Rencontre à l’occasion du 50e anniversaire du 30 avril 1975

Cet événement est co-organisé par l'Association d'Histoire Coloniale et Post-Coloniale, l'Association d'Amitié Franco-Vietnamienne et l'UGVF

27 avril 2025

18 h 47 min

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Dans l’après-midi du samedi 26 avril 2025, au siège de l’Union générale des Vietnamiens de France (UGVF), rue du Petit Musc, dans le 4ème, la rencontre pour célébrer le 50e anniversaire de la Libération du Sud a rassemblé environ 130 personnes, en majorité des amis français. Cet événement est co-organisé par l’Association d’Histoire Coloniale et Post-Coloniale, l’Association d’Amitié Franco-Vietnamienne et l’UGVF.

Ouvrant la conversation, l’historien Alain Ruscio ¹a donné un aperçu de l’évolution de la situation au Vietnam de 1945 à la bataille de Dien Bien Phu, qui a marqué la fin de l’influence française au Vietnam, suivie de l’intervention américaine jusqu’au 30 avril 1975. Il a souligné qu’à cette époque, le soulèvement et la lutte du peuple vietnamien contre la politique coloniale des dirigeants des pays dits civilisés, a réveillé les peuples coloniaux. Et la victoire de Dien Bien Phu a été le point de départ des soulèvements coloniaux dans le monde entier. L’intervention ultérieure des États-Unis, lorsqu’ils ont remplacé la France au Vietnam, que l’histoire appelle la politique néocoloniale, ne pouvait bien sûr avoir d’autre issue que l’échec, du moins dans le cœur des gens.

Concernant l’Union générale des Vietnamiens de France de France, M. Nguyen Van Bon² a présenté l’histoire du mouvement patriotique de la communauté vietnamienne en France, à travers le combat des ouvriers venus en France depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux étudiants du Sud Vietnam dans les années 60 et 70. En raison également de la politique coloniale des autorités françaises de l’époque, le mouvement patriotique rencontra de nombreuses difficultés. M. Bon a déclaré : « Heureusement, et c’est vraiment admirable, en France, la conscience du peuple français n’a pas suivi la volonté de son gouvernement. Il a soutenu la juste lutte du peuple vietnamien, en premier ce sont les membres du Parti communiste français avec d’autres amis épris de paix ».

M. Nguyen Hai Nam, Président de l’Association d’Amitié Franco-Vietnamienne (AAFV) a présenté les activités de l’Association. Fondée en 1961 par un groupe de professeurs, médecins… avec M. Charles Fourniau comme Président. Le but de l’Association est de faire connaître et aimer le Vietnam. Aujourd’hui, l’Association compte 10 antennes réparties sur toute la France et en plus de faire découvrir le Vietnam à travers le magazine « Perspectives », l’Association mène également des programmes humanitaires et sociaux au Vietnam. L’Association a également soutenu activement Mme Tran To Nga dans son procès contre les sociétés chimiques américaines qui ont produit l’Agent Orange.

Au cours de l’échange qui suivit, des souvenirs personnels ont été évoqués, très divers et utiles, de l’atmosphère à la fois de joie et d’inquiétude qui régnait le premier jour lors de l’accueil de la délégation de la République démocratique du Vietnam dans la maison que le Parti communiste français lui avait réservée à Choisy-le-Roi pendant les 5 ans de la Conférence de Paris ; l’étroite collaboration entre l’Association d’amitié Franco-Vietnamienne et la branche marseillaise de l’UGVF, notamment avec M. Charles Fourniau ; les contributions du professeur Henri Carpentier à la résistance vietnamienne dans le secteur médical en envoyant des médicaments dans les zones libérées ; le souvenir du papa algérien qui se bat contre son envoi en Indochine pour combattre ses « frères vietnamiens » ; la situation des Vietnamiens emmenés de force en France dans les années 1940 et qui étaient qualifiés de « nhà quê», terme dédaigneux signifiant paysan…

L’atmosphère est bon enfant, chaque participation a été chaleureusement applaudie. Un banquet simple a clôturé la rencontre, chaleureuse comme dans une famille mais pleine d’affection, empreinte de l’amitié fraternelle entre amis vietnamien et français.