondiale. Jusqu’ici ce pays en a tiré beaucoup d’avantages. Mais cette intégration est aussi potentiellement porteuse d’instabilité. Si pour une raison ou une autre une crise économique ou financière venait à se produire dans les pays avec lesquels le Việt Nam a noué d’étroites relations économiques, il subira mécaniquement une diminution des investissements étrangers et un rétrécissement des débouchés qui produiront de multiples conséquences négatives.
En troisième lieu, l’introduction du profit capitaliste comme logique de fonctionnement d’une importante partie de l’économie a généré des insuffisances, déséquilibres et comportements que le Secrétaire général du PCV a lui-même
pointés avec lucidité dans les termes suivants :
Sur le plan économique, la qualité de la croissance et la compétitivité sont encore faibles et insoutenables ; le système d’infrastructures demeure disparate ; l’efficacité et la productivité de nombreuses entreprises, y compris les entreprises publiques, sont encore limitées ; l’environnement est pollué dans de nombreux endroits ; la gestion et la régulation du marché montrent des insuffisances. En même temps, la concurrence s’avère de plus en plus féroce dans le contexte de la mondialisation et de l’intégration internationale.
« Sur le plan social, l’écart entre les riches et les pauvres augmente ; la qualité de l’éducation, des soins médicaux et de nombreux autres services publics laisse encore à désirer ; la culture, l’éthique sociale se sont dégradées ; la criminalité et les maux sociaux connaissent des évolutions complexes. En particulier, la corruption, le gaspillage et la déchéance idéologique, politique et morale sont toujours observés chez une partie des cadres et des membres du Parti.«
Nguyễn Phú Trọng,
Questions théoriques et pratiques du socialisme et chemin vers le socialisme au Việt Nam, Courrier du Việt Nam, 26 mai 2021.
On ne peut mieux dire !
Où va le Việt Nam ?
Depuis les réformes économiques et institutionnelles lancées par le đổi mới le capitalisme n’a cessé de gagner du terrain et il est sûr que cette tendance se poursuivra dans les décennies à venir. En effet, les dirigeants vietnamiens ont lancé un ambitieux Plan directeur pour la période 2021 – 2030 accompagné de perspectives pour 2050 (11).
Pour financer ce plan, le Việt Nam compte attirer encore davantage d’investissements étrangers. Selon la presse vietnamienne :
« La stratégie de coopération en matière d’investissements étrangers pour la période 2021-2030 définit également d’autres objectifs importants, notamment l’augmentation à plus de 70 % de la proportion du capital d’investissement enregistré par des pays et territoires de certaines régions dans le capital total pour la période 2021 – 2025 et à 75 % pour la période 2026 – 2030. Il s’agit des pays comme République de Corée, Japon, Singapour, Chine, Taïwan, Malaisie, Thaïlande, Inde, Indonésie, Philippines, France, Allemagne, Italie, Espagne, Russie, Grande-Bretagne et Amérique. En outre, la stratégie vise également à augmenter de 50 % le nombre de sociétés multinationales relevant du groupe des 500 plus grandes sociétés au monde classées par le magazine américain Fortune. »
Việt Nam +, 2 juillet 2022.
L’application du Plan directeur 2021-2030 aboutira donc à insérer encore davantage le Việt Nam dans le capitalisme mondial. Or le but des réformes lancées il y a près de quarante ans par le đổi mới, était de créer les conditions de passage au socialisme. L’intégration grandissante du Việt Nam dans le monde capitaliste sera-t-elle un facteur favorisant cette transition ?
On voit mal comment le Việt Nam pourrait devenir socialiste à moyen et même à long terme si ses partenaires économiques actuels restent des pays capitalistes.
Notes de bas de page :
- La définition officielle du travail informel se trouve dans le Statistical yearbook of Việt Nam, 2022, p. 97.
- L’IDH est un indicateur composite combinant trois indicateurs partiels. Sa valeur est comprise entre 0 et 1. Plus l’indice est proche de 1 plus le développement humain est élevé.
- Créé en 2010, l’indice de pauvreté multidimensionnelle est calculé en combinant 10 indicateurs partiels.
- GSO, Statistical yearbook of Việt Nam, 2022, p. 31.
- La valeur du coefficient de Gini est comprise entre 0 et 1. Plus elle est proche de 0 et plus grande est l’égalité entre les revenus. Plus elle se rapproche de 1 et plus l’inégalité est importante.
- GSO, Statistical yearbook of Việt Nam, 2022, p. 30.
- On estime que le revenu moyen de la population rurale en 2020 est de 1 632 € par personne et par an. Cf. Ambassade de France à Hanoï ; Direction générale du Trésor.
8,10 GSO, Statistical yearbook of Việt Nam, 2022, p. 180.
9 Marie Gibert, Le carnet résidentiel au Việt Nam : un instrument de peuplement entre contrainte et contournement, in Le peuplement comme politiques, 2014.
11 Concernant le taux moyen annuel de croissance du PIB, l’objectif pour les années 2021 à 2030 est d’atteindre 7 %.
Sécurité alimentaire : découverte d’un gène d’immunité face à une maladie ravageant les cultures de riz et de blé
16 juin 2024
Le champignon Magnaporthe oryzae représente une menace redoutable pour l’alimentation humaine à l’échelle mondiale : il ravage les cultures de riz et de blé.
Des chercheurs d’INRAE, du Cirad et de l’université de Montpellier, en collaboration avec le HHRRC (Hunan Hybrid Rice Research Centre) et l’IRRI (International Rice Research Institute), ont découvert un gène de résistance à ce pathogène chez le riz, invalidant les résultats d’une étude de référence datée de 25 ans.
Ces travaux, publiés le 4 juin dans Nature Plants, ouvrent de nouvelles voies vers l’amélioration de la résistance de variétés de plantes face aux maladies, en cohérence avec le développement d’une agriculture durable.
La pyriculariose, maladie causée par le champignon Magnaporthe oryzae, constitue un véritable fléau pour l’agriculture. Cette maladie ne ravage pas seulement les cultures de riz, aliment de base pour 60 % de la population mondiale, mais s’attaque depuis les années 1980 aussi au blé, avec une aire de distribution en augmentation croissante et un risque sérieux d’émergence en Europe.
Dans ce contexte, des chercheurs d’INRAE, du Cirad et de l’université de Montpellier, en collaboration avec des scientifiques chinois et philippins, se sont intéressés aux résistances naturelles du riz à la pyriculariose et ont décortiqué les mécanismes moléculaires impliqués.
Ils ont ainsi identifié le gène Ptr, qui représente un nouveau type de gène de résistance aux maladies chez les plantes.
La présence de ce gène Ptr rend le riz immun aux souches de M. oryzae qui sécrètent le facteur de virulence AVR-Pita, une protéine qui, en l’absence du gène Ptr, favorise l’invasion de la plante par le champignon pathogène.
Les gènes de résistance des plantes codent dans leur majorité pour des récepteurs (des protéines) qui, tels des antennes, reconnaissent des signaux chimiques émis par les agents pathogènes.
Or Ptr code pour un nouveau type de protéine qui n’était jusqu’à lors pas connu pour agir dans le système immunitaire des plantes, et dont les scientifiques ignorent pour l’instant le fonctionnement. De manière inattendue, ces travaux invalident des études de référence précédentes parues en l’année 2000, qui impliquaient dans la détection d’AVR-Pita le gène Pi-ta codant pour un récepteur immunitaire classique.
Ces travaux ouvrent ainsi la voie à l’étude de nouveaux mécanismes de résistance des plantes aux pathogènes impliquant de nouveaux acteurs comme la protéine Ptr, dans le but d’approfondir la compréhension de la résistance naturelle des plantes aux maladies afin de mieux l’utiliser pour la protection des cultures.
Référence
Xiao G., Laksanavilatn N., Cesari S. et al. (2024).
Nature Plants.
Sélection « Gavroche » Việt Nam (1)
Politique et Diplomatie.
Le Việt Nam a été élu vice-président de l’Assemblée générale des États parties à la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, marquant son sixième engagement majeur au sein de l’UNESCO. Cette nomination souligne la montée en puissance du Việt Nam sur la scène internationale et la confiance de la communauté
mondiale en sa capacité à contribuer aux institutions globales.
Le Premier ministre Pham Minh Chinh a signé le 10 juin une dépêche officielle appelant à des mesures pour surmonter les conséquences des inondations dans les régions montagneuses du nord. Des pluies torrentielles ont causé des inondations dans les provinces de Ha Giang et Cao Bang, entraînant des pertes humaines et des disparitions.
Le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement a lancé, en collaboration avec le Comité populaire de la province de Khanh Hoa, la Semaine de la mer et des îles du Việt Nam et le Mois d’action pour l’environnement.
Cet événement soutient la Journée mondiale des océans (8 juin) et la Journée mondiale de l’environnement (5 juin), appelant à la restauration des terres et à la lutte contre la désertification.
Lors de la Conférence internationale du travail à Genève, l’ambassadeur Mai Phan Dung a réaffirmé l’engagement du Việt Nam pour le progrès social et l’égalité afin d’atteindre un développement durable. Il a salué le rapport sur la promotion de la justice sociale et souligné les réformes juridiques en cours pour améliorer la sécurité sociale et créer des emplois de qualité.
Le Việt Nam a signé un plan national visant à éliminer progressivement les substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) d’ici 2045. Ce plan prévoit la réduction des émissions de CO2 de 11,2 millions de tonnes d’équivalent CO2 et l’adoption de technologies de refroidissement durables.
Le Việt Nam renforce sa coopération scientifique et de formation professionnelle avec la Hongrie et l’Arménie. Des responsables vietnamiens ont rencontré les ambassadeurs respectifs pour discuter de collaborations potentielles, notamment au niveau de l’Académie nationale de la politique Ho Chi Minh.
L’Assemblée nationale vietnamienne s’apprête à voter une loi instaurant la tolérance zéro pour l’alcool au volant, une mesure qui a suscité de nombreux débats parmi les députés.
Le Việt Nam est en passe de réaliser un nombre record de constructions d’îles en mer de Chine méridionale cette année, ajoutant près de 283 hectares de nouvelles terres depuis novembre. Ces activités attisent les tensions avec la Chine, qui revendique également la souveraineté sur ces eaux contestées.
Économie
Le Japon a manifesté son intérêt pour le projet vietnamien de train à grande vitesse Nord-Sud d’une valeur de 70 milliards de dollars américains. Le projet vise à relier Hanoï et Hô-Chi-Minh-Ville par une ligne à grande vitesse.
La banque singapourienne United Overseas Bank (UOB) estime que le Việt Nam enregistrera une croissance économique de 6% en 2024, avec un taux d’inflation maîtrisé à 3,8%.
Le ministère de l’Industrie et du Commerce a annoncé que l’énergéticien EVN n’achèterait pas d’électricité solaire provenant de projets non inclus dans le 8ème plan de développement électrique national (PDP8).
Société
Plus de 93,6 millions de personnes bénéficient désormais de l’assurance maladie au Việt Nam, atteignant une couverture quasi-universelle.
L’Université d’économie de Hô-Chi-Minh-Ville a lancé FinTechNovation Credentials, une initiative collaborative visant à former une main-d’œuvre hautement qualifiée dans le secteur des technologies financières.
Agroforesterie : Cas de la Côte d’Ivoire et du FCPF
18 juin 2024
La Côte d’Ivoire reçoit 35 millions de dollars en paiement d’une réduction vérifiée de ses émissions de carbone.
Ces crédits carbone de « haute intégrité » proviennent de la conservation et de la restauration des forêts ainsi que d’activités d’agroforesterie.
Ce versement fait suite à l’accord de paiement des réductions d’émissions (ERPA) conclu avec le Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF) de la Banque mondiale. Il bénéficie directement aux communautés locales et aux acteurs de la conservation des forêts qui ont joué un rôle clé dans la réduction de la pollution en réhabilitant les forêts dégradées, en plantant des cultures et des arbres, et en préservant les forêts existantes.
Le paiement s’inscrit dans le cadre d’un accord plus large dont l’objectif est d’atteindre 10 millions de tonnes de réduction des émissions (10 millions de « crédits carbone« ), pour une valeur totale de 50 millions de dollars.
Ce premier paiement est basé sur la réduction vérifiée des émissions de carbone, confirmée par un tiers indépendant.
Les fonds seront distribués conformément à un plan de partage des bénéfices (a) rigoureux, conçu dans le cadre d’un processus consultatif, participatif et transparent, et ils bénéficieront directement à ceux qui ont joué un rôle majeur dans la réduction des émissions de carbone entre le 30 octobre 2020 et le 31 décembre 2021.
Le versement souligne l’importance de la coopération internationale et des mécanismes financiers dans le renforcement des pratiques environnementales durables.
Il met aussi en lumière un modèle de réhabilitation reproductible partout dans le monde et fondé sur le reboisement, sur des techniques d’agroforesterie et sur des efforts de conservation des forêts. Il démontre aussi l’impact des incitations financières sur la promotion d’une large participation à la préservation de l’environnement aux échelons local et international.
Le programme de réduction des émissions de la Côte d’Ivoire illustre l’approche stratégique du pays qui entend lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts, tout en renforçant le stockage du carbone grâce au reboisement et à l’agroforesterie. Cette initiative est conforme aux engagements pris par le pays dans le cadre de l’accord de Paris et témoigne de son implication active dans la gestion de l’environnement et l’action climatique.
« La réussite remarquable de la Côte d’Ivoire reflète son engagement indéfectible en faveur d’une gestion responsable de l’environnement, de l’action climatique et de la prospérité partagée. En réduisant ses émissions de carbone, le pays protège non seulement ses forêts inestimables, mais ouvre également la voie au développement durable sur l’ensemble du continent africain et au-delà, souligne Marie-Chantal Uwanyiligira, directrice des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire. Il est impératif que la communauté internationale se mobilise pour soutenir la Côte d’Ivoire, en accordant aussi un soutien financier déterminant à son programme d’adaptation afin d’accélérer les progrès vers un avenir plus durable pour tous. »
Destiné à lutter contre la déforestation et la dégradation dans cinq régions administratives de la ceinture du cacao, le programme cible des zones soumises à un stress environnemental sévère. S’étendant sur environ 4,69 millions d’hectares, dont le très important parc national de Taï qui est une réserve de biosphère de l’UNESCO, le programme vise à réduire les émissions de CO2 de 30 millions de tonnes sur une période de cinq ans, en privilégiant les pratiques de gestion durable des terres. La Côte d’Ivoire est désormais le quatrième pays d’Afrique, après le Mozambique, le Ghana et Madagascar, à recevoir un paiement du FCPF basé sur les résultats obtenus.
À propos du Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF)
Le Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF) est un partenariat mondial réunissant des États, des entreprises, des organisations de la société civile et des représentants de populations autochtones, qui œuvre en faveur de la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, de la conservation des stocks de carbone forestier, de la gestion durable des forêts et de l’amélioration des stocks de carbone forestier dans les pays en développement (l’ensemble de ces activités étant désignées communément sous l’acronyme REDD+).
Lancé en 2008, le FCPF a collaboré avec 47 pays en développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine-Caraïbes, aux côtés de 17 bailleurs de fonds dont les engagements et les contributions s’élèvent à 1,3 milliard de dollars.
D’après African Media Agency (AMA)
Poutine entame une visite d’État au Việt Nam, après l’accord de défense passé avec la Corée du Nord
20 juin 2024
Vladimir Poutine effectue ce jeudi 20 juin 2024 une visite d’État au Việt Nam, que la Russie soutient militairement depuis des décennies, au lendemain de la signature d’un accord de défense avec la Corée du Nord qui inquiète les Occidentaux.
Le président russe Vladimir Poutine est arrivé jeudi au Việt Nam pour une visite officielle dans ce pays partenaire de
Moscou depuis l’époque soviétique, ont rapporté les agences de presse russes.
Le dirigeant russe a remercié Hanoï pour son approche « équilibrée » sur l’Ukraine, dans une tribune publiée dans le journal du Parti communiste (PCV) au pouvoir. La Russie et le Việt Nam partagent aussi, a-t-il soutenu, une lecture « similaire » de la situation en Asie-Pacifique.
Pour son cinquième déplacement dans le pays d’Asie du Sud-Est, Vladimir Poutine doit rencontrer le nouveau président To Lam et le secrétaire général du Parti communiste, Nguyen Phu Trong, considéré comme la personnalité la plus influente du régime.
Soutien militaire
Dans les rues de Hanoï, mercredi, la présence de drapeaux russes et d’un important dispositif de sécurité témoignaient de l’accueil que prévoient les dignitaires locaux, à la hauteur de la longue histoire qui unit les deux pays, remontant à l’ère soviétique.
« Nous aimons la Russie, j’adore les Russes, car ils ont été très gentils, nous apportant leur soutien pendant de nombreuses années », a déclaré à l’AFP Nguyen Thi Minh, une habitante de 59 ans.
Moscou a livré des armes à ses alliés communistes durant la guerre du Việt Nam, et contribué pendant des décennies à la formation de nombreux cadres du PCV, dont Nguyen Phu Trong.
La Russie continue de vendre au Việt Nam une grande partie de ses armes et équipement militaires, dans un contexte de tensions en mer de Chine méridionale où Hanoï s’inquiète des visées expansionnistes de Pékin.
Les questions de défense seront sur la table des discussions, ont prévenu les analystes. Les deux pays ont un « intérêt mutuel à reprendre les ventes d’armes« , qui ont ralenti depuis 2022, a estimé Carl Thayer, professeur émérite à l’université australienne de Nouvelle-Galle du Sud. « Mais le Việt Nam est paralysé par la menace des sanctions américaines« , précise-t-il.
Projets de coopération accrue
En accueillant Vladimir Poutine, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), Hanoï s’expose au mécontentement de ses partenaires occidentaux, les États-Unis en tête, qui considèrent le Việt Nam, 100 millions d’habitants, comme stratégique pour la production manufacturière ou de semi-conducteurs.
Cette politique pourrait être de plus en plus difficile à tenir, a prévenu une experte. La visite de Poutine représente « un test pour voir à quel point la diplomatie multidirectionnelle de Hanoï peut aller loin, et si elle est toujours acceptée par les autres puissances majeures« , a expliqué à l’AFP Huong Le Thu, directrice adjointe du programme Asie du International Crisis Group.
La visite de Vladimir Poutine s’accompagne d’un volet économique, avec des projets de coopération accrue dans le domaine de l’énergie, des technologies, de l’éducation et du tourisme.
Vladimir Poutine doit également assister à une cérémonie de dépôt de gerbes au mausolée du père de l’indépendance Ho Chi Minh, et à un banquet dans l’opéra de style architectural colonial français. Son départ est prévu dans la soirée.
Promotion de la coopération entre Da Nang et les localités japonaises
20 juin 2024
« Les responsables de Da Nang s’engagent à faciliter les entreprises et les investisseurs japonais qui souhaitent investir dans la ville, » a déclaré Le Trung Chinh, président du Comité populaire municipal.
En recevant Mori Takero, consul général du Japon à Da Nang, le 19 juin, Le Trung Chinh a présenté la situation du développement socio-économique de la ville.
Selon lui, Da Nang est considéré comme le moteur de la croissance de la Zone économique clé du centre. La ville se focalise sur le développement de l’industrie de hautes technologies, notamment les technologies de l’information, en tant qu’un secteur économique clé.
La structure économique de la ville s’oriente vers les services – industrie – agriculture.
« Da Nang a établi les liens de coopération avec 49 localités dans 22 pays et territoires, avec 104 accords signés. La ville a reçu le prix de ville intelligente et de nombreux autres prix, » a-t-il informé.
Ces derniers temps, Da Nang a signé un protocole d’accord pour établir des relations officielles d’amitié et de coopération avec quatre villes japonaises : Kawasaki, Sakai, Yokohama et Kisarazu. La ville coopère aussi avec 15 villes et préfectures japonaises.
Les relations d’amitié et de coopération entre Da Nang et les localités japonaises sont toujours renforcées et développées.
Le Trung Chinh a exprimé son espoir que, dans ses nouvelles fonctions, Mori Takero continuera à renforcer les relations diplomatiques entre le Japon et le Việt Nam et la ville de Da Nang en particulier.
Notant les opinions des responsables de la ville, Mori Takero a affirmé que le Japon soutenait toujours la coopération avec les autorités de Da Nang dans tous les domaines pour promouvoir le développement de bonnes relations diplomatiques Japon-Việt Nam. Les activités du Festival Việt Nam – Japon organisé par Da Nang en juillet 2024 contribueront à renforcer ces relations diplomatiques dans tous les domaines.
La ville de Da Nang mène de nombreuses activités de promotion du commerce et de coopération avec le Japon.
À ce jour, le Japon est le premier investisseur de la ville, avec plus de 1,14 milliard de dollars investis dans 261 projets.
En 2023, les exportations de Da Nang vers le Japon sont estimées à 650 millions de dollars, et les importations en provenance du Japon, à 350 millions de dollars.
De nombreuses activités d’échanges culturels et artistiques du Japon ont été organisées à Da Nang, dont le Festival Việt Nam – Japon qui est annuellement organisé pour présenter et promouvoir les cultures uniques du Japon et du Việt Nam.
Việt Nam et États-Unis : un partenariat économique florissant axé sur les exportations
21 juin 2024
Le premier semestre commercial entre les États-Unis et le Việt Nam est une réussite.
Le Việt Nam est devenu un partenaire commercial majeur des États-Unis et un maillon important de la chaîne d’approvisionnement pour de nombreux types de marchandises.
44,4 milliards de dollars, c’est le chiffre estimé des exportations du Việt Nam vers les États-Unis par les douanes vietnamiennes entre janvier et mai.
Un chiffre marquant puisqu’il représente une augmentation de 22,3%, en comparaison avec l’année 2023. Cette croissance des exportations est visible dans presque tous les domaines.
Électroniques, équipements et textiles
Les produits électroniques, ordinateurs et autres composants sont en hausse de 50%, représentant 20% des exportations. Suivi des machines, équipements, outils et pièces détachées d’une valeur de 7,3 milliards de dollars, en hausse de 11% de plus que l’année précédente.
5,6 milliards de dollars sont générés par l’exportation des textiles vietnamiens aux États-Unis. Le marché des vêtements constitue 13% des exportations totales.
En 2023, les États-Unis formaient 28% des exportations vietnamiennes, devant la Chine avec 17%.
C’est le premier trimestre de 2024 qui bat des records avec une augmentation de 24 % pour atteindre 25,7 milliards de dollars en trois mois, selon l’Office général des statistiques.
Rappelons qu’en 2023, les exportations de marchandises du Việt Nam vers les États-Unis avaient atteint 97 milliards de dollars, soit une baisse de 12,4 milliards de dollars par rapport à 2022.
Des relations économiques stables
Si les chiffres montrent une belle entente économique entre les États-Unis et le Việt Nam, c’est parce que les deux pays y trouvent leur compte. En effet, bien qu’en croissance, le marché vietnamien reste l’un des moins cher. Les coûts de production, de fabrication et la main d’oeuvre sont inférieurs à de nombreux pays.
D’autre part, les États-Unis pourraient se tourner de plus en plus vers le Việt Nam, souhaitant diversifier leurs chaînes d’approvisionnement et ainsi réduire leur dépendance à la Chine.
Dû à sa localisation stratégique, le Việt Nam profite de la proximité avec les autres marchés asiatiques. Cela facilite donc l’approvisionnement en matière première.
Depuis la fin de la guerre, les États-Unis et le Việt Nam ont renforcé leur partenariat économique, allant même jusqu’à signé un accord de commerce bilatéral au début des années 2000. La visite de Joe Biden à Hanoï en septembre 2023 était également la preuve d’une coopération pérenne.
À cette occasion, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan avait notamment expliqué : « En examinant les défis communs, de la mer Orientale aux technologies critiques et émergentes, les Etats-Unis et le Việt Nam définiront une vision pour affronter le XXIe siècle ensemble, dans le cadre d’un partenariat renforcé et dynamisé ».
Le Dr. Le Dang Doanh, expert économique principal, avait alors déclaré que le Việt Nam et les États-Unis avaient porté leurs relations au niveau de partenariat stratégique intégral pour la paix, la coopération et le développement durable en octobre 2023, ce qui avait facilité les exportations vietnamiennes vers les États-Unis.
D’après Iona MacRae
Une campagne océanographique franco-vietnamienne
22 juin 2024
Du 28 mai au 13 juillet, l’Académie vietnamienne des sciences et des technologies et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) mènent conjointement une campagne océanographique baptisée PLUME, dont le but est d’étudier les écosystèmes côtiers du Việt Nam.
Avec un littoral de 3.200 kilomètres à revendre, le Việt Nam est un « cas d’école » tout à fait passionnant pour les chercheurs.
Ses zones littorales sont en effet le théâtre d’un échange – on aurait presque envie de parler de dialogue – entre milieu terrestre et milieu marin.
Cet échange a une incidence évidente sur la diversité biologique littorale, mais également sur la météorologie, et même sur le comportement des ressources halieutiques.
3.200 kilomètres de littoral vietnamien
Le fait est que beaucoup de grandes villes vietnamiennes sont établies sur le littoral (Haï Phong, Danang…) et qu’elles représentent à elles seules les 2/3 de la population et de l’activité économique du pays, ce qui est tout à fait considérable.
Mais cette forte présence humaine exerce aussi un impact fort, notamment sur les écosystèmes côtiers dont l’intégrité se retrouve dès lors compromise, au détriment d’ailleurs des populations locales qui sont les premières à être exposées aux conséquences de la dégradation accrue des fronts de mer.
C’est un véritable cercle vicieux, et en tout cas un défi à relever pour les autorités vietnamiennes, qui savent bien à quel point le changement climatique représente une menace.
L’Institut de Recherche pour le Développement a de son côté mis en place un certain nombre de dispositifs de recherche en partenariat qui visent à fournir aux décideurs des recommandations solides, prenant appui sur des réalités scientifiques et des avis d’experts.
La finalité ? Une gestion plus durable du continuum continent-atmosphère-océan.
Mieux comprendre pour mieux proposer
C’est du reste dans ce but qu’a été lancée PLUME, la campagne océanographique actuellement en cours, consacrée à l’étude des côtes vietnamiennes, qui bénéficie du soutien logistique de la Flotte Océanographique Française (FOF), laquelle y a adjoint l’ANTEA, un vaisseau spécialement équipé, venu de
Nouvelle-Calédonie pour la circonstance.
« Mieux comprendre le transport de l’eau, des particules, des matières naturelles et anthropiques, leur répartition le long du continuum fleuve-estuaire-océan, et leur impact sur la zone côtière vietnamienne, principalement dans ses 3 plus grands systèmes fluviaux : le fleuve Rouge, le fleuve Mékong et les rivières Saigon-Dong Nai, pendant la saison humide (des pluies) les rivières Saigon-Dong Nai, pendant la saison humide (des pluies)« .
Tel est l’ordre de mission de l’équipage de l’ANTEA, qui est donc en ce moment-même en train de sillonner le littoral vietnamien.
« Comment je vois Saïgon, ma ville natale, après sept années en Australie »
23 juin 2024
Dans ce texte inédit pour les Cahiers du Nem, René Hà nous fait part de ses réflexions sur un pays qui change à toute vitesse, quelques temps après son retour à Saïgon, sa ville natale. Ses sept années en Australie, à Sydney, l’amènent à voir la ville et la société vietnamienne avec des yeux neufs, pour interroger tout ce qui lui semblait jusqu’alors familier.
La thématique du retour au pays natal, et plus particulièrement du « retour d’Occident » a toujours été très présente dans les écrits des
Vietnamiens. Dans les années 1920 et 1930, les jeunes étudiants de retour de France donnaient leurs impressions, ce qui a nourri la révolution
de la littérature et du journalisme au Vietnam dans les années 1930. Un siècle plus tard, ce sujet nous semble encore pertinent, d’autant que les publications de ce type se poursuivent au Vietnam, comme avec l’ouvrage « Gần như là nhà » (Presque comme à la maison), paru en 2019 aux éditions Trẻ, recueil de témoignages de Vietnamiens formés à l’étranger et de retour au pays.
René Hà, avec ce texte, s’inscrit brillamment dans ce courant :
Immigrer, c’est un processus qui amène souvent à s’interroger sur ce que l’on appelle son « chez soi ». Mes années en Australie et ma réinstallation récente au Vietnam m’ont amené à réajuster mes souvenirs et ma perception de ma ville d’origine. Mon nom est René et j’ai passé les sept dernières années de ma vie loin de mon pays.
Ce voyage a commencé lorsque j’avais 18 ans, quand j’ai bouclé ma valise pour aller faire mes études supérieures à Sydney et où j’ai dû faire face aux obstacles qu’engendre un parcours migratoire. Me voilà de retour à présent et, ironiquement, je fais face à nouveau à un « choc culturel » dans la ville qui est sensée être la mienne.
Pendant les années où j’étais en Australie, le Vietnam a tellement changé que je me sens désormais un peu étranger. Le plus intéressant est donc pour moi de voir Saïgon avec des yeux nouveaux, car mes années à l’étranger m’ont permis d’avoir des points de comparaison et m’incitent à questionner davantage des choses que je tenais pour acquises.
Dans la mesure où je travaille dans le premier arrondissement, je peux observer les étrangers qui filment, fascinés, ce ballet étrange de la circulation saïgonnaise. Dans mon retour au pays, je me retrouve un peu dans cette fascination, mais celle-ci est teintée de frustration.
Avant mon départ pour Sydney, ce trafic qui essaimait partout m’était familier. J’ai ces souvenirs qu’ont la plupart des enfants vietnamiens : les longues attentes dans les embouteillages, la chaleur torride des trajets à moto du début de l’après-midi et les accidents de la circulation si fréquents au point qu’il n’était pas rare de voir un « compteur« du nombre de morts près d’une intersection dangereuse.
Gare aux mobylettes !
Etant donné que notre système de transports publics n’a pas atteint un niveau suffisant de développement des trains, trams et autres métros, la plupart des gens continuent de se déplacer sur leur bonne vieille mobylette. La circulation à Saïgon, c’est quand même quelque chose… au point que j’avais oublié combien celle-ci peut être épuisante.
Pour être tout à fait transparent, je ne sais pas conduire une moto et je passe donc mon temps à réserver des moto-taxis sur une application pour me rendre d’un point à un autre dans la ville.
Et vraiment, cette sensation du corps à deux doigts de vomir à chaque fois que j’atteins ma destination dans le trafic quotidien, cela ne m’avait pas manqué. Il est possible que vous connaissiez déjà les libertés que prennent les chauffeurs à Saïgon. Ils ne se contentent pas de rester sur la chaussée, ce serait trop simple ! Tout est chaos entre les lignes de démarcations non respectées, les virages, les embardées sur les trottoirs… Tout se joue un peu à l’instinct de survie.
Mais après avoir connu quotidiennement les transports publics à Sydney, je n’ai aucun enthousiasme à me replonger dans le flot des mobylettes.
La chaleur, la poussière, le bruit… Tout cela mis ensemble et mélangé, jusqu’à la nausée. Il est encore quasi-impossible de se déplacer dans Saïgon sans deux roues, au vu de l’état de nos infrastructures. Et je me prends à rêver, un peu ironiquement, d’une ville qui serait piétonne au moment de traverser des boulevards où voitures et motos se montrent impitoyables à l’égard de la personne qui ne fait pas assez attention.
Saïgon vient d’achever la construction de sa toute première ligne de métro après 10 ans de travaux. Cette nouvelle me ravit, tant il y a l’espoir qu’elle adoucisse un peu le volume sonore de notre trafic urbain.
Il faut dire qu’on entend déjà quelques critiques un peu cyniques sur le métro, la crainte qu’il puisse s’agir d’un faux espoir, tant sa construction a été planifiée puis sans cesse reportée depuis le début des années 2000.
Cela m’a incité à creuser un peu l’histoire des transports à Saïgon, et je suis tombé sur l’histoire du tram.
Celui-ci existait à l’époque coloniale française mais a cessé son activité en 1957 (paix à son âme). Il y a donc eu d’autres modes de transports à Saïgon… Les alternatives sont possibles. Je veux croire qu’un jour, il y aura un développement urbain et des transports en communs dignes de ce nom.
L’esthétique du communisme vietnamien et moi
Pour la plupart des enfants ayant grandi au Vietnam, le portrait de l’oncle Hồ et ses Cinq Enseignements est une présence familière, dans les salles de classe.
Bien sûr, c’était tellement un détail, un élément de décor, que nous n’y faisions pas vraiment attention, à part peut-être en considérant que ces images faisaient partie de notre culture.
Il y a peu, mon colocataire australien m’a montré les souvenirs qu’il avait rapportés de son séjour au Vietnam : une mini- statue et un magnet pour frigo à l’effigie de Hồ Chí Minh . Bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher de coller l’oncle Hồ en plein milieu de la porte du frigo, comme pour rendre hommage à mon enfance vietnamienne.
Mais je suis sûr que dans le contexte australien, ces images provoquent des réactions politiques, des associations d’idées. Je suis assez fasciné à l’idée de voir la réaction des Australiens devant les drapeaux rouges avec la faucille et le marteau, quand pour moi, qui ai grandi au Vietnam, ce n’est tout au plus qu’un symbole national.
A Sydney, j’ai toujours trouvé intéressant d’observer la manière dont la politique, au niveau local, se déploie dans l’espace public, avec la façon dont les partis et le personnel politique fait sa réclame, à travers les affiches, les slogans, etc. Au Vietnam, Hồ Chí Minh est la figure politique la plus citée, si ce n’est la seule, et ce littéralement à travers une sorte de marketing sauvage sur toutes les banderoles à chaque coin de rue.
Je suis bien évidemment conscient de la nature de notre système politique, avec un parti unique, mais ce qui m’interroge est ce monopole total de la figure de Hồ Chí Minh, quand nos hommes politiques contemporains n’apparaissent jamais dans l’iconographie, sur les affiches, dans l’espace public urbain. Même pour les campagnes politiques, il y a des citations de l’oncle Hô : du choix des dirigeants jusqu’à l’éducation et à la culture, il est partout. Et voilà que je me souviens des leçons, à l’école primaire, sur l’amour de l’oncle Hô pour les enfants… Ce qui nous était enseigné à travers les chansons et les poèmes publiés à l’époque de la révolution.
Il ne faut pas que j’oublie de mentionner notre propagande iconographique sur les fléaux sociaux, ou plutôt les vertus sociales : la lutte contre la drogue, contre la prostitution, contre les violences domestiques, etc.
La direction artistique de ces affiches descend tout droit du style de l’époque soviétique, mais intègre des éléments modernes, quoiqu’ils contrastent des effets visuels des publicités commerciales. On peut dire que Saïgon, vu sous le prisme de la communication visuelle, c’est un peu cet enchevêtrement-là, de plusieurs « temps » différents les uns sur les autres.
Personnellement, je prends régulièrement des photos de toutes ces affiches et je les garde bien au chaud dans mes archives, en ce qu’elles me semblent être une composante essentielle de ce qu’est la ville.
Ce qu’il reste de l’histoire
Le cœur de Saïgon, c’est la frénésie du premier arrondissement et les vestiges de l’architecture coloniale française.
Les vieux bâtiments ont beau avoir parfois l’air délabrés, ils sont tout de même en assez bon état pour être devenus des lieux qu’adorent visiter les touristes.
Prenons l’exemple du musée municipal, l’ancien palais Gia Long. Du fait de son architecture européenne, il est devenu un spot incontournable pour les photographes locaux. A tel point que, quand on achète un billet d’entrée pour le musée, on vous fait payer plus si vous avez sur vous un appareil photo !
Le musée n’a donc plus la simple fonction de contenir des objets, c’est une sorte de relique mémorielle pour les gens qui cherchent un peu de beauté dans les vestiges coloniaux.
Ce goût pour l’ancien s’est beaucoup développé. Les vieux appartements résidentiels sont devenus des Airbnb et des magasins de vêtements, des cafés, voire des restaurants. Même s’il y a pu y avoir la crainte que ces bâtiments puissent s’effondrer du fait de leur âge et du manque de rénovation, cela fait bien dix ans que les gens se sont réappropriés ainsi l’espace.
Dans la mesure où ils sont aujourd’hui perçus comme des lieux de loisir, j’aimerais que les Saïgonnais soient davantage conscients de l’histoire de ces bâtiments et des gens qui y habitent, ou y ont habité.
J’ai le sentiment que nous n’en avons qu’une approche superficielle, et que c’est le fait d’une différence entre les générations. Mes grands-parents ont connu la résistance contre les Français et tous les changements politiques qui ont suivi ; cette mémoire leur est un peu écrasante. Au-delà tout ce qu’on nous raconte sur l’histoire anticoloniale et les récits de la résistance, toutes ces images – cette vision que nous avons de l’architecture coloniale – nous sont assez distantes, à nous les jeunes Vietnamiens : elles ne convoquent pas vraiment la douleur et les souffrances du passé de notre pays.
Au fur et à mesure de l’apparition d’un nouveau bâti dans la ville, la nostalgie croissante pour la vieille Indochine devient une sorte d’exercice maladroit pour comprendre qui nous sommes, un processus d’identité.
La Saïgon post-coloniale est vraiment un cas d’école pour comprendre la dialectique entre la mémoire et l’oubli.
En avant le futur (ou presque)
Une chose qui m’a frappé, c’est que les services bancaires mobiles sont devenus plus accessibles que jamais. Les petits stands de nourriture dans la rue ont leur QR code pour le paiement instantané, et les informations bancaires sont écrites sur un bout de papier pour que les clients règlent leur dû. Mais nous avons aussi notre lot de travailleurs âgés qui n’ont pas la même maîtrise de ces technologies financières.
Il n’empêche, le QR code est partout, et ce, quelle que soit la somme engagée !
C’est aussi le cas avec l’émergence de la « gig economy » (la rémunération à la tâche), avec les coursiers qui ont très bien intégrés le système bancaire mobile. Il n’est pas rare de voir des petits groupes de ces coursiers qui se rassemblent le temps d’une partie d’échecs ou d’un autre jeu de cartes ou de plateau près d’un stand de boissons, pendant le court laps de temps où ils attendent leurs clients ou n’ont pas de tâche en cours.
Qui plus est, il fait terriblement chaud en ce moment à Saïgon, beaucoup plus chaud que d’habitude. En dehors du 1er et du 7ème arrondissement, les espaces verts et les parcs publics ne suffisent pas à fournir de l’ombre à tout le monde. Lorsqu’un peu d’ombre est néanmoins trouvée, on voit les gens qui accrochent un hamac pour se reposer, tout particulièrement les gens qui travaillent en extérieur.
Je me demande s’il existe une application mobile pour aider les gens à trouver un endroit où se reposer. Ce serait souhaitable… Le « futur digital » semble trouver sa limite dans l’accroissement des inégalités entre travailleurs et consommateurs.
Cependant, les solutions digitales fonctionnent au moins plutôt bien dans les services publics !
Un exemple, ce sont les nouvelles mises à jour de la carte d’identité, pour laquelle il y a maintenant une micro-puce, ou encore celles des bases de données en ligne comme le mã số định danh (le numéro d’identification), ce qui nous permet de mettre à jour plus facilement nos adresses, numéros de téléphone, numéros d’enregistrement de véhicules, etc.
On peut aussi dire que les infrastructures télécoms commencent à ressembler à quelque chose. Ce qu’il reste à observer, c’est la manière dont les secteurs publics et privés vont interagir avec les usagers de ces technologies dans le futur.
En guise de conclusion
Les observations consignées dans cet article sont les choses qui m’ont le plus sauté aux yeux depuis mon retour, mais je suis sûr que la liste pourra s’allonger.
Je dois dire que cette fascination nouvelle pour Saïgon a beaucoup trait au télescopage entre la personne que j’étais plus jeune et l’adulte que je suis aujourd’hui, qui comprend un peu mieux comment les choses fonctionnent. Tout ceci dans le contraste entre le niveau de vie que j’ai pu avoir à Sydney, puis ce retour qui me pousse à m’immerger dans Saïgon et son histoire, laquelle me semble un peu négligée en cette époque de modernisation à tous crins.
J’apprivoise ma ville à nouveau. De la météo à la nourriture, de la rue jusqu’aux règles non-dites. Je ne suis pas un étranger à proprement parler, et je suis certain que la ville me réserve une place. Après tout, c’est ici que j’ai grandi, et cela a une incidence sur la personne que je suis aujourd’hui.
Innovation : les Vietnamiens de l’étranger stimulent le développement national
23 juin 2024
Việt Nam Innovation Day 2024 s’est tenu le 21 juin, au siège de l’ambassade du Việt Nam en Belgique.
L’événement organisé par le Réseau d’innovation vietnamien en Europe (VINEU), visait à connecter les réseaux d’experts et d’intellectuels vietnamiens en Europe et à promouvoir le développement durable du Việt Nam par l’innovation.
S’exprimant lors de l’événement, l’ambassadeur du Việt Nam en Belgique et chef de la délégation vietnamienne auprès de l’UE, Nguyên Van Thao, a souligné l’importance de l’innovation, qui est la clé du développement pour tous les pays du monde.
« Le Việt Nam a besoin de la coopération internationale pour promouvoir ce domaine et il est nécessaire de profiter des ressources des intellectuels vietnamiens d’outre-mer à travers le réseau d’innovation« , a-t-il déclaré.
Pour sa part, l’ambassadeur du Việt Nam en Allemagne, Vu Quang Minh a affirmé que cet événement était une opportunité de créer des liens entre les intellectuels vietnamiens et internationaux.
Việt Nam Innovation Day 2024 comprenait trois séances de discussion principales sur l’intelligence artificielle (IA) et la transformation numérique, l’environnement et les énergies renouvelables et des expériences en matière de transfert de technologie et d’investissement au Việt Nam.
L’un des points forts de Việt Nam Innovation Day 2024 est la promotion des liens et de la coopération entre les entreprises et les organismes de recherche.
Grâce aux rencontres et aux échanges, les parties ont trouvé de nouvelles orientations et des opportunités potentielles de coopération visant à développer des projets innovants, contribuant au développement global du pays.
Sélection « Gavroche » Việt Nam (2)
24 juin 2024
Russie
Les États-Unis ont vivement critiqué la visite du président russe Vladimir Poutine au Việt Nam cette semaine, s’inscrivant ainsi dans leur stratégie continue visant à isoler la Russie et à marginaliser Poutine sur la scène internationale.
En revanche, pour le régime communiste de Hanoï, cette visite reflète sa « doctrine de politique étrangère omnidirectionnelle« , qui vise à cultiver des relations fructueuses avec un large éventail de grandes puissances, comme l’a souligné le rédacteur en chef de The Diplomat pour l’Asie du Sud-Est.
Politique, Diplomatie
To Lam a accueilli Ann Mawe, ambassadrice de Suède au Việt Nam, lors d’une réception marquant la fin de son mandat. Le chef de l’État vietnamien a chaleureusement félicité la diplomate suédoise pour sa contribution significative aux relations bilatérales et son mandat fructueux.
Soulignant l’importance des relations de longue date entre les deux pays, M. Lam a rappelé que la Suède avait été parmi les premiers pays européens à établir des liens diplomatiques avec le Việt Nam. Il a exprimé sa reconnaissance pour le soutien continu de la famille royale, du gouvernement et du peuple suédois tout au long de l’histoire du Việt Nam, depuis la lutte pour l’indépendance nationale jusqu’au développement actuel du pays.
Le Việt Nam et la République de Corée ont tenu leur première réunion du Groupe de travail conjoint sur la coopération en matière de changement climatique.
Cette rencontre virtuelle fait suite à l’engagement des deux pays à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le Việt Nam a présenté sa stratégie nationale sur le changement climatique, visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 15,8% d’ici 2030.
Il cherche également à tirer profit de l’expérience de la Corée du Sud dans la mise en œuvre d’un marché du carbone. De son côté, la Corée du Sud a proposé des projets concrets pour la réduction des gaz à effet de serre.
Le Việt Nam a initié des discussions avec les Philippines afin de résoudre conjointement leurs revendications concurrentes sur le plateau continental en mer de Chine méridionale. Cette initiative contraste avec les actions assertives de la Chine visant à consolider sa domination dans cette zone disputée.
La démarche des Philippines de soumettre leur demande de plateau continental à l’ONU a mis en lumière les potentielles superpositions avec les zones revendiquées par leurs voisins, notamment le Việt Nam. Malgré cela, Manille a exprimé sa volonté de négocier en se basant sur le droit international, notamment la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, dans le but de parvenir à des accords mutuellement bénéfiques.
Le Premier ministre vietnamien, Pham Minh Chinh, entreprendra une visite de travail en Chine du 24 au 27 juin, où il participera également à une réunion du Forum économique mondial (WEF). Cette annonce a été faite par le gouvernement vietnamien le 22 juin.
Économie
Hanoï a lancé un plan ambitieux visant à améliorer la qualité de vie de ses habitants d’ici 2030.
Ce plan inclut des objectifs tels que réduire le taux de chômage à moins de 3%, former 80% de la population active, et assurer une sécurité sociale étendue. Il vise également à augmenter l’espérance de vie à 77 ans et à étendre la couverture de l’assurance maladie à 98% de la population.
Le plan prévoit une amélioration significative du logement, avec une moyenne de 32 m² par habitant et la construction de 2,5 millions de m² de nouveaux logements sociaux.
Ces initiatives garantiront un accès aux logements sociaux dans toutes les zones industrielles et de traitement des exportations.
Déficit commercial de 456 M USD en mai.
Ce résultat est dû à une hausse des importations de 9,1% par rapport au mois d’avril pour atteindre 32,7 Mds USD alors que les exportations ont augmenté seulement de 3,9% par rapport à avril.
88% des importations de mai sont des produits destinés à la production, notamment les matières premières pour le secteur textile-habillement (+14,3% par rapport à avril).
Selon les experts, le déficit au mois de mai s’explique ainsi par la reprise des commandes qui sera un facteur positif pour la croissance des exportations et de la consommation dans les mois à venir.
Le ministère vietnamien de l’Industrie et du Commerce (MoIT) a lancé une enquête antidumping sur les produits en acier galvanisé importés de Chine et de Corée du Sud.
Des entreprises vietnamiennes comme Hoa Sen Group et Nam Kim Steel ont fourni des preuves indiquant un dumping, avec des marges estimées à 69,2% pour la Chine et 3,4% pour la Corée du Sud.
Pour protéger l’industrie nationale, le MoIT appliquera des mesures antidumping temporaires pendant l’enquête en cours.
Malgré une augmentation significative de la capacité de production depuis 2018, le Việt Nam continue d’importer de l’acier, brut ou sous forme de produits finis, pour répondre à la demande intérieure. En 2023, les importations ont atteint 13,3 millions de tonnes brutes, tandis que les exportations étaient de 11,1 millions de tonnes brutes.
La production nationale a progressé, atteignant 20 millions de tonnes en 2023, comparé à moins de 100 000 tonnes avant les années 2000, avec une croissance estimée à 6,4% en 2024. Cependant, le Việt Nam demeure en 13ème position mondiale en termes de production d’acier, loin derrière des leaders comme la Chine, l’Inde et le Japon.
Trois des cinq câbles sous-marins reliant le Việt Nam aux sites internet mondiaux rencontrent actuellement des problèmes, perturbant sérieusement les connexions internationales des utilisateurs.
Les fournisseurs de services internet prennent des mesures pour maintenir la connectivité, mais aucune date de réparation n’a encore été annoncée.
Ces incidents ne sont pas nouveaux : Viettel indique qu’entre 2016 et 2021, il y a eu en moyenne dix incidents par an sur les câbles sous-marins du Việt Nam. Entre novembre 2022 et janvier 2023, tous les cinq câbles reliant le pays au réseau mondial ont été endommagés, impactant significativement la vitesse de connexion à travers le pays, surtout sur le réseau fixe crucial pour de nombreuses activités économiques quotidiennes.
C’est pourquoi le pays a lancé une politique proactive depuis février 2023 pour accroître le nombre de câbles et renforcer les compétences en matière de maintenance, impliquant activement les opérateurs nationaux dans cette initiative.
Le prix du poivre vietnamien a connu une forte hausse depuis le début de l’année, marquant la deuxième flambée historique après une longue période de prix bas.
En tant que premier producteur mondial de poivre avec 40% de la production mondiale et 60% des exportations, le Việt Nam voit ses prix augmenter en raison d’une demande accrue de nombreux pays, multipliant par deux à trois les achats. Les experts anticipent un cycle haussier susceptible de durer plus de dix ans, avec des prix atteignant un record de 12,54 à 14,32 euros par kilogramme.
Le poivre noir vietnamien est désormais plus cher que ses homologues indonésien, malaisien et brésilien. En 2024, la production vietnamienne devrait chuter de 10%, atteignant son plus bas niveau en cinq ans et créant une pénurie sur le marché mondial.
Les agriculteurs et les entreprises luttent pour répondre à une demande croissante, ce qui pourrait maintenir les prix à des niveaux élevés.
Le durian, un fruit particulièrement rentable
27 juin 2024
Au Vietnam, le juteux marché du durian se trouve au centre de nombreuses préoccupations. Qualifié de « fruit d’or » par Au Vietnam, le juteux marché du durian se trouve au centre de nombreuses préoccupations.
Qualifié de « fruit d’or » par de nombreux Vietnamiens, le durian peut rapporter environ 70 000 dollars de recettes par hectare pour les agriculteurs, lors d’une bonne récolte. Une différence énorme comparée au café ou au riz, où un hectare représente à peu près 6 000 dollars.
Cette différence de prix s’explique notamment par la demande croissante de durians frais en Chine, qui a accepté en juillet 2022 d’importer les durians vietnamiens. Depuis, les exportations vietnamiennes de durians ont explosé.
En 2023, celles-ci ont rapporté 2,2 milliards de dollars, soit dix fois plus qu’en 2022. La Chine représente 91 % de ces exportations. Les prix du durian au Vietnam ont doublé depuis octobre pour atteindre 16 dollars le kilogramme.
Offre excédentaire et perturbations climatiques
Certains agriculteurs et les autorités publiques s’inquiètent des risques qui planent sur ce juteux marché du durian.
Dans de nombreuses régions, les agriculteurs ont abandonné la culture du riz et du café pour se tourner vers le durian
afin d’obtenir des rendements économiques plus élevés, selon l’Institut du fruit du Sud.
Le Vietnam a recensé 150 000 hectares de durian à travers le pays, ce qui dépasse les prévisions de 75 000 hectares du ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural.
Jusqu’à présent, la Chine n’a approuvé qu’environ 13 % des fermes de durian du Vietnam qui répondent aux exigences d’exportation vers le marché chinois.
Alors que l’Asie du Sud-Est lutte contre les vagues de chaleur et la sécheresse, les agriculteurs vietnamiens de durian s’inquiètent de plus en plus de la moindre qualité de leurs récoltes pour nourrir un nombre croissant de consommateurs chinois.
Si cette qualité venait à baisser, certains pourraient ne plus pouvoir écouler leur récolte en Chine, ne correspondant plus aux standards chinois.
En 2023, la Thaïlande a été touchée par de nombreuses sécheresses et canicules. Ce climat nocif pour l’agriculture du durian a détruit une grande partie de la production du pays.
L’essor nouveau du « Fruit d’or » au Vietnam
Le Vietnam a réussi à utiliser cette brèche et à mettre à mal la domination de la Thaïlande en tant que plus grand exportateur de durian vers la Chine – règne qui durait depuis plus d’une décennie.
La part de la Thaïlande dans les exportations de durians vers la Chine est maintenant de 60 %, soit une baisse de plus de 20 % par rapport à 2022.
« Le principal problème de récolte du durian est la sécheresse prolongée et l’intrusion de l’eau de mer dans les fermes qui diminuent le rendement et la qualité des durians », a déclaré le Dr Vo Huu Thoai, directeur de l’Institut du fruit du Sud.
Actuellement, les pouvoirs publics cherchent surtout à prévenir une situation de surproduction, puisqu’il y aurait trop d’agriculteurs vietnamiens sur le même marché.
Le durian est encore un marché relativement jeune au Vietnam. Même sa culture est une pratique nouvelle, étant donné que les premiers arbres furent importés de Thaïlande il y a seulement une trentaine d’années.
Les autorités vietnamiennes ont saisi l’importance d’implémenter des régulations.
Rappel : Agriculture durable et bio au Vietnam : Interview jeune entrepreneur Delta du Mékong
27 juin 2024
Alors que bon nombre de startups se développent aujourd’hui dans le delta du Mékong, Khang Nguyen, jeune entrepreneur originaire de la région, cherche à y commercialiser sa confiture de mangue.
Après avoir étudié l’agriculture biologique au Canada, Khang Nguyen, vietnamien – originaire de Vũng Liêm, Vinh Long au Vietnam – a décidé de retrouver sa terre natale pour y fonder son entreprise.
En utilisant les ressources agricoles locales, il entend populariser la confiture de mangue dans le delta du Mékong, tout en ayant recours à des modes de productions écoresponsables.
Le Petit Journal l’a rencontré pour en apprendre plus sur les industries, tendances telles que le développement de l’agriculture écoresponsable ainsi que les spécificités du marché local dans cette région du Sud-Vietnam.
LPJ : Quelles sont les principaux secteurs de la région du delta du Mékong ?
D’après le rapport économique annuel du delta du Mekong de 2020, l’industrie majeur de la région est celle du service
(56,6%), suivie par l’industriel (27,1%) et l’agriculture (14,6%).
Les industries dominantes sont celles des secteurs du riz, du Pangasius (poisson-chat), de la crevette, des fruits et légumes frais, du tourisme et de l’industrie manufacturière.
Les industries potentielles sont celles du secteur de l’énergie et de la logistique.
LPJ : Pour quels types d’agriculture le delta du Mékong est-il célèbre ?
Toujours d’après le rapport économique annuel du delta du Mekong de 2020, le riz est l’une des cultures majeures, représentant plus que 45% de la production nationale du Vietnam. On retrouve également les fruits, avec une part équivalente à 70% de la production totale du pays.
LPJ : Quelles tendances existe-t-il aujourd’hui dans l’agriculture durable et biologique ?
D’après moi, il y a 3 tendances dans l’agriculture durable et biologique.
- La première est l’agriculture durable, par laquelle les agriculteurs ont toujours recours à des produits chimiques de synthèse pour leurs cultures, mais s’assurent que le produit final soit sain.
Il peut s’agir de “VIETGAP” (Vietnamese Good Agriculture Practice), “GlobalGAP” (Global Good Agriculture Practice) ou d’agriculture circulaire.
L’agriculture circulaire est souvent mentionnée par les grandes entreprises du delta du Mékong, car ce modèle se concentre sur l’utilisation de quantités minimales d’intrants externes, la fermeture des boucles de nutriments, la régénération des sols et la réduction des impacts négatifs sur l’environnement. Cependant, cette pratique a toujours des impacts négatifs sur l’environnement.
La coopérative de production de ramboutans de Binh Hoa Phuoc (commune de Binh Hoa Phuoc, district de Long Ho, province de Vinh Long) suit la pratique GlobalGAP pour les ramboutans.
- La deuxième tendance est celle de l’agriculture écologique/naturelle/agroforesterie.
Les petits exploitants agricoles et les jeunes entrepreneurs suivent cette pratique pour livrer directement les produits aux utilisateurs finaux, le tout dans un climat de confiance et de transparence. Ils réduisent également le coût du certificat biologique afin de dégager un bénéfice suffisant pour leur activité.
Abavina (commune de Truong Long, district de Phong Dien, ville de Can Tho) pratique l’agroécologie en fabriquant des engrais organiques à partir de chair et d’arêtes d’escargots dorés et de poissons.
- La troisième tendance est celle de l’agriculture biologique reposant sur des certificats. Certains agriculteurs et certaines coopératives et entreprises ont obtenu des certificats nationaux (PGS, certificat biologique vietnamien) et internationaux (USDA, UE, JAS, NASAA) afin d’approvisionner les circuits de distribution modernes ou d’exporter vers d’autres pays.
La coopérative de production et de services agricoles Tan Dat (commune de Trung Ngai, district de Vung Liem, province de Vinh Long) utilise l’agriculture biologique pour ses cultures de riz, afin d’obtenir des certificats biologiques internationaux (USDA, UE, JAS).
LPJ: Quels sont les principaux thèmes des startups sur lesquels les jeunes entrepreneurs travaillent dans la région du Mékong ? Pouvez-vous donner quelques exemples et nous dire quels sont les problèmes qu’ils résolvent ?
Les grands thèmes sont : l’agriculture écologique/agroforesterie/agriculture biologique, les aliments transformés, l’hébergement chez l’habitant et les produits écologiques.
Autour du premier thème, la plupart des fondateurs de ces startups sont ce qu’on appelle des millenials (aussi appelée « Génération Y », ce terme désigne l’ensemble des personnes nées entre le début des années 1980 et la fin des années 1990).
Leur préoccupation est le développement durable de trois piliers : l’économie, la société et la culture.
L’utilisation de produits chimiques de synthèse dans l’agriculture a modifié la sécurité alimentaire dans le delta du Mékong et au Viêt Nam depuis les années 1980.
Cependant, l’environnement a été dégradé et la santé humaine a été affectée négativement depuis lors.
C’est pourquoi ces entreprises se sont éloignées de la méthode d’agriculture traditionnelle et se sont tournées vers l’agriculture naturelle/écologique/agroforestière/organique pour protéger l’environnement, la santé humaine et produire de bons aliments.
Elles gèrent elles-mêmes leur marketing et leur vente sur les médias sociaux. Pour se soutenir mutuellement, ces startups rejoignent une communauté biologique. Parmi ces startups, on peut citer Abavina, la ferme Ech Op et la coopérative Thuan Thoi.
Quant aux aliments transformés, le fait est que le delta du Mékong regorge de produits agricoles.
Cependant, ces produits sont bruts, sans valeur ajoutée. L’argent ne circule donc pas dans le delta du Mékong, alors que d’autres régions du Vietnam et d’autres pays achètent et fabriquent leurs propres produits et les revendent dans le delta du Mékong.
C’est pourquoi certains fondateurs, issus de différents horizons, ont décidé de retourner dans leur ville natale pour développer une marque de produits alimentaires à base d’ingrédients locaux, tels que la noix de coco, la patate douce, le durian, la mangue et l’orange. Ils fabriquent du sirop, du sucre, des snacks, du jus, de la confiture, des gâteaux pour augmenter leurs valeurs, par rapport à la matière première initiale.
En outre, ces startups créent également des emplois pour la population locale.
Parmi ces startups, on peut citer : Sokfarm, Vicosap, Mr.Khoai lang, Dinh Gia Food, Tu Bong, Mekong Spirulina, Palmania.
Pour ce qui est des hébergements chez l’habitant, aussi appelés homestay, l’industrie du tourisme est saturée dans le delta du Mékong. Pour faire la différence, certaines startups se sont concentrées sur des marchés de niche (marchés répondant à une demande très spécifique) où les visiteurs souhaitent vivre chez l’hôte et découvrir la culture locale. Le circuit est conçu exclusivement pour attirer les jeunes visiteurs et les étrangers.
Ces startups se tiennent à l’écart du tourisme traditionnel et proposent des circuits qui sont respectueux de l’histoire, de la culture et de l’environnement. Parmi ces startups, on peut citer : Mekong Pottery Homestay, Tu Viet, Minh Viet Mekong.
LPJ : Qu’en est-il de votre startup nouvellement créée ? Pouvez-vous nous parler du type de mangue que vous avez trouvé et promu ? Pourquoi cette idée de la transformer et cette ambition de passer à des cultures biologiques ?
J’ai fondé ma startup en 2021, lorsque je me suis enregistré auprès des autorités locales. Tout a commencé lorsque je suis revenu au Vietnam, après avoir réalisé un master en agriculture biologique à l’université d’Alberta à Edmonton (Canada) de 2016 à 2018. A mon retour, j’ai travaillé pour une coopérative de production de riz biologique dans ma ville natale pendant 8 mois.
J’ai ensuite déménagé pour travailler pour le sous-département de l’agriculture et du développement rural de ma ville natale, de 2018 à 2022.
Pendant cette période, rencontrer des producteurs de mangues locaux m’a donné une idée : développer des produits transformés à partir de la mangue Cat Num. La mangue Cat Num est cultivée dans ma ville natale depuis des décennies. La superficie de production est d’environ 400 ha. Elle fait partie des meilleures mangues du Viet Nam.
Cependant, elle n’a pas été transformée en d’autres produits, ce qui pourrait pourtant augmenter sa valeur initiale et aboutir à une marque locale. En cherchant quelques informations sur Internet, j’ai tranché pour le développement d’une confiture de mangue. En effet, de plus en plus de jeunes (millenials, génération Z et alpha dans le futur) au Vietnam se tournent aujourd’hui vers des petits-déjeuners plus ouverts à la nourriture mondiale.
Depuis 2019, je me suis associé au parc d’incubation Corée-Viet Nam pour tester la recette de la confiture de mangue et la durée de conservation. A présent, le produit est prêt à être lancé sur le marché.
La confiture de mangue est en plein essor car elle est bénéfique pour la santé, par son l’absence de résidus chimiques et pour sa richesse en fibres et en vitamines A et C. De plus en plus de jeunes se préoccupent de leur santé, surtout après le Covid-19. C’est ce qui va me motiver à considérer et étudier le transfert depuis la mangue conventionnelle à la mangue biologique avec la coopération des agriculteurs locaux.