Économie vietnamienne des neuf premiers mois de 2025 : des points positifs
L'économie vietnamienne a atteint les trois quarts de l’année 2025, dans un contexte de croissance économique mondiale toujours faible, de ralentissement des échanges commerciaux et des investissements, tandis que l'inflation et le resserrement des politiques
L’économie vietnamienne a atteint les trois quarts de l’année 2025, dans un contexte de croissance économique mondiale toujours faible, de ralentissement des échanges commerciaux et des investissements, tandis que l’inflation et le resserrement des politiques monétaires dans de nombreuses grandes économies continuent d’exercer une pression sur la demande globale, affaiblissant ainsi la consommation. Les tensions géopolitiques, le protectionnisme commercial et les fluctuations des prix de l’énergie et des matières premières rendent l’environnement économique mondial encore plus incertain.
Dans le pays, la réorganisation des circonscriptions administratives et l’organisation de collectivités locales à deux niveaux offrent de nombreuses opportunités, mais posent également de nombreux défis, à court et à long terme. La principale opportunité réside dans la rationalisation de l’appareil, la réduction des niveaux intermédiaires, ce qui raccourcit le processus décisionnel, réduit les dépenses courantes et crée un espace institutionnel et économique plus favorable pour attirer les investissements et mettre en œuvre des projets clés.
C’est aussi le moment de promouvoir la transformation numérique et d’intégrer les bases de données démographiques, foncières et financières afin de moderniser l’administration publique. Cependant, les défis à court terme sont considérables : coûts de conversion administrative, risque de perturbation du service public, pression sur les effectifs et psychologie sociale lors des changements d’unités administratives.
Le panorama économique des 9 premiers mois de 2025 se reflète clairement à travers l’image des entreprises et des principaux moteurs de croissance : investissement, consommation, exportation et réforme institutionnelle.
De nombreuses entreprises entrent, mais beaucoup se retirent également.
Le point fort des 9 mois écoulés est la vigueur de l’esprit d’entreprise avec 231 300 créations et réouvertures d’entreprises. En moyenne, 25 700 entreprises entrent sur le marché chaque mois, ce qui témoigne de la persistance de la dynamique économique et de la confiance dans l’expansion de la production.
Cependant, d’un autre côté, le tableau est plus mitigé lorsque 175 000 entreprises se sont retirées du marché, soit une augmentation de 6,8 % par rapport à la même période en 2024. Ce nombre, équivalent à 19 400 entreprises par mois, crée une forte pression sur l’emploi, les chaînes d’approvisionnement et la capacité de production globale de l’économie.
L’investissement : le pilier essentiel
L’investissement continue d’être un moteur essentiel, avec un capital d’investissement social total estimé à 2 701 800 milliards de VND (103 milliards USD) au cours des 9 premiers mois, soit une hausse de 11,6 % par rapport à la même période en 2024.
Investissement public : le secteur public représente 29,6 % du capital total et enregistre la plus forte croissance (19,6 %), confirmant son rôle essentiel dans la promotion de la croissance. Cependant, le blocage inhérent réside dans le fait que les décaissements restent inférieurs aux prévisions, n’atteignant que 51 % du plan après neuf mois. Cette situation réduit l’effet d’entraînement de cette source de capital sur les secteurs économiques concernés.
Investissement privé : ce secteur représente la plus grande part (53,3 %), mais n’a progressé que de 7,8 %, un chiffre bien inférieur à celui d’avant la pandémie. Cela témoigne de la prudence du secteur privé en raison de la fragilité de la confiance des entreprises et du coût élevé du capital. Cependant, la marge de manœuvre pour l’investissement privé est considérable, notamment dans les domaines du numérique, des énergies renouvelables et de l’agriculture de pointe si elle est libérée par des politiques de réforme du système institutionnel et de l’environnement des affaires.
Investissement direct étranger (IDE) : Le secteur des IDE a maintenu une tendance positive, avec une hausse de 11,2 % du capital réalisé. Cependant, un avertissement important est apparu lorsque le capital enregistré moyen par nouveau projet a progressivement diminué au fil des trimestres, passant de 5,09 millions USD/projet au premier trimestre 2025 à 4,23 millions USD/projet après neuf mois. Cette tendance indique que les flux de capitaux pourraient se déplacer vers des projets de petite envergure et dispersés, et reflète la prudence des investisseurs et la pression concurrentielle pour attirer des projets stratégiques.
Chiffre record des exportations
Le chiffre d’affaires total des importations et des exportations au cours des neuf premiers mois a atteint 680,6 milliards USD, en hausse de 17,32 %.
Les exportations ont progressé de 16 % pour atteindre 348,7 milliards USD, malgré un contexte commercial mondial fragile. La forte croissance des produits agricoles a été particulièrement marquée. Les fruits et légumes ont été estimés à 6,11 milliards USD, tandis que le café a réalisé une percée avec un chiffre d’affaires de 7 milliards USD (en hausse de 62,2 % en valeur).
Ce succès constitue un précieux enseignement pour la transition vers la transformation profonde, le développement de marques et le respect des normes environnementales. Cependant, les exportations restent fortement dépendantes du secteur des IDE et des groupes électroniques et informatiques, ce qui présente un risque de « piège de la transformation » lorsque la valeur ajoutée nationale est encore faible.
Les importations ont augmenté plus rapidement que les exportations (18,8 %), atteignant 331,9 milliards USD, principalement des matières premières (93,8 %), destinées à la production et à l’exportation. Cela a réduit l’excédent commercial à 16,8 milliards USD (contre 21,32 milliards USD sur la même période en 2024). Le bilan des importations témoigne de la vitalité de la production et constitue également un test pour la stratégie d’autosuffisance, alors que l’économie est encore fortement dépendante des matières premières et composants importés.
Réforme institutionnelle : la clé pour débloquer de nouveaux espaces de croissance
La réforme institutionnelle joue un rôle fondamental pour la croissance à long terme. Au cours des neuf premiers mois de 2025, la volonté de supprimer les « goulots d’étranglement institutionnels » est devenue un impératif d’action constant au sein du Parti et de l’État. Il s’agit non seulement d’un effort administratif régulier, mais aussi d’une étape stratégique pour restructurer l’économie sur la base de l’État de droit et d’un marché moderne.
La réforme institutionnelle et l’amélioration de l’environnement des affaires demeurent au cœur de la gestion économique : les procédures administratives sont simplifiées, le cadre juridique est plus transparent et la confiance des entreprises est progressivement rétablie.
C’est sur cette base que l’on peut anticiper la croissance pour la période à venir. Une série de résolutions, de lois modifiées et de politiques de gestion ont visé à supprimer les obstacles, de la loi foncière à la loi sur les établissements de crédit, en passant par la simplification des procédures et des conditions d’activité.
Le gouvernement a résolument promu la réforme administrative, réduit les coûts de conformité pour les entreprises, promu les services publics en ligne et connecté les bases de données nationales. La réforme institutionnelle s’est intensifiée, devenant un moteur de croissance, mais il est nécessaire de poursuivre l’accélération des progrès et de la qualité pour répondre aux nouvelles exigences de développement.
Déséquilibre du crédit injecté
Au cours des neuf premiers mois de 2025, l’économie a maintenu sa stabilité macroéconomique, créant un point d’appui pour la croissance économique au cours des derniers mois de l’année. L’IPC moyen a augmenté de 3,27 % sur les neuf premiers mois et l’inflation sous-jacente de 3,19 %, dans les limites du seuil cible. Le taux de change, le marché monétaire et la balance commerciale sont restés stables, avec un excédent commercial élevé, ce qui a permis de dégager des ressources pour consolider les réserves de change.
Le crédit injecté dans l’économie a atteint 17,71 millions de milliards de VND, en hausse de 13,37 %, et devrait augmenter de 19 à 20 % cette année. Le secteur du commerce et des services est notamment celui qui concentre la plus grande part de capital de crédit, soit près de 70 % ; les capitaux injectés dans le secteur de l’industrie et de la construction représentent près de 24 % et ceux de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, environ 6,23 %. Par ailleurs, fin août 2025, environ 4 millions de milliards de VND de crédit ont été injectés dans l’immobilier, en hausse de 19 % par rapport à la même période en 2024.
Les secteurs du commerce et des services ont la capacité de faire tourner rapidement les capitaux, mais sont également exposés à la spéculation et aux risques de crédit à court terme. Parallèlement, l’industrie et la construction – le secteur qui crée des capacités de production à long terme – représentent moins d’un quart du crédit total, ce qui témoigne d’un déséquilibre dans l’orientation des capitaux vers une croissance durable. Lorsque le crédit destiné à l’industrie de transformation et de fabrication est limité, l’économie manque de capitaux d’investissement pour l’innovation technologique, l’amélioration de la productivité et l’expansion des capacités de production.
Un afflux excessif de capitaux dans le commerce et les services peut stimuler la consommation à court terme, créant une pression sur les prix des biens et services. Parallèlement, une part importante du crédit dans ce secteur peut facilement être détournée vers l’immobilier et les actions, ce qui favorise l’envol des canaux spéculatifs et crée des bulles spéculatives, fragilisant ainsi les fondements de l’industrialisation à long terme, générant des risques et ralentissant le processus de restructuration économique.