Agroécologie : Comment rendre possible la transition agroécologique du delta du Mékong au Việt Nam ?
Le delta du Mékong au Vietnam en quelques chiffres : - 17 millions d’habitants - 50 % du riz du Vietnam - 65 % de son aquaculture - 70 % de ses fruits Les denrées produites sur ce territoire nourrissent plus

Le delta du Mékong au Vietnam en quelques chiffres :
– 17 millions d’habitants
– 50 % du riz du Vietnam
– 65 % de son aquaculture
– 70 % de ses fruits
Les denrées produites sur ce territoire nourrissent plus de 245 millions de personnes sur la planète. Compte tenu du rôle du delta pour la sécurité alimentaire et l’économie de la région, la durabilité de son secteur agricole est primordiale.
Le delta du Mékong au Vietnam est pourtant fortement impactée par un certain nombre de facteurs :
– le changement climatique,
– la montée des eaux (et de l’affaissement du delta),
– la salinisation des sols
– des pratiques agricoles non durables : notamment avec des sols dégradés par l’usage excessif d’engrais et de pesticides.
Pour répondre à ces enjeux, le gouvernement vietnamien, l’Union Européenne (UE) et la FAO lancent STAR-FARM, un projet qui a pour ambition de faciliter la transformation agroécologique des systèmes agroalimentaires du delta.
L’un des axes principaux du projet concerne l’usage des pesticides.
Ce dernier a explosé depuis les années 2000, entraînant une forte dégradation des sols et un impact très néfaste sur la santé des agriculteurs. Face à ce problème de santé publique et environnemental, des solutions en agroécologie émergent.
L’initiative vise à encourager des pratiques qui restaurent la biodiversité, réduisent la dépendance aux intrants chimiques et promeuvent des méthodes agricoles respectueuses de l’environnement.
En s’appuyant sur les savoirs locaux et une recherche innovante menée notamment par le CIRAD, l’IRD et CAN THO UNIVERSITY, ce projet contribue à assurer la sécurité alimentaire et à renforcer la résilience des agriculteurs de cette région clé.
Le delta du Mékong au Vietnam est l’une des plus grandes régions productrices de denrées vivrières au monde, or son secteur agricole est menacé. Le changement climatique, la montée des eaux (et de l’affaissement du delta), la salinisation des sols ou encore l’usage excessif des pesticides font peser de sérieux risques sur la durabilité de l’ensemble des activités rurales. Pour répondre à ces enjeux, le gouvernement vietnamien, l’Union européenne et la FAO lancent STAR-FARM, un projet qui a pour ambition de faciliter la transformation agroécologique des systèmes agroalimentaires du delta.
Le delta du Mékong au Vietnam compte 17 millions d’habitants. Les denrées produites sur ce territoire nourrissent plus de 245 millions de personnes sur la planète. 50 % du riz du Vietnam en provient, ainsi que 65 % de son aquaculture et 70 % de ses fruits. Compte tenu du rôle du délta pour la sécurité alimentaire et l’économie de la région, la durabilité de son secteur agricole est primordiale. D’autant que l’enjeu est grand : la zone est l’une des plus touchées par les changements climatiques, et doit aussi faire face à des sols dégradés par l’usage excessif d’engrais et de pesticides.
Le projet STAR-FARM vise à améliorer la durabilité de ces systèmes alimentaires via la mise en place de pratiques agroécologiques. Il est financé par l’Union européenne à hauteur de 4,15 millions d’euros. La FAO en coordonne les activités, en lien avec ministère de l’agriculture et du développement rural vietnamien. Les activités dureront trois ans, et seront menées par un partenariat entre instituts de recherche et universités vietnamiens et français, dont le Cirad et l’IRD.
Pham Thanh Thuy, coordinatrice de STAR-FARM à la FAO, souligne l’importance stratégique du projet en déclarant : « ce projet incarne un engagement fort envers le développement de pratiques agricoles innovantes et respectueuses du climat. Par la coopération entre gouvernements et organisations internationales, il vise à intégrer des solutions agroécologiques avancées qui bénéficieront à l’ensemble de la communauté du Delta du Mékong, en mettant un accent particulier sur l’inclusion des groupes vulnérables. »
Réduire les pesticides grâce à des pratiques agroécologiques
L’un des axes principaux de STAR-FARM concerne l’usage des pesticides. Ce dernier a explosé dans la région depuis les années 2000, entraînant une forte dégradation des sols et un impact très néfaste sur la santé des agriculteurs, qui les utilisent souvent sans en connaître des risques. Face à ce problème de santé publique et environnemental, des solutions en agroécologie se dessinent.
Philippe Tixier coordonne les activités du Cirad pour le projet STAR-FARM. L’agronome détaille quelques-unes des pratiques agroécologiques qui seront testées : « pour les cultures horticoles, des mélanges d’arbres fruitiers et bananiers peuvent diminuer les populations de ravageurs et les maladies, notamment celles qui ont pour origine des microbes présents dans les sols. Pour le riz, nous allons modéliser l’évolution des bioagresseurs pour comprendre comment leur impact global sur le rendement. Dans le cas de ces deux types de cultures, l’objectif de STAR-FARM est de mettre à jour des solutions systémiques, et non plus des stratégies qui traitent d’une seule maladie à la fois ».
Dr. Dang Kieu Nhan, directeur de l’Institut de recherche sur le développement du delta du Mékong à l’université de Can Tho, partage les ambitions régionales pour le projet : « STAR-FARM contribue aux objectifs de développement durable du Delta du Mékong dans un nouveau contexte selon le plan d’intégration régionale fixé jusqu’en 2030 avec une vision pour 2050 par le gouvernement. Il est espéré que le projet renforcera les capacités des agriculteurs et des parties prenantes, développera un système agricole résilient et adaptable aux incertitudes naturelles et socio-économiques, améliorera les moyens de subsistance des agriculteurs et protégera les écosystèmes agricoles locaux ».
D’après CIRAD – 16/12/2024