Revue de presse Vietnam / du 15 au 30-04-2025
Sélectionnée par Michel Pédoussaut IDE : le Việt Nam enregistre une forte hausse pour le début de l’année 16 avril 2025 https://lepetitjournal.com Pour le premier trimestre de l’année 2025, le Vietnam connaît un fort afflux d’investissements directs étrangers (IDE),
Sélectionnée par Michel Pédoussaut
IDE : le Việt Nam enregistre une forte hausse pour le début de l’année
16 avril 2025
Pour le premier trimestre de l’année 2025, le Vietnam connaît un fort afflux d’investissements directs étrangers (IDE), qui atteignent une valeur de 10,98 milliards de dollars US, soit une augmentation de 34,7% par rapport aux dernières mesures.
Marqué par le fort développement de ses usines du nord, par la croissance de ses centres financiers dans les grandes villes et par la mise en place progressive de ses liens commerciaux avec d’autres pays, le Vietnam annonce des résultats très encourageants. Pour le premier trimestre de cette année 2025, les IDE vers le pays ont augmenté de 34,7% par rapport aux dernières mesures trimestrielles.
Cette augmentation vient porter la valeur de ces IDE à presque 11 milliards de dollars, un record pour le pays, depuis ses 10,8 milliards de dollars d’investissements étrangers enregistrés en 2019, avant la pandémie de Covid-19. L’année dernière, les IDE vers le Vietnam atteignaient 8,15 milliards de dollars.
Cette année encore, les décaissements d’IDE ont atteint 4,96 milliards de dollars, soit une hausse de 7,2 %, la majeure partie étant destinée aux secteurs de l’industrie, prouvant la capacité du Vietnam à réinvestir les capitaux dont il bénéficie.
D’où viennent ces IDE ?
Les données calculées au 31 mars dernier nous permettent de voir plus en détail ces IDE comme leur montant, mais aussi leur provenance.
En tête des investisseurs au Vietnam, l’on retrouve Singapour et la Chine, investissant respectivement 1,32 (30,5%) et 1,23 (28,5%) milliard de dollars. Ces chiffres peuvent facilement s’expliquer par la position de puissances commerciales des deux Etats, et par les nombreuses industries chinoises, qui souhaitent investir dans des régions avantageuses pour leurs usines.
De manière significative, Taïwan, le Japon et Hong Kong se retrouvent également sur le podium des premiers émetteurs d’IDE vers le Vietnam, pour une valeur allant de 300 à 400 millions de dollars chacun, selon le Ministère vietnamien des Finances.
Le nord du Vietnam, principal bénéficiaire des investissements étrangers ?
Les IDE vers le Vietnam relèvent pour l’essentiel du secteur industriel. Au nord, les usines se développent, transformant les terres de la vaste banlieue de Hanoï aux quais de Hai Phong en un nouvel “atelier du monde”.

Usine de la firme sud-coréenne Amkor, ayant investi 1,6 milliards de dollars dans une usine à Bac Ninh.
Le Nord du Vietnam constitue l’un des principaux bénéficiaires de ces IDE grâce aux firmes multinationales qui investissent dans de nouveaux complexes de production. A Bac Ninh, l’une des premières villes industrielles du pays, 1,67 milliard de dollars d’IDE ont été perçus pour le premier trimestre, ce qui correspond à ses objectifs pour toute l’année 2025.
En 2024, la ville portuaire de Hai Phong enregistrait pas moins de 4,9 milliards de dollars d’IDE, la plaçant parmi les premières villes du Vietnam en termes de captation des investissements étrangers.
Les raisons du succès et les obstacles à franchir
La hausse de ces investissements étrangers au Vietnam peut s’expliquer très rationnellement. Coûts de production, avantages fiscaux, disponibilité et coût de la main d’œuvre,… autant de raisons classiques qui expliquent pourquoi le Vietnam attire les entrepreneurs étrangers.
D’autres facteurs moins évidents peuvent entrer en jeu, favorisant les IDE. Par exemple, les entreprises européennes sont particulièrement intéressées par l’approche diplomatique du Vietnam, qui se veut équilibrée, dans un monde où les tensions militaires et commerciales montent. C’est ce qu’affirme Bruno Jaspaert, président d’Eurocham.
Cependant, le Vietnam doit faire face à certains obstacles pour préserver cette tendance et assurer la hausse continue des IDE vers son économie : développement durable, modernisation des infrastructures, simplification administrative…
Indice PAPI 2024 : citoyens préoccupés par la corruption, optimistes quant à l’économie
16 avril 2025
La 16e édition du rapport sur l’Indice de performance de la gouvernance et de l’administration publique provinciale (PAPI), qui recense les perceptions des citoyens sur la gouvernance locale, montre des progrès positifs dans la prestation de services publics aux citoyens en 2024.
Le rapport PAPI 2024, lancé à Hanoï le 15 avril, reflète les opinions de 18.894 citoyens sélectionnés au hasard dans tout le pays. Les résultats montrent que les citoyens ont évalué l’efficacité des activités gouvernementales sur sept des huit indicateurs de contenu du PAPI pour 2024, supérieure à celle de 2023.
Parmi ces huit indicateurs, quatre ont enregistré des progrès significatifs : « Transparence des décisions locales » (indicateur de contenu 2), « Lutte contre la corruption dans le secteur public » (indicateur de contenu 4), « Gouvernance environnementale » (indicateur de contenu 7) et « Administration électronique » (indicateur de contenu 8). Les trois autres, « Participation citoyenne au niveau local » (indicateur de contenu 1), « Responsabilité verticale envers les citoyens » (indicateur de contenu 3) et « Prestation de services publics » (indicateur de contenu 6), ont enregistré des améliorations. En revanche, l’indicateur de contenu 5, « Procédures administratives publiques », n’a pas enregistré d’amélioration notable.
Selon le classement PAPI 2024, Quang Ninh se classe en tête au niveau national avec un score total de 47,82. Elle est suivie par Tây Ninh et Binh Thuân. Cân Tho, Kon Tum et Kiên Giang figurent quant à elles parmi les villes affichant les scores les plus faibles.
Les provinces et municipalités présentant les niveaux de satisfaction les plus élevés se trouvent principalement dans le Centre septentrional et le littoral du Centre, le delta du fleuve Rouge et le Sud-Est.
Le rapport révèle que l’année dernière, les citoyens se sont déclarés plus satisfaits de la gouvernance et de l’administration publique, soulignant des améliorations en matière de transparence des décisions locales, de lutte contre la corruption dans le secteur public, de gouvernance environnementale et de gouvernance électronique. Cependant, malgré ces progrès, d’importantes marges de manœuvre subsistent pour améliorer encore la performance en matière de gouvernance. Seules trois des huit dimensions de la gouvernance mesurées par le PAPI – la lutte contre la corruption dans le secteur public, l’accès et la qualité des procédures administratives publiques, et l’accès et la qualité des services publics – obtiennent des scores élevés à l’échelle nationale.
De plus, des disparités persistent en matière de satisfaction à l’égard de la gouvernance selon le sexe, l’origine ethnique, le statut migratoire et la région.
La corruption est apparue comme la préoccupation la plus pressante des citoyens en 2024, citée par un nombre record de 22,58% des répondants, soit une forte augmentation de 17% par rapport à l’année précédente. Cette hausse des inquiétudes est probablement due aux affaires de corruption très médiatisées en 2024 et à la visibilité continue de la campagne nationale intensifiée de lutte contre la corruption menée par le gouvernement.
Reflétant l’amélioration de l’économie nationale, le pourcentage de personnes interrogées jugeant la situation économique de leur ménage « mauvaise » ou « très mauvaise » a chuté à 10,2% en 2024, soit le taux le plus bas depuis 2019.
| Selon le classement PAPI 2024, Quang Ninh se classe en tête au niveau national avec un score total de 47,82. |
| Photo : TH/CVN |
Le rapport souligne également l’impact des catastrophes climatiques sur la perception de l’économie des ménages. Près de 40% des personnes interrogées ont déclaré que leur famille ou leur communauté avait été directement touchée par des phénomènes météorologiques extrêmes au cours de l’année écoulée.
Ramla Khalidi, Représentante résidente du PNUD au Vietnam, a déclaré que les conclusions du PAPI 2024 soulignent l’urgence et l’opportunité de promouvoir l’égalité des sexes, l’inclusion sociale et l’accès équitable aux services publics grâce aux réformes de gouvernance en cours.
Elle a ajouté que ces conclusions offrent une feuille de route fondée sur des données probantes pour améliorer la gouvernance citoyenne et garantir que les réformes institutionnelles se traduisent par des avantages tangibles pour tous les citoyens vietnamiens.
PAPI est le résultat d’une collaboration entre le Centre d’études sur le soutien et le développement communautaires (CECODES) de l’Union vietnamienne des associations scientifiques et technologiques (VUSTA), Real-Time Analytics et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), avec le soutien à la coordination du travail sur le terrain des agences centrales du Front de la Patrie du Vietnam et de ses sections provinciales et locales depuis 2009. L’Académie nationale de politique Hô Chi Minh et d’autres partenaires de recherche ont participé à la recherche approfondie et utilisent les données PAPI pour conseiller les politiques des agences centrales et locales.
Le Premier ministre vietnamien reçoit le directeur général du GGGI
17 avril 2025
Le Premier ministre Pham Minh Chinh a reçu, jeudi 17 avril à Hanoï, le directeur général de l’Institut mondial de la croissance verte (GGGI), Sang-Hyup Kim, venu au Vietnam pour participer au IVe Sommet du Partenariat pour la croissance verte et les objectifs mondiaux (P4G).
Le Premier ministre Pham Minh Chinh a salué l’objectif du GGGI de mobiliser un milliard de dollars supplémentaires de financements verts pour le Vietnam pour la période 2024-2028. Il a souligné l’engagement du Vietnam à accélérer la transition énergétique, la croissance verte et le développement durable, les considérant comme des moteurs clés de la croissance du pays dans la nouvelle ère.
| Le Premier ministre Pham Minh Chinh (droite) et le directeur général de l’Institut mondial de la croissance verte, Sang-Hyup Kim, le 17 avril à Hanoï. |
| Photo : VNA/CVN |
Le Premier ministre a également exhorté le GGGI à financer des projets du secteur public et des partenariats public-privé, à renforcer les liens avec les organismes de crédit et les institutions financières afin d’obtenir des capitaux pour la croissance verte, et à conseiller sur la mise en œuvre de projets verts afin d’utiliser efficacement l’investissement ciblé d’un milliard de dollars.
Sang-Hyup Kim, pour sa part, a salué le Vietnam, membre fondateur et partenaire privilégié du GGGI, soulignant que le pays avait le potentiel pour devenir un membre clé de l’organisation.
Il a souligné que le GGGI avait déjà contribué à mobiliser plus de 300 millions de dollars pour des investissements verts au Vietnam et s’efforçait d’atteindre l’objectif d’un milliard de dollars d’ici 2028. Il a également identifié d’importantes opportunités de coopération, notamment en mettant en relation les institutions financières pour mobiliser des financements verts, en émettant des obligations vertes, en soutenant les start-ups et en créant des centres d’innovation afin de faciliter la transition verte du Vietnam.
Il a profité de cette occasion pour remercier le Premier ministre Pham Minh Chinh d’avoir soutenu l’accord entre le gouvernement vietnamien et le GGGI, saluant la vision stratégique du Vietnam et son leadership fort en matière de transition verte, de transformation numérique et de développement de l’IA.
Le responsable s’est également engagé à poursuivre les activités précises visant à soutenir le développement vert du Vietnam et à renforcer la coopération entre le Vietnam et la République de Corée dans des domaines tels que la transition verte, les technologies de l’information, l’agriculture et l’énergie.
Le GGGI a débuté comme un institut de recherche en République de Corée avant de devenir une organisation internationale en 2012 grâce à un accord multilatéral conclu lors de la Conférence des Nations unies sur le développement durable au Brésil (Rio+20). Le Vietnam a ratifié le document portant création du GGGI fin 2012.
Xi Jinping en visite au Việt Nam dans sa tournée en Asie du Sud-Est
17 avril 2025
Le président chinois était ce lundi à Hanoi pour s’entretenir avec les dirigeants vietnamiens dans un contexte de guerre commerciale avec le géant américain. La Chine s’efforce de maintenir ses alliances avec les pays voisins en Asie du Sud-Est, recherchant des soutiens pour contrer conjointement l’intimidation de Donald Trump. Contrairement au Vietnam, la Chine fait face à un taux historique de 245% de droits de douane sur les importations chinoises aux États-Unis.

« S’opposer conjointement à l’intimidation » américaine
Le président chinois, Xi Jinping, entame une tournée en Asie du Sud-Est dans un contexte de pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis.
Il a débuté cette tournée stratégique avec une première étape au Vietnam ce lundi 14 avril en rencontrant les principaux dirigeants vietnamiens à Hanoi. Xi Jinping a été accueilli avec honneur au palais présidentiel pour s’entretenir avec le secrétaire général du parti, To Lam. Le président chinois a appelé le Vietnam à s’opposer avec la Chine à l’intimidation de Donald Trump au sujet des tarifs douaniers. Cette visite officielle cherche à renforcer les alliances de la Chine dans la région de l’ASEAN, en montrant un front uni face à l’imprévisible président américain.
Xi Jinping se rendra par la suite en Malaisie et au Cambodge.
« Le protectionnisme est une impasse »
Depuis mercredi dernier, la Chine est la seule à ne pas bénéficier d’une suspension des nouveaux droits de douane imposés par Washington, qui s’élèvent désormais à un niveau record de 145 %. En réaction aux premiers tarifs annoncés, la Chine avait riposté vendredi en relevant ses droits de douane sur les produits américains importés de 84 % à 125 %. Trump a réagi rapidement en annonçant ce taux monumental de 145 % sur les importations chinoises.
Face à cette escalade, Xi Jinping a déclaré à To Lam lors de sa visite d’Etat que « le protectionnisme ne mène nulle part » et qu’ « aucun gagnant » ne peut émerger d’un tel conflit commercial.
“Il n’y a pas de gagnant dans les guerres commerciales et tarifaires. […] Il nous faut défendre un système commercial multilatéral, préserver la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales et promouvoir un environnement international d’ouverture et de coopération.” Déclaration de Xi Jinping rapportée dans Nhan Dan, journal vietnamien.
A travers sa tournée en Asie, la Chine souhaite renforcer le multilatéralisme et le modèle de libre-échange afin de maintenir la stabilité du système mondial basé sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Le Vietnam bénéficie d’une trêve de 90 jours sur les 46 % de droits de douane annoncés, comme la plupart des pays. Pour autant, il soutient la Chine tout en maintenant de bonnes relations avec les États-Unis, selon sa stratégie de diplomatie du bambou.
Xi Jinping se présente en partenaire fiable et ouvert à la coopération
Le Secrétaire général To Lam a affirmé à Xi Jinping ce lundi que le Vietnam « est toujours prêt à s’associer à la Chine », signe d’une coopération durable. Ce soutien bilatéral s’est manifesté par la signature de 45 accords de coopération entre les deux pays sur de nombreux sujets : chaînes d’approvisionnement, IA, patrouilles maritimes communes ou encore chemins de fer.
Pour Pékin, renforcer ces liens avec les pays voisins de l’Asie du Sud-Est, notamment dans la région de l’ASEAN, permettrait de contrebalancer les mesures américaines. Les Etats-Unis étaient en effet le premier pays importateur de produits chinois en 2024. Dans sa stratégie de diversification de ses débouchés, la Chine s’oriente donc vers le potentiel de ses voisins, comme le Vietnam, vers lequel elle a exporté pour 161,9 milliards de dollars de biens en 2024.
La Chine s’est présentée en partenaire fiable et ouvert à la coopération pour le Vietnam. Ouvert au dialogue, Xi Jinping a même affirmé que les différends maritimes pouvaient être réglés par la « consultation et la négociation » afin de ne pas entraver la coopération et de sauvegarder la paix régionale.
Les Marines vietnamienne et chinoise effectuent une patrouille conjointe dans les eaux du golfe du Bac Bo
17 avril 2025
Hanoï (VNA) – Du 10 au 19 avril, la Marine vietnamienne envoie les frégates 015 et 016 ainsi qu’un groupe de travail en Chine pour participer aux activités du 9e Échange d’amitié sur la défense des frontières entre le Vietnam et la Chine, et pour mener une patrouille conjointe dans les eaux du golfe du Bac Bo avec la Marine chinoise.
Le matin du 16 avril, les frégates 015-Trân Hung Dao et 016-Quang Trung (brigade 162 de la 4e Région navale) ainsi que la délégation de la Marine vietnamienne conduite par le colonel Dô Minh, commandant adjoint de la 4e Région navale, ont quitté le port militaire de Beihai (ville de Beihai, province du Guangxi, Chine) pour participer à la 38e patrouille conjointe dans les eaux du golfe du Bac Bo avec la Marine chinoise.
Côté chinois, la Marine a mobilisé deux frégates numérotées 628 et 630, commandées par le colonel Zhao Yanwu, chef de l’escadron des frégates de la Marine chinoise.
Avant de quitter le port, les colonels Dô Minh et Zhao Yanwu ont présenté un rapport en ligne aux ministres de la Défense des deux pays, participant au 9e Échange d’amitié sur la défense des frontières, tenu dans la région autonome Zhuang du Guangxi, sur les résultats des activités à Beihai et les préparatifs de la patrouille conjointe.
Comme prévu, parallèlement à la patrouille conjointe dans les eaux du golfe du Bac Bo, les forces navales des deux pays réaliseront des exercices conjoints de recherche et de sauvetage, ainsi que des communications par signaux lumineux en mer.
Les frégates lance-missiles 015 et 016, parmi les plus modernes de la Marine vietnamienne, participent pour la première fois à une patrouille conjointe dans les eaux du golfe du Bac Bo.
Les activités phares de ce programme comprennent, entre autres, des rencontres entre les chefs des escadrons de patrouille des deux Marines ; des échanges sportifs entre officiers et marins ; la 38e patrouille conjointe dans les eaux du golfe du Bac Bo ; et des exercices conjoints de recherche et de sauvetage en mer dans le cadre de cette patrouille conjointe.
L’Ambassadeur de France soutient l’EVIPA et la levée du “carton jaune” sur les exportations de produits de la mer
19 avril 2025
https://www.gavroche-thailande.com/category/asie/vietnam
L’ambassadeur de France au Vietnam, Olivier Brochet, a exprimé son soutien à la ratification de l’Accord de protection des investissements entre l’Union européenne (UE) et le Vietnam (EVIPA), ainsi qu’à la levée du “carton jaune” imposé par la Commission européenne en 2017 sur les exportations vietnamiennes de produits de la mer en raison de la pêche illégale. Plusieurs médias locaux ont relayé cette déclaration.
Lors de sa rencontre avec le Secrétaire général du Parti communiste vietnamien, To Lam, le 17 avril à Hanoï, l’ambassadeur Brochet a salué les efforts du Vietnam pour améliorer la gouvernance de son secteur halieutique et a encouragé une ratification rapide de l’EVIPA par le parlement français.
L’EVIPA, souvent décrit comme le « petit frère » de l’accord de libre-échange EVFTA déjà en vigueur depuis 2020, constitue un pilier essentiel du renforcement des relations économiques entre l’UE et le Vietnam. Là où l’EVFTA facilite les échanges commerciaux, l’EVIPA vise à sécuriser les investissements européens au Vietnam grâce à des garanties juridiques accrues, telles que la protection contre l’expropriation injustifiée et l’accès à un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États.
Dans un contexte où le Vietnam affiche une croissance soutenue de plus de 6 % par an et une classe moyenne en expansion, l’EVIPA apparaît comme un outil stratégique pour attirer davantage d’investissements européens au Vietnam.
Le Việt Nam maintient son objectif: 8% de croissance malgré les tarifs douaniers
21 avril 2025
Malgré les nouveaux tarifs douaniers américains récemment mis en suspens, le gouvernement vietnamien maintient son objectif de 8% de croissance pour l’année 2025.

Les nouvelles taxes douanières annoncées par Donald Trump le 2 avril dernier, finalement mises en suspens pour une durée de 3 mois, ont eu de nombreux effets sur l’économie vietnamienne. Le gouvernement du Vietnam, l’un des principaux pays concernés par cette mesure protectionniste, a ainsi précisé son discours et sa position sur la situation économique nationale.
Si les premiers calculs avaient annoncé une part de 30% du PIB national représenté par les exportations vietnamiennes vers les Etats-Unis, le gouvernement a tout de même annoncé, ce 10 avril, vouloir maintenir ses objectifs de croissance ambitieux, marquant ainsi un signal fort pour les différents acteurs économiques du pays. Un message qui montre un gouvernement se voulant maître de la situation, optimiste, et qui souhaite mettre en lumière ses politiques de coordination pour limiter les impacts négatifs de la nouvelle politique commerciale de la Maison Blanche.
De son côté, Ho Chi Minh-Ville vise les 8,5% de croissance pour l’année 2025, réaffirmant sa place de capitale économique du Vietnam.
Les mesures du gouvernement vietnamien pour maintenir sa croissance
Pour s’assurer une croissance en phase avec ses prévisions du début de l’année malgré les taxes américaines, les dirigeants vietnamiens ont annoncé la prolongation de la réduction de TVA, initialement prévue jusqu’en juillet 2025, à la fin de l’année 2026.
L’objectif est ainsi de stimuler l’économie nationale tout en favorisant l’implantation de nouveaux entrepreneurs étrangers, un moyen de se développer sur une croissance de ses IDE, plutôt que de dépendre du seul commerce vers les Etats-Unis. Le gouvernement entend également protéger ses précieuses chaînes de production intermédiaires qui s’implantent de plus en plus au Vietnam, constituant un réel atout pour son développement économique et industriel.
Dans le but d’apaiser les craintes tout en se positionnant clairement dans cette crise, et conformément à l’appel du Premier ministre Phạm Minh Chính, le gouvernement vietnamien a renforcé ses liens économiques avec les États-Unis, augmenté les importations agricoles pour atténuer les tensions commerciales, et révisé ses politiques commerciales.
Parmi les mesures clés figurent notamment la réduction des droits de douane sur des produits stratégiques tels que le gaz naturel liquéfié (GNL) et les véhicules automobiles. Toutes ces mesures appellent à la stimulation de l’économie pour renforcer les capacités commerciales vietnamiennes à l’aune de ces nouvelles taxes, comme au tissage de liens diplomatiques forts avec Washington, pour traiter le problème à la source.
Bannissement des cours après 20h : freiner l’industrie du tutorat ?
22 avril 2025
Le ministère de l’éducation vise à évoluer vers des écoles sans soutien scolaire supplémentaire, afin de réduire le stress scolaire et préserver la santé mentale des élèves. La circulaire n 29, publiée le 14 février dernier, interdit aux enseignants d’imposer des classes en dehors du temps scolaire. Récemment, Ho Chi Minh-Ville a décidé de renforcer cette mesure nationale en interdisant les cours après 20 heures, afin de limiter les abus du soutien extra-scolaire.

Ho Chi Minh-Ville prévoit d’interdire les cours supplémentaires après 20h afin de freiner l’expansion du secteur du tutorat privé.
L’objectif affiché de cette mesure est de « protéger le bien-être des étudiants ». L’initiative a été annoncée par Ho Tan Minh, chef de bureau du département de l’éducation et de la formation de Ho Chi Minh-Ville en avril dernier. Des consultations avec les services municipaux, les experts en éducation et les parties prenantes avaient été organisées préalablement.
Interdiction des cours après 20h
Actuellement, la ville compte plus de 10.000 centres de soutien scolaire, dont 1.300 sont organisés sur le temps extra-scolaire par des enseignants de l’enseignement public.
Cette mesure s’inscrit dans un effort plus large du gouvernement visant à limiter la croissance de l’industrie du tutorat privé. La pression du système scolaire pour exceller à l’école et réussir ses examens exigeants a largement contribué à l’essor du tutorat privé et des cours de soutien publics.
Les cours extrascolaires déjà freiné depuis février 2025
Le 14 février dernier, le Ministère de l’éducation et de la formation avait déjà publié une circulaire limitant les cours supplémentaires en temps extra-scolaire pour les élèves de primaire. Seuls l’art, le sport, la musique ou encore les langues vivantes pouvaient être enseignés en dehors du temps scolaire réglementaire.
Concernant les élèves du supérieur, la circulaire a également limité la tenue de ces cours supplémentaires en accordant du soutien uniquement aux élèves ayant des difficultés et des résultats insuffisants dans leur parcours scolaire, ainsi qu’aux élèves volontaires qui préparent des concours.
Autrement dit, les enseignants ne peuvent plus imposer de cours de soutien à leurs élèves. La circulaire vise à empêcher qu’ils retiennent une partie du contenu de leurs cours dans le but de faire pression sur les élèves pour qu’ils paient des cours particuliers. Dans un contexte où les examens génèrent déjà une forte charge mentale, cette pression implicite renforçait le stress et désavantageait les élèves ne pouvant pas se le permettre. L’objectif du gouvernement est donc de réduire la pression académique et de mettre fin aux abus de cette pratique, qui rallongent considérablement la journée des élèves.
Un représentant du ministère a d’ailleurs précisé que le but est bien de « limiter les abus et pratiques d’exploitations » de ces cours de soutiens, mais pas d’interdire les « besoins légitimes » d’apprentissages pour les enfants et leurs enseignants.
Des mesures qui ont suscité un vif débat public
La circulaire de février a déclenché de nombreuses réactions dans le débat public. Bien que plusieurs directeurs d’école aient salué une mesure facilitant la gestion des activités scolaires, son application a soulevé des inquiétudes chez certains parents. Dans certaines écoles, les classes sont nombreuses et les rythmes d’apprentissage sont donc variables d’un enfant à l’autre. Des parents ont exprimé leurs préoccupations quant aux difficultés et retards scolaires que pourraient rencontrer leur enfant sans soutien.
Face à ces craintes, bon nombre de familles se sont tournées vers des services de tutorat privés, bien plus coûteux. Certains pensent que cette réglementation pourrait aggraver les inégalités, rendant l’accès au soutien scolaire plus difficile pour les familles aux revenus modestes.
Le gouvernement vietnamien prend le deuil du pape François
22 avril 2025
https://www.gavroche-thailande.com/category/asie/vietnam
Après avoir appris le décès du pape François, le Premier ministre Pham Minh Chinh a envoyé, le 21 avril, un message de condoléances au cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican.
Le Vietnam compte environ 5,5 millions de catholiques, l’une des communautés les plus nombreuses d’Asie du Sud-Est après les Philippines.
Nous reproduisons ici un article de l’agence de presse vietnamienne
Le même jour, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Bui Thanh Son, a également présenté ses condoléances à l’archevêque Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États et les organisations internationales du Saint-Siège.
Tout au long de son pontificat, le pape François a reçu plusieurs dirigeants vietnamiens en visite au Vatican, témoignant de la volonté commune d’approfondir le dialogue bilatéral.
Ces dernières années, les relations entre le Vietnam et le Saint-Siège ont connu des avancées significatives. L’établissement du groupe de travail conjoint Vietnam–Vatican en 2009 a constitué une étape clé, fournissant un cadre formel pour un dialogue régulier entre les deux parties.
Depuis cette date, de nombreux échanges de haut niveau ont eu lieu. Le président vietnamien s’est notamment rendu au Saint-Siège en juillet 2023, illustrant le renforcement des liens diplomatiques. En 2024, le représentant permanent du Saint-Siège au Vietnam a officiellement pris ses fonctions, marquant l’ouverture du bureau de représentation permanente à Hanoï.
Le pape François s’est régulièrement adressé à la communauté catholique vietnamienne par le biais de messages, d’homélies et de lettres, rappelant que « un bon catholique est aussi un bon citoyen ». Il a également encouragé l’Église du Vietnam à « contribuer à la vie nationale, pour le bien de l’ensemble du peuple, dans un esprit de dialogue et de coopération ».
Pays multiconfessionnel, le Vietnam compte environ 27 millions de fidèles de diverses religions, soit 27 % de la population, parmi lesquels une communauté catholique dynamique et en pleine croissance.
Lancement d’un projet de soutien aux femmes pionnières de la transition écologique dans cinq provinces
22 avril 2025
Le 22 avril, à Hanoï a été organisé une cérémonie de lancement du projet « Soutien aux initiatives de transition écologique menées par des femmes » (PWG), ouvrant des opportunités aux organisations, groupes de femmes et communautés locales des provinces de Lao Cai, Yen Bai, Thua Thien Hue, Quang Nam et Bac Lieu de contribuer aux efforts de transition écologique et de développement durable du pays.
PWG est une composante du programme « Partenariat pour une transition écologique menée par des femmes » financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par Oxfam au Vietnam. Au cours des 54 mois de mise en œuvre de 2024 à 2029, ce projet devrait financer 65 initiatives avec un soutien allant jusqu’à 1,65 milliard de dongs (équivalent à 60 000 euros) par initiative, avec une durée de mise en œuvre de 12 à 18 mois.
Selon un représentant d’Oxfam, le projet PWG vise à améliorer l’accès à des emplois durables et aux opportunités commerciales pour les femmes de différents groupes dans l’économie verte et l’économie circulaire. Dans le même temps, le projet encourage la participation des femmes à la contribution aux politiques liées au changement climatique, à l’atténuation des risques de catastrophe et à la protection de l’environnement.
Le Vietnam est l’un des pays les plus touchés par le changement climatique. En particulier, les femmes et les jeunes filles sont parmi les groupes les plus profondément touchés par ces risques en raison de l’accès limité aux ressources, au financement et aux opportunités de participation au processus de prise de décision.
Le gouvernement a déployé des efforts pour promulguer des politiques liées aux questions de genre dans les domaines de l’économie verte, de l’économie circulaire, de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation des risques de catastrophe, tout en participant activement aux engagements internationaux en matière de croissance verte et d’égalité des sexes.
Selon Pham Quang Tu, directeur national adjoint d’Oxfam au Vietnam et chef de projet, pour que les femmes puissent participer activement à la transition écologique, un processus qui nécessite de nouvelles connaissances et compétences, un soutien global de toutes les parties prenantes est nécessaire.
Le projet PWG contribue également à résoudre les difficultés liées à la réponse au changement climatique associées à la promotion de l’égalité des sexes grâce à une consultation approfondie avec les autorités et les communautés locales, afin de garantir que le contenu du projet corresponde à la réalité et aux besoins de la population, a-t-il déclaré.
Il soutiendra également le renforcement des capacités des organisations bénéficiant d’un financement dans des domaines tels que l’égalité des sexes, l’adaptation au climat et la production durable.
En outre, il promeut la coopération public-privé afin d’élargir l’accès au financement pour les entreprises dirigées par des femmes, créant ainsi des emplois verts et renforçant le rôle de leadership des femmes dans le développement.
Évaluant le projet, Tran Thi Kim Loan, présidente de l’Union des femmes du Vietnam de la ville de Hue, a déclaré que le programme correspondait à l’orientation de développement des localités, en particulier à Hue, une ville qui se concentre sur le développement basé sur la préservation du patrimoine et le tourisme durable. Les associations de femmes à tous les niveaux continueront de soutenir les femmes dans l’élaboration d’initiatives, en maximisant le potentiel des femmes dans le processus de transition écologique, a-t-elle informé.
La première phase de financement du PWG se concentre sur le thème « Renforcer la sensibilisation, contribuer à améliorer les moyens de subsistance écologiques, accéder à un emploi décent et renforcer la participation des femmes au processus d’élaboration et de perfectionnement des politiques relatives à la réponse au changement climatique ». Le projet espère apporter des bénéfices indirects à environ 7 à 10 millions de personnes grâce à l’amélioration de la sensibilisation et à l’élargissement de l’accès aux opportunités d’emplois écologiques.
L’agent Orange, le poison américain qui tue encore au Vietnam, 50 ans après la guerre
27 avril 2025
Repaire du Vietminh, la forêt du Sud-Vietnam fut détruite par l’armée américaine à coup de défoliant. Plusieurs décennies après, le poison n’en finit pas de faire des victimes.
Dans une aile de l’hôpital Tu Du à Hô Chi Minh-Ville, une pièce close renferme une effroyable collection. Là, alignés sur des étagères, des foetus difformes flottent dans le formol : «Frères siamois partageant une tête disproportionnée. Tronc à deux têtes. Masse informe rattachée à un petit corps sans membres», décrivait la journaliste d’investigation Marie-Monique Robin dans Le Monde selon Monsanto (éd. La Découverte, 2008). À travers le pays, des enfants continuent de naître malformés, dépourvus d’un membre, de globes oculaires, ou souffrant de graves problèmes neurologiques… Ce sont des victimes de l’«agent orange», un herbicide déversé massivement par l’armée américaine sur le Sud- Vietnam entre 1961 et 1971.
Le but de cette opération, surnommée Ranch Hand («ouvrier agricole»), était de faire disparaître la forêt pour mettre l’ennemi à découvert et de ravager les cultures pour l’affamer. Dans un communiqué de 1962, les autorités américaines déclaraient qu’aucun des produits ne constituait un danger pour les animaux et les êtres humains. Et d’argumenter que ces herbicides étaient couramment utilisés aux États-Unis et en Europe. Ce que l’armée passait sous silence, c’est que les doses déversées à l’hectare sur le Vietnam étaient 30 à 40 fois supérieures à celles préconisées pour l’usage agricole.
La plus grande guerre chimique de l’Histoire
Les fournisseurs de ce défoliant inventé au début des années 1940 n’ignoraient pourtant pas sa dangerosité. En 1949, une fuite dans une usine de Monsanto à Nitro, en Virginie-Occidentale, avait provoqué chez les ouvriers de graves lésions cutanées, des troubles respiratoires et des dysfonctionnements du système nerveux. Cet accident, ainsi que les rapports médicaux établis par la firme, furent soigneusement dissimulés jusque dans les années 1980. Par ailleurs, on sait aujourd’hui qu’un document interne à une autre multinationale américaine, Dow Chemical, daté du 24 juin 1965, mentionnait la présence dans le défoliant d’impuretés «d’une exceptionnelle toxicité». Il révélait aussi qu’à la suite d’une réunion secrète avec six autres firmes, les fournisseurs de l’agent orange avaient choisi de se taire.
La substance toxique incriminée est la dioxine TCDD, générée par le processus de fabrication de l’herbicide. Une étude réalisée en 2002 par l’université Columbia, à New York, a établi qu’il suffirait de 80 grammes de cette dioxine pure dans les réserves d’eau d’une ville pour tuer 8 millions d’habitants. Or, pendant dix ans, c’est l’équivalent de 400 kilos de dioxine pure qui ont été déversés sur 2,6 millions d’hectares.
Et pour André Bouny, fondateur du Comité international de soutien aux victimes vietnamiennes de l’agent orange et auteur de Agent orange, apocalypse Viêt Nam (éd. Demi Lune, 2010), ces chiffres seraient largement sous-estimés. En s’appuyant sur des archives des vols de l’US Air Force, il pense qu’il faudrait les multiplier par quatre. Quoi qu’il en soit, affirme-t-il, l’utilisation de l’agent orange «par son amplitude, sa surface et sa durée, constitue la plus grande guerre chimique de l’histoire». Il cite le rapport Stellman, publié en 2003 dans la revue Nature, qui estime que 4,8 millions de personnes ont directement été exposées aux épandages. «Il s’agit là de victimes potentielles ou silencieuses. Mais ce chiffre ne tient pas compte des victimes empoisonnées ultérieurement. Les victimes passées, présentes – et à venir – se comptent par millions.»
La dioxine s’est transmise de génération en génération par le sperme et le lait maternel
Car cette dioxine a pénétré les sols, les nappes phréatiques, les lacs et les rivières. Elle s’est fixée dans les graisses animales et a contaminé l’homme par la chaîne alimentaire, puis s’est transmise de génération en génération par le sperme et le lait maternel. Au départ, les experts pensaient que la dioxine disparaîtrait «naturellement » au fil du temps. Ils estimaient même qu’elle perdrait la moitié de ses propriétés nocives en sept ans. «Mais après plus de cinquante ans, il existe encore au Vietnam 28 endroits où on la trouve quasiment aux mêmes teneurs qu’après les épandages, s’alarmait en 2016 André Bouny. Des scientifiques imaginent que, selon le milieu, elle pourrait être toujours présente dans cent ans… La vérité, c’est qu’on n’en sait rien.»
En 1978, les premières victimes à attaquer Monsanto et six autres entreprises furent les vétérans américains, pas épargnés par la contamination. Mais comment prouver le lien entre la dioxine et les cancers développés par la plupart d’entre eux ? À l’époque, seul Monsanto, suite à l’accident industriel de Nitro où ses propres employés avaient été exposés, disposait de données sur le long terme. C’est donc le Dr George Roush, directeur médical de la firme, qui fut désigné pour superviser les études épidémiologiques. Dans une série de rapports publiés entre 1980 et 1984, il conclut à l’absence de tout lien entre dioxine et cancers. Déboutés, les plaignants durent se contenter d’un règlement à l’amiable en échange de l’arrêt des poursuites : 40 000 vétérans reçurent chacun une aide comprise entre 256 et 12 800 dollars. Mais, en 1990, coup de théâtre, le chercheur Joe Thornton et l’organisation écologiste Greenpeace montrèrent, dans une enquête intitulée Science for Sale («Science à vendre»), que ces études avaient été falsifiées. Un an plus tard, l’Académie nationale des sciences fut chargée de dresser la liste des maladies reconnues en lien avec ce poison. Mise à jour tous les deux ans, cette liste n’a cessé de s’allonger.
Des victimes vietnamiennes saisissent les tribunaux
En 2004, les premières victimes vietnamiennes saisirent à leur tour le tribunal de première instance de New York. Face à elles, le juge Jack Weinstein, celui- là même qui avait obtenu réparation à l’amiable pour les vétérans américains vingt ans plus tôt. Son argument : le droit international incrimine l’utilisation de poison comme arme, mais le terme «herbicide» n’est jamais évoqué. Et pour cause, à l’époque de la rédaction des conventions de La Haye ou Genève, les défoliants n’existaient pas. Déboutées, les victimes se tournèrent, en dernier recours, vers la Cour suprême des États-Unis. En 2009, leur appel fut rejeté.
Puis une Française d’origine vietnamienne s’engagea à son tour dans ce combat titanesque contre l’industrie chimique américaine. Tran To Nga, 82 ans aujourd’hui, souffre de pathologies reconnues en lien avec la dioxine TCDD. Comme elle l’a raconté dans Ma terre empoisonnée (éd. Stock, 2016), elle a subi les épandages alors que, jeune journaliste, elle couvrait la guerre pour une agence de presse vietnamienne. En 2014, elle a donc assigné en justice quatorze sociétés américaines dans l’espoir d’obtenir la reconnaissance de ce crime. André Bouny y a vu un espoir : «Une victoire sur le sol français entrouvrirait une fenêtre pour des millions de victimes», assurait-il à l’époque. Le procès a finalement eu lieu en janvier 2021 et la décision du tribunal d’Évry est tombée en mai : il s’est déclaré incompétent, ces entreprises ayant agi sur ordre du gouvernement américain, une décision confirmée en appel en août 2024…
En pleine croissance, le Việt Nam est en manque de sable… et vide le Cambodge du sien
28 avril 2025
Grand gagnant de la première guerre économique lancée par Donald Trump contre la Chine en 2018, le Vietnam a besoin de sable pour construire 1000 kilomètres d’autoroute. Mais il ne peut plus utiliser le sien.
Si la guerre économique de Donald Trump contre le reste du monde fait trembler toutes les bourses de la planète, certains pays tirent parfois leur épingle de ce genre de jeu de dupes. Comme le racontent nos confrères de Bloomberg, c’est le cas du Vietnam depuis la première vague d’attaques économiques du président Trump à l’encontre de la Chine en 2018.
À l’époque, de nombreuses entreprises quittent l’Empire du Milieu avec perte et fracas pour s’installer sur le territoire des pays voisins, à commencer par le Vietnam, pour ne pas subir les conséquences de la politique américaine. Ce mouvement fait exploser l’économie du pays du Dragon dont la croissance du Produit Brut Intérieur (PIB) atteint 7% en 2024, le plus haut de toute la région.
1000 kilomètres d’autoroutes à construire
Face à un développement économique aussi rapide, les infrastructures logistiques du pays se révèlent vite insuffisantes et donc engorgées. Bien déterminé à ne pas laisser la cadence ralentir, le gouvernement vietnamien lance alors un plan d’investissement massif de plusieurs milliards de dollars. Au programme : des routes, des routes et encore des routes, dont au moins 1000 kilomètres d’autoroutes. Mais pour construire autant de voies de circulation, il faut du sable.
Seul problème, le Vietnam a déjà tellement exploité celui du fond de ses rivières et du Mékong que son extraction est surveillée de près par les autorités du pays. Et pour cause, cette industrie a provoqué l’effondrement de berges et de maisons et par conséquent la colère de la population. « Il est difficile d’augmenter l’exploitation du sable pour les projets routiers, car le gouvernement régule désormais plus strictement cette industrie », explique Hung Nguyen, chercheur à l’Université RMIT de Hanoï, aux journalistes de Bloomberg.
Une importation massive depuis le Cambodge
Les Vietnamiens se sont donc tournés vers le Cambodge voisin dont les ressources en sable sont à la fois immenses et beaucoup moins contrôlées. Tant et si bien que l’importation de sable cambodgien au Vietnam, via d’immenses barges mesurant de 18 à 80 mètres de long naviguant sur le Mékong, a triplé en 2023 puis encore doublé en 2024.
Selon des analyses d’images satellite de Planet Labs PBC et Maxar Technologies Inc. réalisées par nos confrères, ce sont pas moins de de 385 de ces embarcations pleines de sable qui sont passées sur le Mékong près de la ville de Vinh Xuong sur la seule journée du 9 mars dernier. Ce chiffre atteignait à peine 83 barges le 6 février 2020.
D’inévitables effondrements
Bien évidemment, cette intense extraction de sable a les mêmes conséquences dans un pays que dans un autre. Selon Christopher Hackney, géographe spécialiste des rivières en Asie du Sud-Est, lui aussi interrogé par Bloomberg, un abaissement du lit du fleuve de 2 mètres peut déjà provoquer des effondrements de berges et donc de bâtiments. Or, de nombreux de puits de dragage descendent à plus 8 mètres de profondeur.
« Peu importe où vous draguez, la perte de sédiments provoque l’effondrement des berges et la destruction des maisons », explique le chercheur. Mais il ajoute : « Si ça rapporte, ils apporteront le sable au Vietnam. »
Protéger le cyberespace pour un Vietnam numérique sûr
28 avril 2025
À l’ère de la transformation numérique, les technologies de l’information et de la communication se développent rapidement au Vietnam, jouant un rôle central dans tous les domaines de la vie économique et sociale.
À mesure que les technologies de l’information et de la communication progressent au Vietnam, les risques liés à la cybersécurité ne cessent de croître. Les cyberattaques deviennent plus fréquentes, sophistiquées et ciblées, entraînant des pertes économiques importantes et affectant la confiance des utilisateurs dans l’univers numérique.
Une menace de plus en plus complexe
Selon les rapports des sociétés Viettel Cyber Security et Vietnam Cybersecurity Joint Stock Company, l’année 2024 a enregistré des chiffres alarmants : plus de 14,5 millions de comptes compromis, des pertes estimées à 11 millions de dollars dues aux données cryptées par des ransomwares, ainsi que plus de 924 000 attaques par déni de service (DDoS), soit une augmentation de 34 % par rapport à 2023. Les cybercriminels ont de plus en plus recours à l’intelligence artificielle (IA) et aux technologies de type deepfake pour lancer des campagnes d’usurpation d’identité indétectables, utilisant des voix, images ou vidéos falsifiées pour tromper les internautes.
Le secteur financier et bancaire demeure la cible privilégiée des attaques, représentant 71 % du total des cyberattaques. Par ailleurs, de nouvelles tendances inquiétantes émergent, telles que les attaques contre les services de cloud computing, les chaînes d’approvisionnement technologiques, les grands modèles de langage (LLM) ou encore les applications d’IA dans la gestion des données.
nCademy contribuera à réduire les inégalités d’accès à la formation entre les localités, tout en permettant à chacun d’accéder à un enseignement de qualité, indépendamment de sa situation géographique. Photo : L’Association nationale de cybersécurité
Selon Vu Ngoc Son, chef du Département technologique de l’Association nationale de cybersécurité, les groupes de pirates ne fonctionnent plus de manière isolée, mais s’organisent désormais comme de véritables entreprises technologiques structurées. « L’usage de l’IA pour générer des logiciels malveillants ou usurper des voix et images rend la détection et la prévention des attaques extrêmement complexes », souligne-t-il.
Une réponse stratégique et proactive
Face à cette situation, le 3 avril 2025, le Premier ministre a publié le télégramme officiel n°29/CĐ-TTg demandant aux ministères, services et localités de renforcer la prévention et la lutte contre la criminalité technologique visant à escroquer sur le cyberespace. De plus, la Résolution n°57-NQ/TW du Bureau politique, datée du 22 décembre 2024, souligne l’importance de garantir la cybersécurité dans le cadre de la percée scientifique, de l’innovation et de la transformation numérique nationale.
Les experts s’accordent à dire que le Vietnam doit désormais passer d’une posture passive à une approche proactive en matière de cybersécurité. Les organismes et entreprises doivent régulièrement mettre à jour leurs systèmes, adopter des solutions de base telles que pare-feu, antivirus, sauvegardes de données, et, si possible, investir dans des dispositifs avancés comme les centres de supervision de sécurité (SOC) ou les systèmes de détection des points terminaux (EDR). Des exercices de cybersécurité doivent également être organisés régulièrement pour améliorer la capacité de réponse.
Les particuliers jouent également un rôle crucial. Il est recommandé de renforcer la sécurité de ses comptes en utilisant des mots de passe complexes, en activant l’authentification à deux facteurs, en évitant de réutiliser les mêmes mots de passe, en se méfiant des liens suspects et en évitant d’utiliser les réseaux Wi-Fi publics pour des transactions sensibles.
Sensibiliser et former pour mieux se défendre
Néanmoins, le manque de ressources humaines spécialisées reste un défi majeur. Selon l’Association nationale de cybersécurité, plus de 20 % des institutions au Vietnam ne disposent pas de personnel dédié à la cybersécurité, tandis que plus de 35 % d’entre elles souffrent d’un manque de main-d’œuvre qualifiée. À l’échelle nationale, on estime que le pays pourrait connaître une pénurie de plus de 700 000 professionnels dans ce domaine dans un avenir proche.
Pour remédier à cette situation, l’Association a développé la plateforme de formation et de certification en cybersécurité nCademy, proposant des cours en ligne allant du niveau débutant à avancé, accessibles à la fois sur le Web et sur les applications mobiles. Cette initiative vise non seulement les professionnels, mais aussi le grand public, en vulgarisant les notions de cybersécurité.
Vu Ngoc Son affirme que nCademy contribuera à réduire les inégalités d’accès à la formation entre les localités, tout en permettant à chacun d’accéder à un enseignement de qualité, indépendamment de sa situation géographique. Prévue pour être officiellement lancée le 6 mai 2025, cette plateforme participera à instaurer une culture d’apprentissage et de renforcement continu des compétences en cybersécurité.
La cybersécurité n’est plus une simple affaire technique. Elle constitue aujourd’hui un pilier essentiel de la sécurité nationale, de la stabilité sociale et du développement durable de l’économie numérique. Seule une prise de conscience collective et une action proactive permettront de bâtir un espace numérique sûr, fiable et résilient.
Sélections Gavroche Việt Nam
15 – 30 avril 2025
https://www.gavroche-thailande.com/category/asie/vietnam
Europe
Le secrétaire général du Parti communiste, To Lam, a appelé la France à intensifier les relations entre le Việt Nam et l’Union européenne, en faveur de la paix et du développement durable dans la région. Lors d’une rencontre à Hà Nội avec l’ambassadeur de France, Olivier Brochet, il a salué le rôle pionnier de Paris, première nation de l’UE à établir un partenariat stratégique global avec Hanoï. To Lam a plaidé pour une coopération accrue dans le commerce et l’investissement. De son côté, l’ambassadeur Brochet a réaffirmé le soutien de la France au développement du Việt Nam et à la position de l’ASEAN en mer de l’Est, dans le respect du droit international.
L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Việt Nam, Julien Guerrier, a souligné lors de sa rencontre avec le secrétaire général du Parti, To Lam, à Hà Nội le 24 avril, que le Việt Nam constitue un partenaire privilégié et de confiance pour l’UE dans la région Asie Pacifique. Le dirigeant du Parti a exprimé sa conviction que les relations bilatérales entre le Việt Nam et l’UE continueront de se renforcer et de prospérer grâce à des efforts conjoints. Il a rappelé que l’UE reste un partenaire clé dans la politique étrangère du Việt Nam et a salué la croissance dynamique et multiforme des liens entre les deux parties depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1990. À ce jour, les deux parties mettent en œuvre quatre accords de coopération et huit mécanismes de dialogue, couvrant des domaines variés, allant des affaires politico-diplomatiques au commerce et à l’investissement, ainsi que la défense et la sécurité.
Politique, Diplomatie
Le président chinois Xi Jinping a effectué les 14 et 15 avril une visite officielle au Việt Nam, sa première à l’étranger en 2025, avec un message sans équivoque en faveur du libre-échange et de la coopération régionale. À Hà Nội, il a plaidé pour une défense active du système commercial multilatéral et dénoncé les logiques protectionnistes qui pèsent sur les échanges mondiaux.
Ghada Fathi Waly, directrice exécutive de l’ONUDC, a assuré du soutien des Nations Unies au Việt Nam pour organiser la cérémonie de signature de la Convention de Hà Nội sur la cybercriminalité, prévue en octobre. Elle a salué les contributions du pays à l’élaboration du texte et encouragé les États membres à le ratifier.
Le juge en chef de la Cour populaire suprême du Việt Nam, Le Minh Tri, a reçu l’ambassadeur de l’UE Julien Guerrier le 18 avril à Hà Nội. Il a salué le rôle de l’ambassadeur dans le renforcement des capacités judiciaires vietnamiennes, notamment à travers le programme EU JULE. Ce projet a contribué à plusieurs réformes majeures, dont la médiation judiciaire, les tribunaux pour la famille et les mineurs, et un code de conduite pour les juges. Le Minh Tri a exprimé sa confiance dans la poursuite de cette coopération lors de la prochaine phase du programme.
Le président vietnamien Luong Cuong a accueilli le 17 avril le Premier ministre laotien Sonexay Siphandone, en visite à Hà Nội pour le 4e sommet P4G. Les deux dirigeants ont salué le renforcement de la coopération bilatérale, notamment dans les domaines politique, sécuritaire, économique et local. Luong Cuong a réaffirmé l’importance stratégique du partenariat avec le Laos, tandis que Sonexay a mis en avant les liens historiques entre les deux pays.
À l’invitation du Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh, le Premier ministre japonais Ishiba Shigeru effectue une visite officielle au Việt Nam du 27 au 29 avril. Cette visite vise à renforcer les relations bilatérales entre les deux pays et à approfondir leur coopération dans divers domaines.
Nguyen Thi Thu Hà, vice-présidente et secrétaire générale du Comité central du Front de la patrie du Việt Nam (VFF), a rencontré Wang Huning, président du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), le 25 avril, dans le cadre de sa visite de travail en Chine. Lors de cette rencontre, Hà a félicité la Chine pour ses récentes réalisations, notamment l’organisation réussie des sessions de l’Assemblée nationale populaire (ANP) et de la CCPPC, ainsi que pour les progrès accomplis sous la direction du secrétaire général du Parti et président Xi Jinping. Elle a souligné que le Việt Nam considère le développement de ses relations avec la Chine comme une ligne directrice constante et une priorité de sa politique étrangère, soutenant une Chine forte et active dans la promotion de la paix et de la prospérité.
Le Premier ministre Phạm Minh Chính a participé le 23 avril au soir à un sommet virtuel sur l’action climatique, à l’invitation du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, en tant que dirigeant d’un pays à l’avant-garde de la mise en œuvre du Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP). Le sommet a également réuni 16 chefs d’État et de gouvernement et présidents d’organisations régionales telles que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), l’Union européenne, l’Union africaine, l’Alliance des petits États insulaires et la Communauté des Caraïbes.
Jean Todt, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière, a présenté des solutions pour améliorer la sécurité routière au Việt Nam lors d’une réunion avec le Comité national de la sécurité routière (NTSC) à Hanoï. Todt a souligné les statistiques alarmantes des accidents de la route, qui causent chaque année environ 1,19 million de décès et 50 millions de blessés dans le monde, et restent la première cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans.
Le vice-président du NTSC, Le Kim Thanh, a détaillé les progrès du Việt Nam, ayant réduit les décès dus aux accidents de la route de plus de 30 % entre 2011 et 2020. Le pays poursuit des objectifs mondiaux pour la Décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030, visant une réduction de 5 à 10 % par an des victimes. En 2023-2024, il a atteint une réduction de 8 %.
Économie
En visite officielle à Hà Nội les 14 et 15 avril, le président chinois Xi Jinping a exhorté le Việt Nam à s’opposer aux politiques commerciales de Donald Trump. Dans une tribune publiée par Nhan Dan, Xi a plaidé pour la défense du multilatéralisme et la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales. Il aurait également appelé, lors de son entretien bilatéral, à « résister conjointement à l’intimidation et à l’unilatéralisme ». Mais cet appel reste absent du communiqué conjoint, alors que le Việt Nam cherche à renforcer ses liens économiques avec Washington. En marge de la visite de Xi Jinping au Việt Nam les 14 et 15 avril, Hà Nội a accéléré les démarches pour certifier l’avion chinois C909.
Le ministère vietnamien de la Justice a finalisé une révision expresse de la réglementation, reconnaissant l’autorité de certification chinoise — aux côtés de celles du Canada, du Brésil, du Royaume-Uni et de la Russie — comme équivalente aux normes américaine et européenne. L’Autorité de l’aviation civile vietnamienne (CAAV) a été chargée de travailler directement avec COMAC, constructeur du C909.
VietJet, première compagnie du pays, prévoit d’exploiter deux appareils en wet lease depuis Chengdu Airlines pour des liaisons vers l’île de Con Dao. L’un des avions a été aperçu à l’aéroport de Noi Bai (Hà Nội) le 14 avril.
Hà Nội serait prêt à renforcer sa coopération avec Washington pour limiter les transbordements de produits chinois via le Việt Nam et mieux encadrer ses exportations de hautes technologies, selon Reuters. Alors que le secrétaire général To Lam a proposé une suppression totale des droits de douane, les autorités vietnamiennes viseraient désormais un taux réduit entre 22 % et 28 %, contre 46 % actuellement. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Nguyen Hong Dien, a été nommé à la tête d’une délégation chargée de négocier un accord bilatéral, peu après la visite du vice-Premier ministre Ho Duc Phoc aux États-Unis.
La banque singapourienne UOB a abaissé sa prévision de croissance du PIB du Việt Nam à 6 % pour 2025, contre 7 % en janvier, en raison des droits de douane annoncés par Donald Trump. Bien que leur mise en œuvre soit reportée de 90 jours, UOB anticipe une chute de 20 % des exportations vietnamiennes vers les États Unis, premier partenaire commercial du pays. Cela pourrait entraîner une contraction de 6 % du commerce extérieur global, dans un contexte où les exportations représentent 90 % du PIB. L’objectif gouvernemental de 8 % de croissance semble désormais menacé. UOB est la première institution à réviser ses projections à la baisse, contrairement à la Banque mondiale ou à la BAD qui les avaient maintenues ou relevées début 2025.
Le gouvernement vietnamien a publié la résolution n° 106, fixant une date limite ferme au 31 décembre 2026 au plus tard pour le lancement du projet de chemin de fer à grande vitesse Nord-Sud, l’investissement infrastructurel le plus important de l’histoire du pays. La résolution définit également les exigences relatives à l’acquisition et à l’installation des équipements, visant un démarrage de l’exploitation de base du projet d’ici 2035. Cette directive s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre par le gouvernement de la résolution de l’Assemblée nationale approuvant la politique d’investissement pour ce projet ferroviaire de 1 541 km, conçu pour une vitesse de 350 km/h et comprenant 23 gares voyageurs et 5 gares de marchandises.
Lors de son assemblée générale annuelle des actionnaires 2025, Techcombank (TCB) a annoncé des résultats financiers exceptionnels, avec un bénéfice record de 27,5 billions de dongs (plus d’un milliard de dollars américains) en 2024. Le directeur général Jens Lottner a mis en avant le maintien du leadership de la banque dans le secteur, avec la première place en termes de rendement des actifs (ROA) et une part de 13 % du revenu total des commissions du secteur bancaire vietnamien. Techcombank a également consolidé sa position dominante dans la banque d’investissement, avec plus de 50 % de la part de marché des obligations d’entreprises (hors obligations bancaires). La bancassurance a également enregistré de solides performances, malgré les transitions de Manulife vers AIA et FWD.
L’ambassadeur vietnamien en Chine, Phạm Thanh Bình, a appelé le Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT) à soutenir et à coordonner avec les ministères, localités, associations et entreprises vietnamiens l’organisation d’activités de promotion commerciale et de mise en réseau à travers la Chine. Lors d’une séance de travail avec le président du CCPIT, Ren Hongbin, à Pékin le 25 avril, l’ambassadeur a souligné que 2025 marque le 75e anniversaire des relations diplomatiques entre le Việt Nam et la Chine, et a été désigné comme « l’Année de l’échange humaniste Việt Nam-Chine ».
Société
Des contingents militaires du Laos et du Cambodge ont rejoint Hồ Chí Minh-Ville pour participer aux répétitions du défilé célébrant le 50ème anniversaire de la réunification vietnamienne. À l’invitation du ministère de la Défense, plus de 100 soldats laotiens ont été acheminés depuis Hué, tandis que les troupes cambodgiennes ont traversé la frontière par voie terrestre. Cette présence souligne la coopération militaire croissante entre le Việt Nam et ses voisins. La cérémonie du 30 avril mobilisera 13 000 participants, dont des formations civiles et une délégation de Vietnamiens de l’étranger.
Le 19 avril, le Premier ministre Pham Minh Chinh a présidé à Hồ Chí Minh-Ville une cérémonie marquant le lancement de 80 projets nationaux majeurs à travers le Việt Nam. Ces projets, célébrant le 50ème anniversaire de la libération du Sud et de la réunification, représentent un investissement total de plus de 17,2 milliards de dollars. Diffusée en direct à la télévision nationale, la cérémonie a relié 79 sites dans 34 provinces et villes. Les projets couvrent divers secteurs, dont les infrastructures de transport, l’éducation, la culture, la santé publique et l’irrigation. Pham Minh Chinh a souligné leur importance pour le développement socio-économique du pays et a appelé à un lancement rapide et efficace, avec un accent particulier sur la qualité, le respect des budgets et l’achèvement dans les délais. Il a aussi exhorté à l’accélération du développement de logements sociaux, avec pour objectif de construire un million d’unités d’ici 2030.
Lors de la cérémonie des Sao Khue Awards 2025 à Hà Nội, 198 produits et solutions numériques exceptionnels ont été récompensés, dont cinq solutions de transformation numérique pour le gouvernement. Parmi les lauréats, les meilleurs ont été distingués par le prestigieux classement 5 étoiles, avec des produits pionniers dans des domaines comme l’assurance et la banque numérique. FPT a remporté 13 prix, soulignant son rôle majeur dans l’innovation. Les 198 lauréats, représentant 125 entreprises, ont généré près de 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2024, renforçant le rôle du Việt Nam en tant que centre d’innovation numérique.
Les deux grandes villes vietnamiennes accélèrent le développement de leurs infrastructures de transport urbain avec la construction de trois nouvelles lignes de métro. Lors d’une conférence internationale, Hà Nội a annoncé son projet de 15 lignes de métro totalisant 600 km d’ici 2045, tandis qu’Hồ Chí Minh-Ville prévoit 10 lignes sur 510 km. Hà Nội lancera les lignes 5 et 2 en 2025, et Hồ Chí Minh-Ville débutera la ligne 2 d’ici fin 2025, pour une mise en service en 2030. Les discussions ont porté sur la conception, la gestion des risques et les stratégies d’appel d’offres.
Les explosions survenues en août 2024 dans la province de Nghe An, qui ont tué un couple et blessé deux autres personnes, étaient liées à la fabrication illégale de pétards, ont annoncé les autorités le 17 avril. La première explosion a tué le couple, tandis que la seconde, déclenchée par une excavatrice, a blessé deux personnes. L’enquête a révélé des résidus explosifs responsables des incidents. Les familles des victimes cherchent désormais une compensation financière, et l’affaire est en cours devant le tribunal populaire du district de Quy Hop.
Le 14 avril, le Việt Nam a été officiellement reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme ayant éliminé le trachome à l’échelle nationale, après plus de 70 ans d’efforts. Cette reconnaissance, basée sur des critères internationaux, souligne l’engagement du pays dans la lutte contre cette maladie infectieuse. Le vice-ministre de la Santé, Tran Van Thuan, a rappelé l’importance de maintenir les acquis par une surveillance continue et la sensibilisation à l’hygiène.
Le ministère de l’Éducation du Việt Nam sollicite l’avis du public sur une proposition visant à supprimer les frais de scolarité dans l’enseignement public, de la maternelle au lycée, à partir de l’année scolaire 2025-2026. Cette initiative, soutenue par un projet de résolution de l’Assemblée nationale, prévoit que l’État couvrira les frais dans les établissements publics et apportera un soutien aux écoles privées appliquant le programme national. Cette mesure, estimée à 316 millions de dollars de dépenses supplémentaires pour l’État, cherche à alléger les charges financières des citoyens et à stimuler la consommation.
À l’occasion des prochaines festivités marquant le 50ème anniversaire de la réunification nationale, Hồ Chí Minh-Ville offrira des trajets de bus gratuits à ses habitants et aux touristes. Pham Vuong Bao, directeur adjoint du Centre de gestion des transports publics du Département des transports, a annoncé que l’ensemble des 133 lignes de bus (intra-urbaines et reliant les provinces voisines) seront gratuites pour tous les passagers le 30 avril. Les passagers pourront simplement monter à bord et recevoir des billets gratuits du personnel. Cette initiative vise à faciliter l’accès aux événements commémoratifs organisés dans la ville, d’autant plus que de nombreuses routes du centre-ville seront fermées à la circulation à certaines heures. Le centre a demandé aux unités de transport de s’assurer que toutes les lignes de bus soient pleinement opérationnelles pour répondre aux besoins de déplacement de chacun.
Près de 100 délégués, incluant des experts nucléaires, des décideurs politiques et des scientifiques, se sont réunis à Da Lat, dans la province de Lam Dong, pour un séminaire sur le développement de l’énergie nucléaire pour soutenir la croissance durable du Việt Nam. Cet événement intervient après le relancement officiel par l’Assemblée nationale d’un plan de développement de l’énergie nucléaire à Ninh Thuan. Parallèlement, la Commission de l’information et de l’éducation du Parti met en œuvre une initiative nationale pour sensibiliser le public à la stratégie énergétique nucléaire. Ces démarches illustrent la volonté du Việt Nam d’exploiter l’énergie nucléaire comme un levier pour assurer la sécurité énergétique, stimuler un développement durable et atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. Huynh Thanh Dat, responsable de la Commission, a souligné l’importance de l’énergie nucléaire face à la transition énergétique et à la croissance verte.
Neuf universités vietnamiennes figurent cette année dans le prestigieux classement Times Higher Education (THE), une augmentation de trois établissements par rapport à l’an dernier. Le classement, publié le 23 avril, évalue les meilleures universités d’Asie en fonction de critères tels que la qualité de la recherche et de l’enseignement. Parmi les neuf établissements vietnamiens, six étaient déjà présents l’année précédente, tandis que l’Université d’économie d’Hô-Chi Minh-Ville (UEH), l’Université de médecine d’Hanoï et l’Université ouverte d’Hô-Chi-Minh-Ville font leur entrée cette année. L’UEH se distingue en se classant au 136e rang, devenant ainsi la meilleure université du Việt Nam, suivie de l’Université Ton Duc Thang et de l’Université Duy Tân. Les autres universités vietnamiennes ont conservé des positions similaires dans les groupes 501-600 et 601+. La Chine demeure le leader régional, avec l’Université Tsinghua et l’Université de Pékin en tête du classement.