A l’occasion de la Fête Internationale du Travail, le 1er mai 2022, en regardant quelques rayons de soleil percer les nuages ​​dans le ciel parisien, je me souviens avec émotion de ce jour… il y a 47 ans.

Après des études à Nantes dans le nord-ouest de la France, je suis allé travailler à Paris en 1971.

Le 1er mai 1975, jour férié de la Fête du Travail, je me rendis à Nantes pour retrouver des amis de l’époque étudiante.

En chemin, j’écoutais les infos sur l’autoradio. Tout à coup, j’ai entendu : « … les américains évacuent Saïgon ainsi que l’armée sud-vietnamienne… ».

Cette bonne nouvelle, survenue si soudainement, remplissait mon cœur de la pensée « la guerre est finie », finies les bombes et les balles qui pleuvaient sans fin sur mon pays, finies les scènes de villages en feu à cause des ratissages. Je ne verrai plus les images de mères pleurant leurs enfants, d’épouses pleurant leurs maris, d’enfants pleurant leurs pères à cause de la folie de la guerre. En ce moment au Vietnam, les gens descendaient joyeusement dans les rues, même si la douleur était toujours présente. La rivière Ben Hai sera-t-elle encore la frontière qui divise le pays ?

J’ai pensé à mes compagnons de route du mouvement « Union des Vietnamiens en France », qui préparent probablement quelque chose, alors j’ai rapidement fait demi-tour avec ma vieille voiture et je suis retourné à Paris.

Après avoir contacté et coordonné les amis responsables de l’Union, à mon arrivée à Paris, j’ai laissé ma voiture et pris le métro jusqu’à la place de la Bastille pour rejoindre la classe ouvrière française dans le défilé de cette fête internationale, et surtout pour que notre mouvement vietnamien exprime notre joie, la joie que le musicien Xuan Hong a écrite dans la chanson « Printemps à Ho Chi Minh-Ville » :

« …mais cette joie arrive de manière inattendue, la journée se déroule comme dans un rêve… ».

À mon arrivée, j’ai vu que presque tout le monde autour de moi, qu’ils soient vietnamiens ou non, avait des visages radieux et parlait avec animation du thème de la « Libération du Sud ».

Sur le chemin menant à la Place de la République, deux amies tenaient les tambours, je prenais les baguettes pour battre le rythme afin que tout le monde puisse crier haut et fort : « Vietnam…Victoire… ».

Aujourd’hui, j’ai regardé par hasard la photo prise ce jour-là qu’un ami m’a donnée. Je suis ému au souvenir des amis qui m’ont accompagné durant la période de ma vie que je considère comme la plus belle et la plus passionnante.

Sur la photo, la personne qui tenait le manche du tambour à ma droite est Mme Minh Thu, aujourd’hui décédée. Derrière elle se trouve M. Duc Minh, notre chanteur ténor numéro 1 à l’époque, malheureusement décédé aussi.

Luu Thanh Dung

Dimanche 01/05/2022