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Revue de presse Vietnam / du 15 au 30-06-2025

Sélectionnée par Michel Pédoussaut CMA CGM annonce une e-barge 100% décarbonée, en partenariat avec Nike, au Vietnam 15/06/2025 https://lepetitjournal.com/ho-chi-minh Leader mondial dans le transport maritime de conteneurs et acteur majeur de la logistique, le groupe CMA CGM vient d’annoncer

Sélectionnée par Michel Pédoussaut

CMA CGM annonce une e-barge 100% décarbonée, en partenariat avec Nike, au Vietnam

15/06/2025

https://lepetitjournal.com/ho-chi-minh

Leader mondial dans le transport maritime de conteneurs et acteur majeur de la logistique, le groupe CMA CGM vient d’annoncer le lancement de sa nouvelle innovation : une e-barge 100 % électrique et décarbonée. Ce projet, mené avec Nike et son partenaire historique vietnamien Gemadept, s’inscrit dans l’objectif commun de neutralité carbone à l’horizon 2050. Il illustre aussi le renforcement de la coopération franco-vietnamienne dans la transition énergétique et le transport durable.

Une innovation avant-gardiste et majeure pour le Vietnam

Géant mondial du transport maritime, aérien et terrestre, le groupe CMA CGM, entreprise française, vient d’annoncer sa nouvelle innovation : une e-barge 100% électrique. Présent depuis 1989 au Vietnam, le groupe possède cinq bureaux (Ho Chi Minh-Ville, Hanoi, Hai Phong, Da Nang et Quy Nhon), rassemblant plus de 550 collaborateurs. Ce nouveau projet, élaboré en partenariat avec Gemadept, leader vietnamien dans la logistique portuaire, et Nike, renforce la présence de CMA CGM dans la région Asie du Sud-Est.

« Le Vietnam est un pays stratégique pour CMA CGM. Ça fait plus de 35 ans que nous sommes installés […], et on continue d’investir au Vietnam. »

Il s’agit de la première solution de transport fluvial Zéro Emission en Asie du Sud-Est. La barge sera alimentée exclusivement par des batteries rechargeables, grâce à leur nouvelle ferme solaire basée au terminal portuaire de Gemalink à Cai Mep. Elle circulera à partir de 2026 dans les eaux du Delta du Mékong au Vietnam, avant de se développer dans toute la région.

Afin de moderniser la logistique intérieure et d’améliorer la connectivité régionale, la barge réalisera un total de 180 kilomètres entre les villes de Ho Chi Minh-Ville et Cai Mep. Fort de son ancrage territorial, le projet participera activement au développement économique local en répondant aux besoins concrets des populations.

Une e-barge au service de la décarbonation du transport fluvial

Cette nouvelle technologie s’accorde avec les objectifs climatiques du Vietnam de Zéro Emission Nette d’ici 2050. 100% électrique, la e-barge ne produira en effet aucune émission carbone et permettra donc d’éviter un total de 778 tonnes de CO2 par an.

La e-barge sera alimentée par une station de recharge dédiée, connectée au nouveau parc solaire à Gemalink, avec une capacité totale de production de 1 GWh d’électricité verte par an. Il s’agit d’un héritage durable pour les communautés locales.

Plus globalement, ce projet s’inscrit dans la stratégie interne de CMA CGM d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Mené en partenariat avec Nike, il illustre la volonté commune des deux groupes de décarboner l’ensemble de la chaîne logistique.

Le Premier Ministre soutient cette solution verte

Le 27 mai dernier, le Vice-Premier Ministre Tran Hong Ha a reçu à Hanoi Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM. Il a réaffirmé le soutien du Vietnam dans la transformation verte du secteur maritime tout en maintenant un environnement attractif pour les investissements des grandes entreprises internationales. Il a notamment encouragé personnellement le groupe CMA CGM à investir dans des ports plus verts et intelligents, rappelant l’importance du Partenariat stratégique global établi entre la France et le Vietnam.

Le Vice-Premier ministre a souligné le potentiel de plusieurs ports stratégiques sur le territoire, tels que Cai Mep, ou encore Can Gio, désignés comme plateformes internationales. Ce réseau de transport fluvial est un véritable vecteur de développement, a-t-il ajouté.

Dans ce cadre, il soutient la nouvelle innovation verte portée par CMA CGM, considérée comme un modèle de coopération internationale pour développer des chaînes de valeur intégrées, de la recherche au transfert technologique.

Vietnam : Au moins cinq morts après le passage du typhon Wutip

15/06/2025

https://1001infos.net/international



Cinq morts et deux disparus. Voici le premier bilan du gouvernement après le passage du typhon Wutip qui a traversé le centre du Vietnam. Le ministère vietnamien de l’Agriculture a déclaré samedi soir que trois personnes avaient été tuées dans la province de Quang Tri et que deux autres personnes avaient été tuées et deux autres portées disparues dans la province de Quang Binh.

Plus de 70.000 hectares de terres cultivées ont été inondés, selon le ministère.

514 victimes l’an passé

Le typhon Wutip a touché terre dans le sud de la Chine samedi avec des rafales de vent atteignant 128 km/h. Il a été rétrogradé en tempête tropicale, après être descendu le long du golfe du Tonkin. Les autorités chinoises de l’île tropicale de Hainan (sud) avaient évacué vendredi des milliers de personnes, fermé des écoles et suspendu des liaisons ferroviaires avant l’arrivée de la tempête, a rapporté l’agence de presse Chine nouvelle.

En 2024, les catastrophes climatiques ont fait 514 victimes au Vietnam, trois fois plus que l’année précédente, selon le ministère de l’Agriculture. Le Nord du Vietnam a été dévasté en septembre dernier par le typhon Yagi, qui a fait 345 victimes et causé une perte économique estimée à plus de 2,8 milliards d’euros.

Les États-Unis continuent d’estimer que le Vietnam ne manipule pas sa monnaie

16/06/2025

https://lecourrier.vn

En 2025, les États-Unis n’ont pas désigné le Vietnam comme manipulateur de devises. Le département du Trésor américain a confirmé que le Vietnam continue de satisfaire aux critères pour ne pas être considéré comme tel.

Le Vietnam n’avait déjà pas été inscrit sur cette liste dans les précédents rapports du Trésor américain en 2020 et 2023. Dans son premier rapport semestriel sur les politiques monétaires, publié le 5 juin (heure locale) sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont indiqué qu’aucun grand partenaire commercial ne manipulait sa monnaie en 2024.

Selon ce rapport, la Chine, le Japon, la République de Corée, Taïwan (Chine), Singapour, le Vietnam, l’Allemagne, l’Irlande et la Suisse figurent sur la liste des pays nécessitant une surveillance renforcée en matière de changes. Cette inclusion repose sur trois critères : un excédent commercial avec les États-Unis d’au moins 15 milliards de dollars, un excédent courant mondial supérieur à 3% du PIB, et des interventions persistantes et unilatérales sur le marché des changes. L’Irlande et la Suisse y figurent en raison de leurs importants excédents bilatéraux et courants.

Le ministère vietnamien de l’Industrie et du Commerce a souligné que les États-Unis sont un partenaire stratégique global du Vietnam et l’un de ses principaux marchés d’exportation. De leur côté, les États-Unis considèrent le Vietnam comme leur huitième partenaire commercial.

Washington a salué le fait que le Vietnam n’a pas eu recours à une dévaluation de sa monnaie pour favoriser ses exportations. Le pays s’est engagé à moderniser et améliorer la transparence de son cadre de politique monétaire et de change, à maintenir la stabilité macroéconomique et à garantir la solidité de son système bancaire. Les autorités américaines ont également reconnu les efforts du Vietnam pour coopérer étroitement avec le Trésor américain, renforçant ainsi la compréhension mutuelle et le partage d’informations.

La politique monétaire du Vietnam, menée par la Banque d’État (BEV), vise à soutenir la croissance économique tout en maîtrisant l’inflation et en stabilisant le marché financier. Pour ce faire, la BEV utilise des outils tels que le contrôle de la masse monétaire, les taux d’intérêt et le taux de change. Cette politique est coordonnée avec d’autres mesures économiques, notamment la politique budgétaire et les actions en faveur des exportations, afin de créer un environnement stable et propice au développement.

Le Vietnam légalise les cryptomonnaies avec une nouvelle loi historique

17/06/2025

https://cryptoast.fr


Le Vietnam vient d’adopter la toute première loi consacrée à l’industrie numérique, reconnaissant officiellement les cryptomonnaies et posant les bases d’une régulation complète des actifs numériques. Un bouleversement majeur pour l’écosystème local du Bitcoin, de l’Ether et des autres tokens, qui renforce aussi la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Une première loi au Vietnam pour encadrer les actifs numériques

Le vendredi 14 juin 2024, l’Assemblée nationale vietnamienne a adopté la Loi sur l’industrie des technologies numériques, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2026. Cette loi reconnaît officiellement les actifs numériques et confie au gouvernement le soin de détailler, d’ici là, les décrets d’application.

Dans le texte, deux grandes catégories d’actif se distinguent : les actifs virtuels et les crypto actifs. Les actifs virtuels désignent les actifs numériques utilisés principalement pour l’échange ou l’investissement (excluant tout autre instrument financier déjà régulé). Les crypto-actifs reposent sur des technologies cryptographiques (comme le Bitcoin, dont le prix tourne actuellement autour des 107 000 dollars, l’ETH, le SOL, etc.). Dans son communiqué, le gouvernement se félicite : Avec cette initiative, le Vietnam devient le premier pays au monde à se doter d’une loi autonome dédiée à l’industrie numérique.

Au-delà de la reconnaissance légale, le texte impose des garde-fous : cybersécurité, lutte contre le blanchiment et contre-financement du terrorisme, afin de répondre aux exigences du GAFI qui maintient Hanoï sur sa « liste grise » depuis 2023.

Le ministère vietnamien des Sciences et Technologies est chargé de détailler les modalités d’application, tandis que les autorités de régulation devront mettre en place des mécanismes stricts de contrôle.

Un levier pour l’innovation et le développement du secteur digital

Le législateur voit plus loin que la crypto. Au-delà de la simple régulation, la loi vietnamienne intègre plusieurs mesures incitatives destinées à dynamiser l’écosystème digital local. Elle a ainsi décidé d’encourager les entreprises spécialisées dans les technologies numériques : exonérations fiscales, facilités foncières et subventions à la R&D sont prévues pour les entreprises actives dans l’intelligence artificielle, le design de puces ou les centres de données. Un fort accent sera donné aux formation des talents numériques.

« La nouvelle loi trace clairement l’objectif stratégique de bâtir une filière semi-conducteurs complète et de faire du pays un maillon essentiel de la chaîne mondiale », a souligné Le Quang Huy, président de la Commission parlementaire des sciences, des technologies et de l’environnement.

Conjuguée aux balises réglementaires posées pour le Bitcoin et les autres cryptomonnaies, cette politique devrait accroître la confiance des investisseurs institutionnels tout en ouvrant la voie à une possible sortie de la liste grise du GAFI.

À court terme, les places de marché devront se préparer : agrément, obligations de connaissance-client et reporting transparent. Les acteurs étrangers, attirés par la croissance explosive de l’adoption crypto au Vietnam, disposent désormais d’un calendrier clair pour se mettre en conformité avant 2026.

« L’ESG, c’est notre philosophie » : Témoignage de deux entreprises performantes

18/06/2025

https://lepetitjournal.com/ho-chi-minh

Entre transition verte, dynamisme économique et évolution réglementaire accélérée, le Vietnam s’impose comme un terrain propice à l’implantation des normes ESG. Lors de la Conférence ESG Vietnam 2025, en mai dernier, une des sessions a mis en lumière les stratégies de deux entreprises implantées dans le Delta du Mekong : Betrimex, acteur majeur du secteur des produits à base de noix de coco, et TechCoop, société agro-fintech soutenant les agriculteurs. Leurs représentants ont échangé de l’inclusivité, du leadership féminin, du paysage agroalimentaire émergent et des chaînes d’approvisionnement durables.

Le Vietnam : terreau fertile pour l’implantation des critères ESG

Les critères ESG suscitent une attention croissante grâce au potentiel économique et géographique du Vietnam. Alors que plusieurs entreprises les voient encore trop souvent comme un « fardeau économique », l’ESG offre pourtant de nombreuses opportunités, servant de « boussole d’investissement » pour un avenir plus durable.

Lors de la conférence d’Investissement sur les ESG Vietnam 2025, les 13 et 14 mai dernier, plusieurs discussions ont mis en avant les avancées du pays vers sa transition verte : tourisme durable, infrastructures vertes, main-d’œuvre plus inclusive, circularité… et chaînes d’approvisionnement agricoles.

Le Delta du Mékong, touché par des aléas climatiques (sécheresse, intrusion saline, érosion côtière, inondations, montée des eaux, …), se révèle être une région propice à l’implantation des critères ESG au Vietnam. Plusieurs entreprises y développent des chaînes d’approvisionnement agricole à plus forte valeur ajoutée grâce aux normes ESG.

A travers sa discussion intitulée « Développer une chaîne d’approvisionnement agricole aux normes internationales dans le delta du Mékong grâce aux normes ESG », la conférence ESG Vietnam 2025 a mis le projecteur sur les élans innovants lancés dans la région du Mékong. Des chaînes d’approvisionnement résilientes et éthiques existent, anticipant les risques climatiques et promettant un potentiel d’investissement dans le paysage agroalimentaire du Vietnam.

La session s’est penchée sur les stratégies ESG de deux entreprises vietnamiennes influentes : Betrimex – acteur majeur du secteur des produits à base de noix de coco dans le delta du Mékong –  et TechCoop – société agro-fintech permettant aux agriculteurs d’accéder à des technologies et à des financements -. Ces deux entreprises performantes ont prouvé que l’ESG n’est pas un effet de mode, un fardeau ou un critère parmi d’autres, mais bien leur philosophie d’entreprise.  

Betrimex, “On est là depuis 50 ans, et prêts pour les 50 prochains”

Modératrice : Betrimex est passé d’un simple exportateur de matières premières à un leader mondial des solutions à base de noix de coco. Quels ont été les jalons clés de votre chaîne d’approvisionnement et comment l’ESG est-il devenu central dans votre stratégie ?

Dang Huynh Uc My : Tout a commencé avec une étude approfondie de l’industrie de la noix de coco. On a pris des décisions fortes : acheter la matière première, la transformer localement, et même valoriser les déchets. Dans le delta du Mékong, la traçabilité est cruciale, on travaille directement avec les agriculteurs pour produire un produit propre et zéro déchet. D’une seule noix de coco, on peut tirer jusqu’à 250 produits utilisés dans l’agroalimentaire et la cosmétique. L’ESG, c’est notre philosophie. On a des certifications commerce équitable et biologiques sur 25 000 hectares, une présence dans 80 pays, une production de classe mondiale (solaire, eau, énergie), et on est présents dans le co-packing et co-manufacturing en Europe et aux États-Unis. On a aussi commencé à développer une usine numérique au Vietnam.

Modératrice : Avec les changements de politique aux États-Unis, comment cela a-t-il affecté vos activités ?

Dang Huynh Uc My: Les chaînes d’approvisionnement mondiales ont déjà changé. Le marché chinois, par exemple, commence à comprendre qu’il faut penser autrement. Et nous, on n’a quasiment pas été impactés. Le marché asiatique, européen, chinois… est là, et on voit un fort potentiel régional, notamment en Asie du Sud-Est (Vietnam-Indonésie). Nos partenaires américains, eux, ont souffert, mais nous, nous sommes bien positionnés. À terme, la sécurité alimentaire va devenir une priorité absolue d’ici 2028.
Et il faudra repenser la logistique et les fournisseurs – pas seulement pour les gouvernements, mais aussi pour les entreprises.

Modératrice : Le Vietnam se distingue par un fort leadership féminin. Qu’en pensez-vous ?

Dang Huynh Uc My: Nous venons d’une région appelée Dong Khoi, connue pour son histoire de femmes puissantes. Les femmes asiatiques – vietnamiennes en particulier – sont multifonctionnelles, responsables, très engagées. Elles ne sont pas là seulement pour l’apparence, elles ont un esprit stratégique, compétitif, et savent gérer. Par exemple, dans le secteur laitier au Vietnam, 80 % des entreprises sont fondées par des femmes. L’agriculture naturelle aussi repose sur leur leadership, avec une vision tournée vers la nutrition, la sécurité familiale, la santé. Leur approche apporte un équilibre dans les affaires et dans la société.

Ryan Galloway : Comment attirez-vous et retenez-vous les talents dans ce secteur ?

Dang Huynh Uc My: Les femmes, quand elles savent ce qu’elles veulent, elles s’y tiennent avec constance et stratégie. Elles sont tournées vers le passé, le présent, et le futur. Elles sont résilientes et professionnelles, ce qui les rend capables de faire face aux crises. Leur leadership mérite d’être reconnu dans les activités économiques et sociales.

Modératrice : Un message ou conseil final pour le public ?

Dang Huynh Uc My: Si quelque chose dure depuis trop longtemps, agissez, ne restez pas inactifs. Chez Bitomex, on a lancé un modèle d’agrobusiness où tous les acteurs partagent les bénéfices. On est là depuis 50 ans, et on est prêts pour les 50 prochains. L’ESG n’est pas un concept lointain : il est déjà là, en vous, dans votre environnement, votre entreprise, votre société. Il faut simplement en prendre conscience et l’incarner.

TechCoop, Transformer les coopératives locales en exportateurs mondiaux

Modératrice : Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de TechCoop ?

Ryan Galloway : Je suis au Vietnam depuis 15 ans. TechCoop est un acteur du négoce agricole, on aide les PME et coopératives agricoles à regrouper leur production et à lisser les délais de paiement. L’an dernier, on a traité environ 75 millions, cette année ce sera 155 millions. Notre objectif, c’est d’aider le gouvernement à doubler les exportations. Pour exporter, il faut une bonne production de départ, de bons ingrédients. On veut trouver les mille prochains exportateurs – souvent des entreprises familiales de première ou deuxième génération qui veulent aller plus loin.

Modératrice : Quels sont vos territoires d’influence et comment l’ESG s’intègre dans votre travail ?

Ryan Galloway :Une grande partie de ce qu’on fait, c’est aider les petites entreprises agricoles à devenir exportables. Pour ça, il faut des certifications (GlobalGAP, Rainforest Alliance, …) avec des pré-audits sur place, puis des rapports d’analyses, et seulement après on commence à les mettre en relation avec des acheteurs étrangers. On veut éviter de présenter à un acheteur une entreprise qui n’est pas prête. Notre équipe passe deux ou trois jours dans les usines pour tout vérifier. C’est une forme de « preuve sociale ». Et soyons honnêtes : parfois les gens adoptent l’ESG par intérêt économique, ils veulent gagner plus… Pour eux, l’ESG, c’est un coût supplémentaire, pas une idéologie.

Modératrice : Comment la situation économique américaine a-t-elle affecté votre entreprise ?

Ryan Galloway : On a eu de la chance : pas d’exposition directe au marché américain. Mais le jour où mon conseil d’administration a vu « 46 % », mon téléphone a explosé. J’ai dit « attendez, on va gérer » et les choses se sont améliorées. Nous, on vend des noix de coco principalement… Les agriculteurs dépendent de nous pour pouvoir écouler leur production. Si on ne peut pas vendre aux États-Unis, il faut diversifier. On a juste eu de la chance de ne pas avoir misé gros sur les États-Unis, contrairement à certains de nos clients.

Modératrice : Comment promouvez-vous l’agriculture durable auprès des petits producteurs ?

Ryan Galloway : On a trois axes. Le financement : on agit un peu comme leur CFO, en leur donnant accès à des financements, à l’éducation, etc. Le marketing : on les aide à négocier leurs premiers contrats, à comprendre les changements réglementaires. La dimension sociale : on analyse l’entreprise sous l’angle du genre et de la famille. On utilise l’effet réseau : qui nous a introduits ? Où ont étudié leurs enfants ? Quelle place les femmes occupent dans leur activité ? Et c’est d’ailleurs souvent elles qui gèrent tout. Les investisseurs nous demandent des métriques carbone, etc., mais le plus important, c’est ce que fait l’entreprise aujourd’hui pour ses travailleurs et sa chaîne d’approvisionnement. Est-ce qu’elle fait progresser tout le monde avec elle ? Au Vietnam, beaucoup de relations commerciales sont aussi des relations familiales, parfois depuis plusieurs générations. On respecte ça.

Modératrice : Une dernière chose à partager avec le public ?

Ryan Galloway : Patience et persévérance. Il faut être sur le terrain, mettre les pieds dans la terre. Avec l’IA et la recherche d’efficacité, on oublie les liens humains qui font fonctionner ces métiers. Les agriculteurs travaillent dur, très dur et ils méritent notre respect.

Contrefaçon au Vietnam : une lutte sous tension mondiale

19/06/2025



Le Vietnam traque les contrefaçons sous la menace des États-Unis. Quels impacts sur les commerçants et consommateurs locaux ? La tension monte…

Dans les ruelles animées de Hanoï, les étals regorgent de sacs à main, de chaussures et de vêtements portant des logos célèbres. Mais derrière l’éclat de ces produits se cache une réalité bien moins glamour : la contrefaçon. Au Vietnam, ce commerce florissant est aujourd’hui dans le viseur des autorités, sous la pression croissante des États-Unis. Comment ce pays, devenu un géant de la production textile, jongle-t-il entre son rôle d’atelier mondial et la lutte contre les faux produits ? Plongeons dans les coulisses d’une répression qui bouleverse marchés, commerçants et consommateurs.

Un géant textile face à la contrefaçon

Le Vietnam s’est imposé comme l’un des principaux ateliers de confection du monde. Des marques comme Nike, Adidas ou Zara y délocalisent leur production, attirées par une main-d’œuvre qualifiée et peu coûteuse. Ce dynamisme économique a propulsé le pays sur la scène internationale, mais il a aussi un revers : le Vietnam est devenu un hub majeur de la contrefaçon. De faux sacs Chanel aux montres Rolex imitées, les produits falsifiés inondent les marchés locaux et s’exportent, notamment vers les États-Unis, premier client commercial du pays.

Cette situation n’a pas échappé à Washington, qui voit dans ces faux produits une menace pour son économie. Les discussions entre les deux nations se tendent, avec la menace d’une surtaxe douanière de 46 % sur les importations vietnamiennes. Cette pression s’inscrit dans une stratégie protectionniste visant à rééquilibrer la balance commerciale américaine. Pour le Vietnam, l’enjeu est colossal : préserver ses relations commerciales tout en répondant aux exigences internationales.

La vie quotidienne bouleversée par la répression

Pour de nombreux Vietnamiens, les contrefaçons font partie intégrante du quotidien. À Hanoï, Tran Le Chi, une vendeuse de tickets de loterie, ne cache pas son goût pour les vêtements imités. À 53 ans, elle assume porter des faux Gucci ou Louis Vuitton, achetés pour moins de 30 euros. « Les vrais produits ? Ce n’est pas pour nous », confie-t-elle avec franchise. Pour elle, ces articles abordables sont un moyen d’adopter un style moderne, sans se ruiner.

« Qu’est-ce que ça change que ce soit faux ? Ça me donne un look branché. » : Tran Le Chi, consommatrice vietnamienne

Mais cette tolérance culturelle envers la contrefaçon est mise à rude épreuve. Depuis plusieurs mois, le gouvernement vietnamien a lancé une vaste campagne de répression, prévue pour durer jusqu’à mi-août. À Hanoï et Ho Chi Minh-Ville, les autorités multiplient les descentes dans les marchés et les boutiques. Des centres commerciaux comme Saigon Square, connu pour ses étals de faux produits, sont particulièrement ciblés. Ce lieu, situé au cœur touristique de Ho Chi Minh-Ville, figure même dans un rapport américain comme l’un des principaux marchés de contrefaçon au monde.

Des saisies massives et des sanctions timides

Les chiffres des saisies donnent le vertige. Entre janvier et mai, les autorités vietnamiennes ont confisqué plus de 7 000 produits contrefaits, pour une valeur estimée à 8 millions de dollars. Parmi les prises : environ 1 000 fausses montres Rolex, 25 000 enceintes Marshall imitées, ou encore des aspirateurs prétendument japonais. Dans un cas médiatisé, un homme a été arrêté pour avoir vendu 200 000 paires de chaussettes ornées de logos Adidas, Nike et Uniqlo, à moins de 20 centimes d’euro la paire.

Exemple marquant : À Hanoï, la police a découvert un stock de six tonnes de confiseries importées de Chine, reconditionnées pour passer pour des produits japonais ou sud-coréens, avec des dates de péremption falsifiées.

Ces opérations visent à envoyer un message fort, mais leur efficacité reste limitée. Selon un rapport américain de 2024, les sanctions appliquées au Vietnam manquent de sévérité et n’ont qu’un effet dissuasif limité. Les amendes sont souvent symboliques, et les poursuites judiciaires rares. Sur les 7 000 produits saisis, seuls 53 cas ont été transmis à la police pour enquête. Cette clémence relative alimente les critiques des États-Unis, qui accusent Hanoï de fermer les yeux sur certaines pratiques, notamment le transbordement, une technique permettant à des produits chinois d’être étiquetés comme vietnamiens pour contourner les restrictions douanières.

Les commerçants dans la tourmente

Pour les commerçants, la répression est synonyme de précarité. Hoa, une vendeuse du vieux quartier de Hanoï, a dû fermer sa boutique par crainte des contrôles. Pendant une décennie, elle a vendu des faux Nike, importés de Chine mais étiquetés « made in Vietnam » pour plus d’authenticité. « Je n’ai jamais trompé personne », se défend-elle. Ses clients, conscients d’acheter des contrefaçons, venaient chercher des prix abordables. Aujourd’hui, elle se demande comment poursuivre son activité.

« J’ai vendu ces vêtements pendant des années sans problème. Maintenant, ils nous ciblent, et je ne sais pas comment continuer. » : Hoa, commerçante à Hanoï

La situation de Hoa n’est pas isolée. Dans les marchés comme Saigon Square, les vendeurs vivent dans l’angoisse d’une descente. Certains tentent d’écouler leurs stocks discrètement, tandis que d’autres envisagent de se reconvertir. Cette pression touche un secteur informel qui emploie des milliers de personnes, souvent dans des conditions économiques difficiles. Pour ces commerçants, la contrefaçon n’est pas une fraude, mais un moyen de survie.

Un défi géopolitique et économique

La lutte contre la contrefaçon au Vietnam dépasse le cadre économique. Elle s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, où le pays cherche à consolider ses relations avec les États-Unis tout en préservant ses liens avec la Chine, son voisin et principal fournisseur. Washington accuse Hanoï de laxisme sur les fraudes liées au transbordement, qui permet à des produits chinois d’entrer sur le marché américain sous une fausse origine vietnamienne. En réponse, le Vietnam a promis de renforcer les contrôles sur l’origine des marchandises exportées.

Pour Nguyen Khac Giang, un chercheur basé à Singapour, cette répression est une stratégie calculée. « Le Vietnam cherche à apaiser les tensions avec les États-Unis tout en montrant sa bonne volonté », explique-t-il. Mais cette stratégie a un coût. En durcissant les contrôles, le gouvernement risque de fragiliser une partie de sa population, pour qui la contrefaçon est une source de revenus ou un accès à des biens autrement inabordables.

  • Enjeux pour le Vietnam : Préserver ses exportations tout en répondant aux exigences américaines.
  • Impact local : Fermeture de boutiques et perte de revenus pour les vendeurs.
  • Défi global : Lutter contre le transbordement sans froisser la Chine.

Vers un équilibre précaire ?

La chasse aux contrefaçons au Vietnam illustre les tensions entre économie locale et pressions internationales. Pour les consommateurs comme Tran Le Chi, les faux produits restent un moyen d’accéder à un semblant de luxe. Pour les commerçants comme Hoa, ils sont une source de survie. Mais face à la menace de sanctions américaines, le gouvernement n’a d’autre choix que de sévir, au risque de bouleverser un écosystème économique bien ancré.

Le Vietnam parviendra-t-il à trouver un équilibre ? La réponse dépendra de sa capacité à renforcer les contrôles tout en protégeant ses citoyens. En attendant, dans les ruelles de Hanoï et les marchés de Ho Chi Minh-Ville, la tension est palpable. Les étals se vident, et l’avenir des commerçants reste suspendu à des négociations menées à des milliers de kilomètres.

Tournée de Macron en Asie du Sud-Est : faire exister la France et l’Europe

20/06/2025

https://asialyst.com/fr

L’Asie du Sud-Est est en alerte rouge, entre l’offensive protectionniste américaine qui met en danger sa croissance et une menace géopolitique chinoise plus présente que jamais. La visite d’Emmanuel Macron dans la région visait à démontrer que la France et l’Europe ne devaient pas être oubliées et qu’elles pouvaient être des partenaires fiables au plan économique comme stratégique. Un pari plutôt réussi.

Emmanuel Macron s’est rendu en Asie du Sud-Est du 26 au 30 mai, commençant par deux jours à Hanoï au Vietnam, puis deux autres jours en Indonésie incluant un passage par l’ancienne capitale de Yogyakarta et le célèbre temple de Borobudur, enfin une journée à Singapour consacrée à des entretiens bilatéraux et à une intervention comme invité d’honneur de la rencontre stratégique annuelle intitulée « Shangri-la Dialogue ». Cette visite a été ponctuée d’une série d’accords, principalement économiques au Vietnam et militaires en Indonésie. Elle a également permis au président de la République d’esquisser une nouvelle version de la politique Indopacifique de la France, fondée sur la formation d’une alliance des puissances moyennes d’Asie et d’Europe.

Placer des contre-feux à Hanoï

Le Vietnam est en pleine ébullition sous la menace de sanctions économiques américaines massives – 46% de droits de douane annoncés le 2 avril, puis suspendus pour 90 jours – alors que les exportations du pays vers les Etats-Unis représentent 25% de son PIB. Selon Donald Trump, le principal dirigeant vietnamien, To Lam, secrétaire général du Parti communiste, n’aurait pas hésité à proposer lors d’une conversation téléphonique début avril d’annuler purement et simplement l’ensemble des droits de douane appliqués aux exportations américaines vers le Vietnam. Il aurait fait davantage en 24h qu’en huit ans de négociations avec l’Europe jusqu’en 2020, et dix ans de mise en œuvre de l’accord de libre-échange UE-Vietnam, qui maintiendra certains droits de douane pour les exportations européennes vers le marché vietnamien jusqu’en 2030 et au-delà.

D’autres annonces importantes – notamment des commandes aéronautiques massives auprès de Boeing par les compagnies aériennes vietnamiennes ainsi que l’accueil exclusif de Starlink– pouvaient donner le sentiment que le Vietnam était prêt à sacrifier l’Union européenne pour satisfaire Washington.

L’accord de libre-échange bilatéral avec l’Europe a lui-même surtout profité à Hanoï. Les exportations européennes vers le Vietnam ne couvraient que 22% des importations en provenance du pays en 2024, et l’excédent commercial vietnamien a progressé de 50% depuis la mise en vigueur de l’accord de libre-échange en 2020.

Source : Eurostat

Un « deal » possible avec Washington faisant la part belle aux exportations américaines serait un coup dur supplémentaire pour l’équilibre des relations UE-Vietnam et la Commission européenne ne manquera pas d’exiger un traitement équivalent pour les exportations européennes si Hanoï en vient à faire de larges concessions à la Maison Blanche.

Emmanuel Macron est arrivé sur le sol vietnamien en « avance de phase » par rapport à ces futures secousses commerciales. Il était accompagné de la fine fleur de l’industrie française et les résultats obtenus en matière de contrats et d’accords de coopération sont consistants.

Le plus spectaculaire est le contrat pour la fourniture de 20 gros porteurs A 330-900 d’Airbus avec la compagnie low cost Vietjet Air pour un prix catalogue de 7,8 milliards de dollars. Ce contrat fait suite à une autre commande de 20 A 330-300 l’an dernier et permet à Airbus de défendre ses parts de marché face aux intentions d’achats massives pour 200 Boeing 737 faite récemment par la même compagnie, dont 50 pour sa filiale Thai Vietjet Air.

Dans un domaine stratégique car lié à la surveillance de l’espace face au grand voisin chinois, Airbus Defence and Space a signé une lettre d’intention pour la fourniture de satellites d’observation. Dans la pharmacie, Sanofi a noué un partenariat avec le gouvernement vietnamien pour le développement local d’une industrie de vaccination.

La France cherche également à se positionner sur le nucléaire et le transport ferroviaire, deux domaines où la compétition est rude et où la concurrence a pris une longueur d’avance. Dans le domaine du nucléaire civil, le Vietnam a désormais un programme ambitieux après avoir longuement hésité à se lancer. Des accords de partenariat ont déjà été signés avec l’américain Westinghouse, le russe Rosatom, un consortium japonais appelé JINED et le sud-coréen Kepco.

La France et le Vietnam ont par ailleurs signé un accord de coopération portant sur la modernisation du réseau ferré vietnamien, avec en ligne de mire le gigantesque projet de ligne à grande vitesse reliant Hanoï à Ho Chi Minh ville sur un tracé de 1540 kilomètres qui a été adopté par l’Assemblée nationale vietnamienne en octobre 2024. Là encore la concurrence promet d’être rude avec en première ligne le savoir-faire, la compétitivité prix et les moyens financiers colossaux de la Chine.

A signaler également l’investissement annoncé par le groupe CMA-CGM à hauteur de 527 millions d’euros pour un nouveau terminal portuaire à Haiphong dans le nord du Vietnam. Au total, Emmanuel Macron et sa délégation ont cherché à maximiser l’expérience et le savoir-faire français sur les grands projets qui structurent le développement économique et énergétique rapide du pays. Ils se sont appuyés sur le parapluie diplomatique que constitue l’accord de partenariat stratégique global signé l’an dernier lors de la visite en France de To Lam. Un parapluie dont on vérifiera la solidité quand on connaîtra l’impact de l’éventuel « deal » commercial global entre le Vietnam et Donald Trump.

Resserrer les liens stratégiques avec Jakarta

Si les grands projets économiques étaient au centre de la visite d’Emmanuel Macron au Vietnam, c’est le partenariat militaire et stratégique qui domine dans la relation avec l’Indonésie, hormis un accord de coopération signé par Eramet et le fonds souverain indonésien dans la filière de transformation du nickel. Le président de la République indonésienne, Prabowo Subianto, est un général de carrière au passé sulfureux, connu pour ses responsabilités dans plusieurs massacres en Papouasie de l’Ouest indonésienne, à Timor Leste durant la guerre d’indépendance et à Jakarta même lors des émeutes prodémocratie de 1998. Depuis son élection à la présidence de la République en octobre 2024, ce passé semble oublié et les droits de l’homme ne figuraient pas à l’ordre du jour des discussions bilatérales.

Prabowo est un peu francophone et plutôt francophile. Il a en commun avec Macron l’attachement au concept d’autonomie stratégique qui l’a conduit, en tant que ministre de la Défense depuis 2019, à rechercher activement un renforcement des capacités de défense du pays et une diversification de ses fournisseurs. Il a été le principal acteur du rapprochement militaire avec la France, décidant l’achat de 42 Rafales en 2022, dont le premier sera livré l’an prochain, et en 2023 l’achat de treize radars de surveillance à Thalès et de deux sous-marins de la classe Scorpène à Naval Group, qui seront assemblés en Indonésie.

Lors de sa visite, Emmanuel Macron a signé avec Prabowo Subianto une lettre d’intention qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles ventes de Rafales et de sous-marins, ainsi que des frégates de défense et d’intervention de la gamme Belharra. Si la France est un petit partenaire commercial de l’Indonésie – avec un volume d’échanges limité à 3 milliards de dollars – elle est devenue son second fournisseur d’armes derrière les Etats-Unis et devant la Corée du Sud.

Plus globalement, la France apparaît comme un acteur stratégique crédible en Asie-Pacifique. Deuxième fournisseur d’armes dans le monde entre 2020 et 2024 selon les données recueillies par le SIPRI (Stockolm International Peace Research Institute), avec une part de marché de 9,6%, la France a consacré un tiers de ses ventes d’armes à l’Asie-Pacifique, ses deux premiers clients étant l’Inde et l’Indonésie. Elle entretient également une présence militaire directe avec 8 000 soldats positionnés dans les différents territoires français de la région, ainsi qu’une coopération militaire active avec les principaux pays de l’Asean qui inclut des manœuvres conjointes, des accords permettant la présence directe de troupes et un renforcement de l’interopérabilité. La dimension globale des ventes d’armes françaises en Asie-Pacifique est comparable à celle de la Chine, mais beaucoup plus diversifiée puisque la Chine consacre près de 80% de ses ventes d’armes à un seul pays qui est le Pakistan. Il est donc naturel qu’Emmanuel Macron ait été l’invité d’honneur du Shangri La Dialogue organisé par l’IISS (International Institute for Strategic Studies) qui réunit chaque année à Singapour les responsables des questions de sécurité et de défense de la région.

Le dialogue de sourds du Shangri-La

Les principaux intervenants du Shangri-la Dialogue ont développé une analyse stratégique complètement différente qui prenait les allures d’un dialogue de sourds. Le secrétaire à la défense américain, Pete Hegseth, a présenté une vision très offensive de la présence américaine en Indopacifique, même s’il a rappelé que son pays « n’a pas et ne souhaite pas avoir d’ennemis permanents, et qu’il ne recherche pas le conflit avec la Chine communiste. Nous ne cherchons pas à dominer ou étrangler la Chine, et nous ne recherchons pas un changement de régime [à Pékin] ».

Mais pour Pete Hegseth, c’est la Chine qui « cherche à devenir une puissance hégémonique en Asie et qui a démontré qu’elle voulait altérer le statuquo régional ». « Xi Jinping a donné instruction à son armée d’être capable d’envahir Taïwan d’ici 2027 […] La menace que représente la Chine est réelle et elle est peut-être imminente ». Face à cette menace les Etats-Unis déploient une triple stratégie : avoir un positionnement avancé des troupes américaines en accord avec les partenaires des Etats-Unis. Les exemples cités concernaient notamment les Philippines, avec le déploiement du système de missiles antinavires appelé NMESIS réalisé conjointement entre la marine philippine et le troisième régiment des marines américains. D’autres exemples sont ceux de la modernisation du quartier général des forces armées américaines au Japon ou la poursuite des exercices à tirs réels de moyenne portée avec l’Australie.

Le second élément de la stratégie américaine consiste à soutenir l’effort de défense des pays alliés de la région. Le DOD (Department of Defence) a créé avec l’industrie américaine un Consortium de sécurité maritime qui développera des navires et des avions sans équipage chargés de la surveillance du domaine maritime. Ces nouveaux outils seront proposés aux partenaires des Etats-Unis dans l’ASEAN.

Le troisième axe consiste à développer une base industrielle commune par la création du PIPIR (Partnership for Indopacific Industrial Resilience) qui rassemble le DOD et 14 pays de la région. Cette structure de coordination permettra notamment la réparation et l’entretien des avions de chasse fournis par les Etats-Unis dans la région plutôt que sur le territoire américain, ainsi que l’élaboration de normes communes pour le déploiement de drones de dernière génération.

Le discours offensif et techniquement précis de Pete Hegseth n’a pas manqué de faire réagir la délégation chinoise. Handicapée par l’absence de son ministre de la Défense, cette délégation n’a pas eu les honneurs d’une intervention en séance plénière et c’est dans la session consacrée à la coopération et la sécurité maritime que s’est exprimé son représentant le plus gradé, le contre-amiral Hu Gangfeng. Ce dernier a souligné que certaines déclarations (visant manifestement celles de Pete Hegseth) étaient « complètement fabriquées, ressemblant à celle d’un voleur criant au voleur ». Il a rappelé que la Chine « s’opposait à l’unilatéralisme, aux pressions hégémoniques, et à la transformation des mers d’Asie-Pacifique en zones de jeux de pouvoir ». Tout en ajoutant que, sous le prétexte de défendre la libre navigation, certains pays « soutiennent délibérément les forces séparatistes qui réclament l’indépendance de Taïwan. Nous nous opposons fermement aux actions illégales qui créent la division, bloquent la réunification et affectent les intérêts vitaux des nations souveraines ».

La troisième voie proposée par Macron

L’intervention d’Emmanuel Macron lors du Shangri-la Dialogue fut la plus politique. Il a d’abord insisté sur le risques d’une vision bornée aux seules crises de voisinage, conduisant pour certains à mettre à équidistance la Russie et l’Ukraine, pour d’autres à donner les mains libres à Israël dans son offensive à Gaza ou pour les pays développés à ignorer les enjeux du climat.

Il a ensuite présenté la France comme un ami et allié des Etats-Unis et comme un pays prêt à coopérer avec la Chine en dépit d’un certain nombre de désaccords, avant de souligner sa vision de l’autonomie stratégique. « Nous voulons coopérer mais nous ne voulons pas dépendre, Nous ne voulons pas recevoir d’instructions au quotidien sur ce qui est permis ou pas. L’Europe et l’Asie ont un intérêt commun à suivre cette ligne de l’autonomie stratégique à un moment où s’érodent les anciennes alliances, dont la crédibilité est menacée », a-t-il souligné.

Il a poursuivi en expliquant que les enjeux stratégiques auxquels sont confrontées les deux régions du monde sont de plus en plus liés. Quelques années auparavant, Emmanuel Macron s’était opposé à une présence de l’OTAN en Asie, considérant que le traité devait être réservé à sa zone géographique. Mais « si la Chine ne veut pas que l’OTAN se préoccupe de l’Asie du Sud-Est, elle devrait empêcher la Corée du Nord d’être impliquée sur le sol européen », a-t-il insisté.

Il a souligné par ailleurs que l’effet d’échelle était central pour exister sur des sujets aussi essentiels que l’intelligence artificielle, l’espace, la cyber surveillance. L’Europe fait, selon lui, sa part du chemin pour acquérir une autonomie stratégique sur les plans de la défense, des hautes technologies, de la réindustrialisation, de l’énergie, des marchés financiers pour réduire ses dépendances et « dérisquer » son modèle.

Il a ensuite repris les propos tenus à Hanoï devant les étudiants de l’Université de sciences et techniques en faveur d’une alliance des puissances moyennes d’Asie et d’Europe. L’UE a besoin de s’allier avec l’Inde, l’ASEAN et d’autres pays d’Asie-Pacifique. « Si nous nous allions, nous représentons un tiers de la croissance globale…le temps des coalitions d’actions est venu. Construisons des coalitions pour un commerce ouvert, un environnement stable, un dialogue sur la façon de dérisquer nos modèles », a-t-il déclaré. Dans une zone très tournée vers le libre-échange, Emmanuel Macron n’a pas hésité à suggérer un rapprochement entre l’Union européenne et le CPTPP, cet accord de libre-échange transpacifique incluant douze pays que la Grande-Bretagne vient de rejoindre. Une suggestion audacieuse quand on connaît le très faible soutien politique au sein du Parlement français sur les questions de libre-échange.

Concluant son intervention, il a reconnu que la crédibilité commune des Etats-Unis et de l’Europe en matière stratégique et vis-à-vis de l’Asie reposait sur leur capacité à régler convenablement le conflit en Ukraine.

Par Hubert Testard

Le Vietnam a officiellement rejoint les BRICS en tant que pays partenaire

20/06/2025

https://france.news-pravda.com

Le 13 juin, les BRICS ont officiellement adopté le Vietnam comme pays partenaire, marquant un tournant dans la politique étrangère de Hanoï. Cette décision témoigne d’une stratégie mûrement réfléchie, qui a évolué pour diversifier les relations internationales du Vietnam et renforcer son rôle dans un monde multipolaire.

Les BRICS sont une organisation intergouvernementale composée de dix pays : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Indonésie, l’Iran et les Émirats arabes unis.

Le Vietnam est désormais le dixième pays partenaire des BRICS, aux côtés de la Biélorussie, de la Bolivie, du Kazakhstan, de Cuba, de la Malaisie, du Nigeria, de la Thaïlande, de l’Ouganda et de l’Ouzbékistan. La catégorie des pays partenaires a été introduite lors du 16e sommet des BRICS à Kazan en octobre 2024.

Le partenariat entre le Vietnam et les États-Unis, élevé au rang de partenariat stratégique global en septembre 2023, a été remis en question depuis la réélection du président Trump. Les États-Unis ont mis en place d’importantes barrières tarifaires contre le Vietnam et ont promis d’examiner les pratiques commerciales de Hanoï, notamment son rôle de canal de pénétration des produits chinois sur le marché américain.

L’adhésion du Vietnam a considérablement accru l’influence des pays de l’ASEAN au sein des BRICS. Comme chacun sait, l’Indonésie a rejoint les BRICS en tant que membre à part entière en janvier, tandis que la Thaïlande et la Malaisie avaient précédemment obtenu le statut de partenaire.

Les pays de l’ASEAN sont déterminés à renforcer les BRICS pour faire contrepoids à l’influence économique et politique occidentale. Cette avancée envoie un signal fort à l’Occident : le Sud global est uni dans ses principes.

La participation du Vietnam aux BRICS a amélioré l’accès de Hanoï aux ressources économiques, notamment chinoises. Les accords récents avec Pékin, tels que le financement d’un projet de ligne ferroviaire à grande vitesse reliant le Vietnam à la Chine et d’autres projets d’infrastructures importants, soulignent la dépendance du Vietnam aux prêts et au savoir-faire technique chinois.

Ces initiatives sont essentielles à la modernisation de l’économie vietnamienne, dont la croissance dépend fortement des investissements étrangers. De plus, l’adhésion aux BRICS offre au Vietnam une plateforme pour promouvoir un système économique mondial plus équitable, conformément aux appels du bloc à réformer des institutions comme les Nations Unies et la Banque mondiale.

Terres rares : Ces nouveaux venus qui entendent concurrencer la Chine et les États-Unis

20/06/2025

https://theconversation.com

Dans un contexte de tensions sur l’approvisionnement en ressources minières stratégiques, le marché international des terres rares est en pleine recomposition. D’anciens leaders, comme les États-Unis, reviennent en force, tandis que des nouveaux venus tentent de gagner leur place. Leur ambition ? Concurrencer la Chine, qui en détient le monopole actuel.


Donald Trump a récemment annoncé un accord avec la Chine pour sécuriser l’approvisionnement américain en terres rares, dernière annonce en date parmi les nombreuses déclarations du président américain à ce sujet au cours des derniers mois.

L’accès aux ressources minières, en particulier les terres rares, est également l’une des raisons pour lesquelles Donald Trump s’intéresse de près au Groenland. C’est aussi l’objet de l’accord signé avec l’Ukraine, en échange d’aide militaire américaine.

Au cœur des convoitises, les terres rares. Elles désignent un groupe de 17 éléments métalliques. Leur nom vient d’une traduction approximative de l’anglais rare-earth elements (ou, REE). Elles sont particulièrement utilisées dans le secteur des hautes technologies, de l’énergie (notamment dans les aimants permanents que l’on retrouve dans les éoliennes), des véhicules électriques, de la robotique ou de l’électronique grand public. De ce fait, elles jouent un rôle crucial dans la transition énergétique, comme nous le rappelions dans une étude récente.

Aujourd’hui, ce terme est souvent confondu avec celui de métaux stratégiques qui intègre d’autres métaux comme le cobalt, le lithium et le nickel, qui ne sont pas des terres rares au sens strict. C’est probablement en ce sens que Donald Trump s’est intéressé aux « terres rares » de l’Ukraine.

Sur la scène internationale, la Chine a longtemps dominé la production de terres rares, mais le marché est en pleine recomposition, avec de nouveaux États qui tirent leur épingle du jeu. Quels sont ces nouveaux acteurs, quels sont leurs atouts ? Panorama.

La Chine, un leader monopolistique

La Chine possède la plus grande réserve de terres rares au monde et en est le plus grand producteur mondial. Elle compte plusieurs gisements intéressants au plan économique, notamment la mine de Bayan Obo en Mongolie intérieure.

Le pays a compris très tôt les applications potentielles de ces métaux. L’ancien dirigeant chinois Deng Xiaoping aurait déclaré, déjà en 1987 :

« Le Moyen-Orient a du pétrole, la Chine a des terres rares. »

À l’époque, le pays créait sa stratégie nationale sur les terres rares, à travers le développement de mines nationales et l’acquisition d’installations de traitement à l’étranger. Grâce à ses normes environnementales peu contraignantes, à sa main-d’œuvre bon marché et à ses ressources abondantes en terres rares, la Chine a attiré des entreprises occidentales qui s’y sont installées. En quelques années, elle a ainsi acquis une position dominante sur le marché.

En introduisant des mesures telles que les quotas et licences d’exportation dès 1999, la Chine a réussi à garder le monopole des terres rares, de leur extraction à leur transformation. Elle occupe une position dominante sur chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement : elle extrait 69 % et traite 90 % des terres rares produites.

Par le biais de participations et de coentreprises, les entreprises chinoises sont impliquées dans des projets liés aux terres rares ailleurs dans le monde, et sont très présentes dans la région de Kachin, au Myanmar.

Cette concentration de la production en Chine expose l’approvisionnement en terres rares à des risques géopolitiques. Comme en témoignent les conséquences de la crise des terres rares de 2010, de l’épidémie de Covid-19 et, plus récemment, de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

De ce fait, les industries occidentales dépendantes de ces métaux reconsidèrent leur dépendance à l’égard des terres rares chinoises. L’Union européenne a d’ailleurs légiféré sur la question à travers son Critical Raw Materials (CRM) Act. L’enjeu : diversifier les sources d’approvisionnement.

Le retour des États-Unis

Jusqu’aux années 1990, les États-Unis étaient le principal producteur mondial de terres rares. La majeure partie des terres rares extraites dans le monde entre 1960 et 1980 provenaient de la mine de Mountain Pass, en Californie. Mais, avec l’émergence des acteurs chinois dans les années 1980, les prix des terres rares américaines n’ont pas pu concurrencer les prix chinois et les unités de traitement ont été délocalisées en Chine. La mine de Mountain Pass a fermé ses portes en 2002, principalement pour des considérations environnementales.

La mine de Mountain Pass, en Californie, en 2022, vue aérienne. Tmy350/Wikimedia, CC BY-NC-SA

La crise des terres rares de 2010 a profondément marqué le marché. Cet évènement a poussé les États-Unis à trouver des sources d’approvisionnement hors de Chine et à réinvestir dans sa production nationale. La réouverture de Mountain Pass a été difficile et a entraîné la faillite de l’opérateur minier Molycorp. Les activités minières ont repris en 2017, sous la propriété de MP Materials, avec une augmentation progressive des capacités de production.

En 2023, la mine a extrait 11 % des terres rares produites dans le monde. À l’origine les terres rares étaient traitées en Chine, cependant MP Materials a récemment construit une usine de traitement opérationnelle aux États-Unis. Le développement d’une chaîne d’approvisionnement complète aux États-Unis se poursuit avec le premier essai de production d’aimants en terres rares.

L’Australie, un concurrent sérieux

Bien qu’elle ne possède que 6 % des réserves mondiales de terres rares, l’Australie en est le quatrième pays producteur. Là crise des terres rares n’y est pas pour rien. En effet, l’industrie high tech japonaise a été fortement touchée par cette crise. Pour réduire sa dépendance aux importations de terres rares chinoises, le Japon a alors soutenu des projets de terres rares à l’étranger, notamment la mine de Mount Weld en Australie et une usine de raffinage en Malaysie.

Depuis, l’Australie n’a cessé d’accroître sa production. En témoigne l’extension de la mine de Mount Weld, qui a permis d’augmenter de 50 % la production de certains minerais. D’autres projets ont été lancés, comme le projet Nolans ou encore le projet d’extraction de terres rares à partir de déchets miniers à Enneabba. À l’instar des États-Unis, le développement de l’industrie des terres rares est soutenu par des fonds publics dans le cadre d’une stratégie nationale.

Bien que l’industrie des terres rares australienne soit moins mature que ses concurrents chinois, le marché australien parvient à se positionner comme un marché fiable et plus vertueux au plan environnemental. Un atout pour séduire les industries occidentales, ce qui devrait lui permettre de gagner des parts de marché dans les années à venir.

Les autres États dans la course

Si l’on s’en tient aux réserves en terres rares, c’est le Brésil qui détient la deuxième place après la Chine. Aujourd’hui, le pays n’en extrait que peu pour le moment. Les projets se multiplient, principalement dans la région de Goias. Le gisement de Pela Emma, exploité par Serra Verde, a commencé à produire des terres rares et prévoit de doubler sa capacité de production d’ici 2030.

Production de terres rares dans le monde. Fourni par l’auteur

Le Vietnam aussi a du potentiel. Le pays dispose d’importantes réserves de terres rares, cependant il peine à attirer des investissements étrangers.

Récemment, l’industrie vietnamienne des terres rares a été fortement ébranlée par des accusations de corruption et de ventes illégales à des acteurs chinois. Actuellement, le Vietnam applique des règles strictes en matière d’exportation de terres rares. La revente de terres rares brutes à l’étranger est illégale afin d’encourager le développement de l’industrie intermédiaire locale.

Parmi les dirigeants arrêtés pour exportations illégales vers la Chine figure le président de l’une des plus importantes entreprises vietnamiennes du secteur, Vietnam Rare Earth JSC. Cette société était en négociations avec des entreprises australiennes pour la vente de la mine de Dong Pao, actuellement en sommeil. La réouverture de la mine s’inscrit dans le cadre d’une stratégie nationale. Ses droits d’exploitation devraient être vendus aux enchères dans le courant de l’année.

Le gouvernement vietnamien ambitionne de produire de 20 000 à 60 000 tonnes de terres rares par an d’ici à 2030, puis de 40 000 à 80 000 tonnes entre 2031 et 2050. Ce plan repose sur l’ouverture d’au moins dix mines dans le pays. Des coopérations internationales se profilent : une délégation française a récemment rencontré des acteurs du secteur, tandis que les États-Unis ont également entamé des discussions avec les autorités sous l’administration Biden.

La Malaisie, pour sa part, est surtout le terrain d’investissements étrangers. En 2012, l’entreprise australienne Lynas y a construit la première infrastructure de traitement en dehors de la Chine, qui a permis au pays de devenir une plaque tournante pour les terres rares extraites en Australie vendues ensuite en Asie, en Europe et aux États-Unis.

Le nouveau plan industriel malaisien pour 2030 prévoit le développement des industries minières en amont et en aval. Cependant, le développement d’une industrie des terres rares en Malaisie reste un sujet sensible. La population locale a beaucoup souffert des conséquences de la mauvaise gestion des déchets d’une usine de traitement des terres rares dans les années 1970, qui s’est soldée par des pertes humaines et des dommages environnementaux.

L’administration malaisienne doit donc relever un triple défi : attirer les investissements étrangers, veiller à ce que les nouveaux venus s’engagent pleinement à respecter des normes environnementales élevées et, enfin, s’approprier une part équitable de la rente minière.

Qu’en est-il de l’Inde ? Le pays possède une vaste réserve de terres rares, produites à partir de sable minéral. Deux entreprises sont à la pointe de l’industrie indienne des terres rares : IREL et KMML. Des projets d’extension et de nouveaux projets miniers y sont en cours.

Le Myanmar, enfin, est le troisième plus grand producteur de terres rares, même si l’ampleur de ses réserves reste inconnue. La principale zone d’exploitation est la région de Kachin, proche de la frontière avec la Chine. La nature du gisement est semblable à celle que l’on retrouve dans le sud de la Chine. On y trouve une forte concentration de terres rares lourdes, plus rares et plus chères, ce qui fait du Myanmar un acteur de longue date sur le marché des terres rares.

La proximité de la frontière permet à la Chine d’externaliser sa production de terres rares lourdes dans cette région. Une grande partie des activités minières y sont toutefois illégales. Depuis le coup d’État de 2021, ces activités sont accusées de financer la junte.

De nouveaux challengers et l’Europe du recyclage

Dans cette course aux terres rares, certains pays d’Afrique australe ambitionnent de faire leur propre place. Plusieurs projets miniers en cours de développement devraient aboutir entre 2025 et 2028. Exploités par des entreprises occidentales, une grande partie de ces projets sont situés à proximité du corridor de Lobito, un projet ferroviaire soutenu par les États-Unis et l’Union européenne pour contrer l’influence chinoise dans la région.

Le corridor de Lobito. Commission européenne

Enfin, n’oublions pas la Russie et le Canada, dotés de nombreux gisements. Certaines mines sont déjà en activité en Russie, tandis que le Canada devrait débuter l’extraction commerciale dans les années à venir. Depuis l’été 2024, le Canada dispose d’une installation opérationnelle de traitement des terres rares.

En Europe, la seule perspective d’extraction de terres rares est le gisement de Per Geijer, en Suède. La production de la mine pourrait répondre à 18 % de la consommation européenne de terres rares, mais le projet n’en est qu’au stade de l’exploration.

Les pays européens comptent surtout sur le recyclage des déchets miniers et des produits en fin de vie pour couvrir une partie de leurs besoins, comme le prévoit la loi sur les matières premières critiques (CRM Act).

En ce qui concerne l’Ukraine, les données du service géologique ukrainien indiquent l’existence de gisements potentiels, mais il n’y a actuellement aucun projet de terres rares en cours de développement.

Tous ces nouveaux venus, quels que soient leurs atouts respectifs, vont devoir composer avec la Chine. De par sa situation de monopole, celle-ci peut impacter directement la rentabilité des projets miniers lancés ailleurs dans le monde : de quoi les retarder – ou à tout le moins, les entraver – si elle le souhaite.

Efforts constants pour promouvoir le paiement sans numéraire

23/06/2025

https://lecourrier.vn

Le paiement sans numéraire est devenu courant et incontournable. Aujourd’hui, avec un smartphone et un compte bancaire, les Vietnamiens peuvent passer toute une journée sans utiliser d’argent liquide.

Au cours de la dernière décennie, le pays a connu une forte adoption du paiement numérique, faisant des transactions sans numéraire un mode de vie pour des millions de Vietnamiens. De l’essor des portefeuilles électroniques aux paiements par code QR, en passant par les transferts entre particuliers et les paiements transfrontaliers, plusieurs tendances émergentes façonnent le paysage des paiements numériques au Vietnam.

Une image contenant texte, personne, Téléphone mobile, Appareil de communications portable

Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.
En 2024, le volume de transactions via code QR a bondi de 103% en glissement annuel.
Photo : VNA/CVN

Cette révolution se traduit par l’abandon progressif des espèces au profit de méthodes de paiement pratiques, sécurisées et efficaces. Portefeuilles électroniques, code QR, cartes sans contact et solutions fintech innovantes ont joué un rôle central dans la transformation du paysage des paiements.

Croissance spectaculaire

Le paiement électronique est aujourd’hui omniprésent. Ainsi, utilisé dans les restaurants, les magasins de détail et même chez les vendeurs ambulants, il a facilité les transactions sans contact, particulièrement pendant la pandémie de COVID-19. Les clients apprécient la rapidité et la simplicité d’un simple scan pour payer.

Il y a encore six ans, peu de gens imaginaient que les portefeuilles physiques deviendraient obsolètes. À l’époque, scanner un code QR pour acheter un café, réserver un véhicule ou faire des achats en ligne paraissait encore étrange à la majorité des consommateurs. Aujourd’hui, avec un smartphone et un compte bancaire, les Vietnamiens peuvent passer toute une journée sans utiliser d’argent liquide.

En 2024, le Vietnam a recensé 17,7 milliards de transactions numériques, d’une valeur totale de 295 billions de dôngs, soit une hausse de 56% en nombre et de 32% en valeur par rapport à 2023.

En 2019, pour la première fois, le journal Tuôi Tre (La Jeunesse) s’est coordonné avec le Département des paiements, celui de la communication de la Banque d’État du Vietnam (BEV), l’Association du commerce électronique et la Société nationale de paiement (Napas) pour organiser la Journée sans numéraire, le 16 juin. À cette époque-là, les dirigeants de la BEV reconnaissaient que le paiement électronique était une tendance forte, en développement rapide, mais que le principal défi consistait à accompagner les personnes encore réticentes à franchir le pas.

Depuis, en six ans, le Vietnam a connu une véritable explosion des paiements numériques, passant d’un système essentiellement basé sur l’argent liquide à une économie où le paiement sans numéraire devient la norme. Cette évolution a été favorisée par l’adoption de technologies numériques, comme les applications mobiles et le code QR, ainsi que par les efforts du gouvernement.

Nguyên Hùng Long, directeur général adjoint de Napas, souligne qu’il y a quelques années, personne n’imaginait que l’on pourrait se passer complètement de billets. Aujourd’hui, pour beaucoup – notamment les jeunes -, un smartphone suffit à régler toutes leurs dépenses quotidiennes : petit-déjeuner, café, courses, transports, cinéma, achats en ligne… Le paiement par téléphone portable a profondément modifié les habitudes de consommation. Désormais, les achats et les paiements peuvent se faire facilement depuis chez soi.

Par ailleurs, la numérisation des comptes et la généralisation des paiements mobiles ont simplifié la vie des usagers et contribué au développement économique. Pham Anh Tuân, directeur du Département des paiements de la BEV, indique que les paiements non monétaires augmentent de 30 à 40% par an en moyenne. Les paiements par code QR, en particulier, ont bondi de 104% en volume et de plus de 97% en valeur rien qu’en 2024. Les portefeuilles électroniques et les cartes sont utilisés pour régler les factures du quotidien : téléphone, électricité, eau, commandes en ligne, frais hospitaliers, etc.

Environnement numérique

Récemment, ce mode de paie-ment est devenu encore plus pratique avec l’introduction de haut-parleurs de notification dans les points de vente. Ces dispositifs permettent aux commerçants de recevoir immédiatement une confirmation vocale des transactions, sans avoir à vérifier manuellement.

Selon M. Tuân, “autrefois, sortir sans argent liquide signifiait ne rien pouvoir acheter. Aujourd’hui, et demain encore plus, tous les services bancaires seront accessibles dans un environnement numérique”. Les smartphones deviennent ainsi le lien principal entre clients, banques et prestataires de services. De nombreuses nouvelles technologies sont adoptées : plusieurs banques ont déjà lancé Apple Pay, Google Pay, et les paiements via montres connectées. Ces dispositifs rendent les paiements encore plus rapides et intuitifs.

Entrant dans sa septième année, la Journée sans numéraire ne se limite plus à la sensibilisation. Elle tend à devenir une véritable plateforme nationale pour l’essor du paiement numérique. L’objectif est qu’à la fin de 2025, 75% des transactions au Vietnam soient sans numéraire, que les paiements mobiles doublent, et que 100% des supermarchés, centres commerciaux et fournisseurs d’électricité, d’eau et de télécommunications acceptent les paiements électroniques.

Le gardien des pages oubliées et ses 400 000 journaux “collectionnés”

22/06/2025

https://fr.nhandan.vn

Avec plus de 400 000 exemplaires, Nguyen Phi Dung détient la plus grande collection de journaux papier du Vietnam. Sa maison est devenue une véritable archive de la presse nationale.

Nguyen Phi Dung passe des heures et des nuits dans sa “caverne”.

Nguyen Phi Dung passe des heures et des nuits dans sa “caverne”.

À Nam Dinh (au Nord-Est du Vietnam), la “caverne” de Nguyên Phi Dung évoque un véritable sanctuaire de la presse. Dès l’entrée, une odeur familière flotte dans l’air : celle du papier, rappelant les échoppes des bouquinistes d’antan.

Mais c’est le décor qui saisit le visiteur : des dizaines d’étagères journaux anciens, parfois hautes de 2 m, s’alignent avec une précision quasi muséale, offrant un spectacle impressionnant de mémoires imprimées.

“Ma passion pour les journaux papier me vient de mon père”, confie M. Dung. Mais au-delà de la passion, c’est un profond respect pour la presse et pour l’histoire qui le motive à conserver précieusement ces archives, notamment les titres révolutionnaires d’avant 1954.

Il souhaite ainsi transmettre aux générations futures la mémoire d’une époque difficile, marquée par l’engagement courageux de journalistes de terrain qui, au péril de leur vie, rapportaient les nouvelles du front et révélaient au monde entier la vérité sur la lutte de libération du peuple vietnamien.

Grand collectionneur

L’Organisation des records du Vietnam (VietKings) a officiellement reconnu M. Dung, fin novembre 2024, comme le plus grand collectionneur de journaux papier publiés au Vietnam depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui.

À ce jour, il possède plus de 400 000 exemplaires d’environ 1 000 journaux, pesant au total 21 tonnes, dont plus de 100 titres publiés au Vietnam avant 1954.

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Nguyen Phi Dung et le premier numéro du bulletin d’information bimensuel « Le Courrier du Vietnam », publié le 15 mai 1964.

Travaillant dans le secteur de l’informatique, Nguyen Phi Dung a tiré parti très tôt de l’essor des réseaux sociaux pour partir à la recherche de journaux anciens. “Ma principale source reste les autres collectionneurs”, partage-t-il.

À plusieurs reprises, il a acquis en bloc des stocks impressionnants, comme ces trois tonnes de journaux à Hanoï ou cette tonne supplémentaire à Ho Chi Minh-Ville et à Bac Ninh dans un village spécialisé dans le papier recyclé, un eldorado pour dénicher des titres oubliés.

Il ne néglige pas non plus les archives issues de fusions administratives, ni la duplication des titres ou l’état de détérioration dû aux termites obligent parfois à liquider des stocks entiers. “Après chaque achat, je trie minutieusement pour ne conserver que les exemplaires encore en bon état”, précise-t-il.

Parmi ses pièces les plus précieuses figure le premier numéro du journal Co Giai phong (Le Drapeau de Libération – organe de propagande du Parti communiste d’Indochine), publié le 10 octobre 1942. Ce numéro diffusait les orientations du Parti, dénonçait le fascisme et incitait la population à la mobilisation générale.

Selon le Musée d’histoire du Vietnam, le journal Co Giai phong a vu le jour le 10 octobre 1942. Sous la direction directe du secrétaire général Truong Chinh, alors principal éditorialiste, il n’a connu que 33 numéros, tirés en lithographie sur papier bleu clair au format 27 x 38 cm.

En 2007, ce musée, en partenariat avec les Éditions culture-information, a publié l’intégralité des contenus de 32 numéros, à l’exception du tout premier, introuvable à l’époque. Ce précieux numéro inaugural figure aujourd’hui dans la collection de M. Dung.

Rares exemplaires

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Le premier numéro du journal « Co Giai phóng » (Le Drapeau de Libération – organe de propagande du Parti communiste d’Indochine), publié le 10 octobre 1942.

De plus, dans sa collection se trouve le journal ancien Le Courrier d’Haiphong, publié en 1886. Il a également réussi à rassembler près de 20 premiers numéros de journaux, tels que Cuu Quoc (Salut national – numéro du printemps de l’année Quy Mui, sorti le 5 janvier 1943) ; Gia Dinh bao (Journal de Gia Dinh, dont le premier numéro a été publié en 1865 à Saïgon – ancien nom de Ho Chi Minh-Ville) ; et Phu nu tan van (Femmes de la nouvelle littérature, dont le premier numéro date de 1929 à Saïgon). Sa collection comprend également de nombreux exemplaires des Journaux Nhân Dân (Le Peuple), Quan doi nhan dan (L’Armée populaire), Tien phong (Le Pionnier) et Thanh nien (Les Jeunes).

Pour préserver cette immense collection, M. Dung a aménagé une pièce d’environ 50 m², équipée d’un climatiseur et d’un déshumidificateur, maintenant une température d’environ 22°C.

Pour les journaux particulièrement rares, il les enveloppe individuellement dans du plastique, les roule et les place dans des tubes en carton, qu’il range soigneusement dans une vitrine.

À son avis, la presse reflète les informations sur la vie, l’économie, la politique, la culture et la société à travers les différentes périodes de l’histoire du pays.

Ces documents journalistiques sont conservés pour que les générations futures puissent comprendre comment nos ancêtres ont vécu, combattu et défendu le pays, tout en prenant conscience du développement économique et culturel du Vietnam au fil du temps.

Le Vietnam célèbre 100 ans de presse révolutionnaire

24/06/2025

https://lepetitjournal.com/ho-chi-minh

Si en France, le 21 juin est le jour de la fête de la musique, au Vietnam, cette date est celle de la journée de la presse révolutionnaire. Mais alors, pourquoi le 21 juin ? Parce que c’est le 21 juin 1925 qu’a paru le tout premier numéro du Thanh Nien, un journal fondé par un certain Nguyen Ai Quoc, c’est à dire par le futur Ho Chi Minh.



1925, donc. A l’époque, le Vietnam est sous domination coloniale. Il est divisé en trois entités – Tonkin, Annam et Cochinchine – qui sont elles-mêmes des composantes de l’Indochine française.

Il n’empêche. Le nationalisme vietnamien existe bel et bien et même si par la force des choses la lutte est clandestine, elle s’organise, à l’étranger au besoin. Nguyen Ai Quoc, lui, fait partie des meneurs. Cela fait maintenant plusieurs années qu’il sillonne le monde et qu’il tente de faire entendre la voix de ses frères vietnamiens, notamment à Moscou, dans cette Union soviétique où la cause des peuples colonisés est prise au sérieux.

Mais en ce printemps 1925, c’est dans le sud de la Chine, qu’il se trouve, plus précisément à Guangzhou. C’est l’internationale communiste, le Komintern, qui l’a dépêché sur place, pour allumer des foyers révolutionnaires en Asie du Sud-Est.

Nguyen Ai Quoc qui s'appelait alors Nguyen Tat Thanh en France

Nguyen Ai Quoc qui s’appelait alors Nguyen Tat Thanh en France

Pour Nguyen Ai Quoc, qui a alors 35 ans, c’est l’occasion rêvée. Non content de fonder une ligue de la jeunesse révolutionnaire du Vietnam, il lui adjoint un organe de presse, qu’il baptise Thanh Nien (Jeunesse). 

Une simple feuille ronéotypée

Faut-il le préciser ? Les moyens dont il dispose alors sont dérisoires. Les tous premiers numéros du Thanh Nien sont écrits à la main et ronéotypés. Mais qu’importe…

Nguyen Ai Quoc lance le magazine "Thanh Nien" en 1925

Nguyen Ai Quoc lance le magazine « Thanh Nien » en 1925

C’est dans une modeste maison de la rue Wenming que Nguyen Ai Quoc réunit des partisans pour leur dispenser des cours de formation idéologique. Il songe déjà à créer un parti politique d’inspiration marxiste : ce sera chose faite cinq ans plus tard, le 3 février 1930 très exactement, avec la fondation du parti communiste vietnamien.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour l’instant, Nguyen Ai Quoc doit fédérer les Vietnamiens en exil autour de lui, et comme Lénine avant lui, il est convaincu que la presse est un outil indispensable.

Aussi s’attelle-t-il à la tâche, avec une belle ardeur. Entre 1925 et 1927, c’est lui qui assure la rédaction, l’impression et la distribution du Thanh Nien. Editorial, analyses, actualités, poésie… Bien qu’artisanal, le journal se veut aussi complet que possible.

Semer les graines de la révolution

Une fois imprimés, les exemplaires du Thanh Nien sont acheminés vers Hong Kong, puis discrètement introduits au Vietnam grâce à un réseau clandestin. La distribution n’en demeure pas moins assez irrégulière et sujette à bien des aléas. Cela étant, les militants révolutionnaires n’hésitent pas à recopier à la main lorsque c’est nécessaire, de façon à répandre la bonne parole.   

Les autorités coloniales, elles, sont aux aguets. Elles cherchent par tous les moyens à traquer les réseaux de diffusion, mais elles ne parviendront jamais à enrayer la machine.

En 1927, Nguyen Ai Quoc quitte Guangzhou et retourne à la clandestinité. La ligue de la jeunesse prend alors le relais et le Thanh Nien continue à semer les graines de la révolution, avec un style incisif qui fait mouche. 

« La France a envahi notre pays dans le but de l’exploiter. Elle considère notre peuple de la manière qu’on élève des poules et des cochons. On élève des poules et des cochons pour en tirer des œufs et de la viande. Si l’on laisse les poules et les cochons s’échapper, c’est une perte. Il faut donc bien les enfermer et les empêcher de s’enfuir »

« La révolution, ce sont toutes les actions par lesquelles un peuple opprimé devient libre et prospère. L’histoire des nations nous enseigne que seule la révolution permet d’obtenir un meilleur gouvernement et une meilleure éducation »

« Ô compatriotes ! La liberté est un droit que le ciel nous a donné. Un homme privé de liberté vaut mieux mort que vivant. Réveillez-vous, réveillez-vous, brisez la cage dans laquelle ils nous enferment ! »   

« Dans une nation sous domination étrangère, la première étape de la révolution est de chasser l’impérialisme pour libérer notre peuple. La force révolutionnaire repose sur l’ensemble de la population. Plus le peuple prend conscience de son oppression, plus la révolution devient puissante » 

« Après avoir expulsé les Français du Vietnam, nous devons éliminer les contre-révolutionnaires, construire des voies de transport, développer le commerce et l’industrie, éduquer le peuple, et assurer la paix et le bonheur pour le peuple »

« Pour faire une révolution, il faut savoir que la révolution est une tâche commune et qu’il faut mener des missions avec dévouement, intégrité. Il faut aussi savoir que la chose la plus importante dans la réalisation de la révolution est le sacrifice : le sacrifice de la famille, celui de la vie, celui des intérêts et celui des opinions » 


Aujourd’hui, le Thanh Nien est bien évidemment sorti de la clandestinité. Il s’affiche même au grand jour. Il faut dire qu’en l’espace d’un siècle, Nguyen Ai quoc est devenu Ho Chi Minh et le Vietnam a recouvré sa liberté et son indépendance, en payant le prix fort, il est vrai.

Qui aurait pu croire qu’une simple feuille ronéotypée allait ainsi contribuer au soulèvement de tout un peuple ?

Pham Minh Chinh appelle à la résilience économique face aux incertitudes mondiales

24/06/2025

https://fr.vietnamplus.vn

Hanoï (VNA) – Le Premier ministre Pham Minh Chinh a présidé à midi 23 juin une réunion entre la Permanence du gouvernement et les ministères et localités pour évaluer la situation actuelle et proposer des solutions pour faire face à l’évolution du conflit au Moyen-Orient ainsi qu’aux récents événements mondiaux impactant le développement économique du Vietnam.

Lors de cette réunion, le chef du gouvernement a souligné que les évolutions complexes et imprévisibles de la conjoncture mondiale pourraient continuer d’affecter l’économie globale, y compris celle du Vietnam. Ces influences toucheraient notamment les objectifs de croissance, les transports, les chaînes d’approvisionnement, la logistique, la consommation et les taux de change.

Pour le Vietnam, le Premier ministre a affirmé que le pays disposait d’opportunités et d’atouts pour restructurer son économie vers une approche verte, rapide et durable, tout en diversifiant ses marchés, ses produits et ses chaînes d’approvisionnement.

Il a demandé aux ministères, aux secteurs, aux unités ainsi qu’à l’ensemble de la population de poursuivre le renouvellement et le renforcement des moteurs traditionnels de croissance tels que l’investissement, les exportations et la consommation.

En parallèle, il a encouragé le développement de nouveaux moteurs de croissance comme la science, la technologie, l’innovation, la transformation numérique et la transition verte. Rappelant les orientations du Parti et de l’État pour une économie indépendante, autonome et dynamique, tout en étant activement, profondément, substantiellement et efficacement intégrée à la communauté internationale, le Premier ministre a donné des instructions claires.

Il a ordonné la mise en œuvre rigoureuse des politiques budgétaires, notamment l’exonération fiscale, la réduction des dépenses publiques et la promotion de l’épargne. Il a également insisté sur l’accélération du décaissement des fonds d’investissement public, en particulier pour les infrastructures stratégiques.

Il a réaffirmé la nécessité de maintenir une politique flexible et efficace. Les objectifs sont de maîtriser les taux de change, de contenir l’inflation, d’éviter la spéculation sur l’or et les devises, et de développer le crédit de manière contrôlée, tout en apportant un soutien aux entreprises.

Le Premier ministre a souligné l’importance d’assurer les grands équilibres macroéconomiques, notamment la sécurité alimentaire et énergétique, le bon fonctionnement des marchés – notamment ceux des denrées alimentaires – et la stabilité des prix, notamment pour les produits stratégiques comme le pétrole et l’électricité.

Il a également insisté sur la nécessité de garantir la sécurité de l’information. Pham Minh Chinh a exhorté à poursuivre les négociations sur de nouveaux accords de libre-échange, à tirer pleinement parti de ceux déjà signés, à intensifier les efforts de promotion du commerce, à améliorer la logistique, à accélérer la réforme douanière, et à maintenir fermement les objectifs des négociations tarifaires avec les États-Unis.

En parallèle, il a appelé au développement du marché intérieur, en particulier à la stimulation de la consommation, à la promotion du commerce électronique et à la modernisation de la collecte fiscale. Il a également souligné l’importance du développement du tourisme ainsi que des industries culturelles et du divertissement.

Enfin, le Premier ministre a demandé aux comités populaires des villes et provinces de stabiliser rapidement les structures administratives à deux niveaux. Il a également demandé de lutter activement contre la contrefaçon et la commercialisation de produits d’origine inconnue — en particulier faux médicaments et aliments contrefaits — et de resserrer les inspections. Ces mesures visent à contribuer à la stabilisation des marchés et à l’élargissement de la production.

Des milliers de produits verts et des nouvelles technologies présentés à l’exposition Vietbuild Hô Chi Minh-Ville 2025

26/05/2025

https://lecourrier.vn

Le 25 juin, l’exposition internationale Vietbuild Hô Chi Minh-Ville 2025 a ouvert ses portes au Centre international d’exposition et de conférence SKY EXPO (Parc informatique Quang Trung, 12e arrondissement).

L’événement suscite un grand intérêt de la part de la communauté des entreprises nationales et internationales, avec pour thème : «Construction – Matériaux de construction – Immobilier et Décoration intérieure et extérieure».

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L’exposition Vietbuild 2025 a ouvert ses portes le 25 juin à Hô Chi Minh-Ville.

Cette édition réunit plus de 600 entreprises avec plus de 2000 stands, présentant des produits et services dans les domaines de la construction, des matériaux de construction, de l’aménagement intérieur et extérieur, de l’immobilier, etc. De nombreux stands mettent en particulier en avant des produits verts, des technologies respectueuses de l’environnement, des matériaux recyclés, des équipements économes en énergie, en phase avec les tendances de développement durable et d’économie verte.

Un point fort notable est le lancement de la plateforme Vietbuild Online – un portail d’information pour présenter les entreprises et produits du secteur de la construction, des transports et de l’industrie, au Vietnam et à l’international. Cette plateforme vise à promouvoir les connexions commerciales, le transfert de technologies et la coopération en matière d’investissement à l’ère numérique.

Dans le cadre de l’événement, les organisateurs, en collaboration avec l’Association vietnamienne des matériaux de construction et le Conseil de promotion commerciale de la Fédération de Russie, organisent l’exposition industrielle EURASIA EXPO Vietnam 2025 – un forum de coopération sectorielle de niveau international entre entreprises asiatiques et européennes.

L’exposition ne se limite pas à la présentation de produits, mais comprend également des séminaires spécialisés sur les matériaux verts, la conception durable et les technologies de construction modernes. Cela contribue à stimuler l’innovation des entreprises, améliorer la qualité des produits et protéger l’environnement.

Vietbuild 2025 à Hô Chi Minh-Ville se tiendra jusqu’au 29 juin.

Sélections Gavroche Vietnam

15-30/06/2025

https://www.gavroche-thailande.com/category/asie/vietnam

Politique, Diplomatie

Le ministre vietnamien de la Défense, le général Phan Van Giang, a annoncé que le Vietnam inviterait certains pays étrangers à participer au défilé militaire du 2 septembre, organisé à l’occasion de la Fête nationale. Si le nombre de délégations étrangères attendues reste limité, leur présence témoignera du respect et de la considération que le Vietnam inspire à ses partenaires internationaux. Pour la première fois, les forces navales vietnamiennes — incluant la marine, les garde-côtes, les services de surveillance des pêches et l’aviation navale — prendront part au défilé.

Lors de la session annuelle du Conseil d’administration d’ONU Femmes à New York (17-19 juin), le Vietnam a réaffirmé son engagement en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Son représentant adjoint permanent auprès de l’ONU, Nguyen Hoang Nguyen, a appelé à un soutien accru pour les pays en développement et a souligné les avancées nationales, dont la hausse du nombre de députées et cheffes d’entreprise. Le Vietnam se classe désormais 72e à l’Indice mondial de l’écart entre les sexes, contre 87e en 2021.

Le ministère vietnamien des Affaires étrangères a annoncé une coordination renforcée avec les ministères de la Sécurité publique, de la Défense et les missions diplomatiques dans la région pour faire face à l’escalade du conflit entre Israël et l’Iran. Depuis le début des hostilités le 13 juin, Hanoï surveille la situation de près, évalue les risques pour ses ressortissants et prépare des plans d’évacuation potentielle. Le ministère a souligné les dangers importants pour les civils, y compris les communautés vietnamiennes présentes dans les deux pays.

Le 25 juin, l’Assemblée nationale du Vietnam a adopté une réforme majeure du Code pénal, supprimant la peine de mort pour huit délits, dont la corruption et le détournement de fonds. Soutenue par 89,75 % des députés, la loi entrera en vigueur le 1er juillet. Les condamnés à mort pour ces infractions verront leur peine commuée en prison à perpétuité. Pour les cas de corruption, une réduction de peine ne sera possible qu’en cas de restitution des trois quarts des biens détournés. La réforme introduit aussi de nouvelles sanctions contre les crimes liés à la drogue, à l’environnement et à la sécurité alimentaire.

Le 28 juin à Hanoï, le Premier ministre Pham Minh Chinh a reçu la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. Il a réaffirmé l’importance de la culture dans la stratégie de développement du Vietnam et a salué le partenariat croissant entre le pays et l’organisation. Avec déjà 72 titres reconnus, devenus des atouts nationaux majeurs, le Vietnam souhaite renforcer cette coopération. Le chef du gouvernement a demandé un soutien accru de l’UNESCO pour la conservation des sites existants et appuyé la candidature du complexe Yen Tu – Vinh Nghiem – Con Son, Kiep Bac au patrimoine mondial.

L’Assemblée nationale vietnamienne a adopté une résolution visant à accorder des exemptions de visa à certaines catégories de ressortissants étrangers jugés stratégiques pour le développement du pays : touristes, experts, milliardaires, scientifiques, artistes, personnalités publiques et athlètes d’élite. Le Vietnam espère ainsi renforcer son attractivité, alors que seuls 25 pays bénéficient aujourd’hui d’une exemption de visa, contre 93 pour la Thaïlande et 158 pour la Malaisie. Les délais de traitement des e-visas restent également un point faible du dispositif actuel.

Économie

Le troisième cycle de négociations commerciales entre le Vietnam et les États-Unis s’est achevé à Washington DC, alors que plane la menace de droits de douane « réciproques » pouvant atteindre 46 % sur les exportations vietnamiennes vers les États-Unis, envisagés par l’administration Trump. Le ministre vietnamien de l’Industrie et du Commerce, Nguyen Hong Dien, s’est entretenu avec le secrétaire américain au Commerce et l’USTR, notamment lors d’une session conjointe le 12 juin. Les États-Unis continueraient de faire pression sur le Vietnam pour réduire sa dépendance aux intrants chinois, particulièrement dans le secteur électronique. Des discussions ont porté sur le taux de contenu vietnamien et sur d’éventuelles lignes tarifaires différenciées. Le Vietnam a rappelé que tout accord devait respecter la souveraineté et les différences de développement de chaque pays. Nguyen Hong Dien a également échangé avec des dirigeants d’entreprises américaines implantées au Vietnam, comme Nike, Walmart et ExxonMobil. Selon Bloomberg, des avancées ont été réalisées, avec un possible compromis autour de droits de douane « réciproques » compris entre 20 et 25 %. Le moratoire de 90 jours expire le 9 juillet.

L’Assemblée nationale vietnamienne a adopté le 16 juin 2025 une nouvelle loi sur la gestion et l’investissement du capital de l’État dans les entreprises publiques, qui entrera en vigueur le 1er août. Le texte prévoit une plus grande autonomie stratégique, financière et salariale pour ces entreprises, à l’exception de celles opérant dans les secteurs de la défense et de la sécurité. La loi autorise également les entreprises publiques à garantir les prêts de leurs filiales majoritaires, dans la limite de leur apport réel en capital, et réduit d’environ 30 % les démarches administratives internes. Contrairement au projet initial, la version finale ne restreint pas l’investissement immobilier aux seules grandes entreprises publiques : toutes pourront désormais opérer dans ce secteur, rouvert à l’investissement public pour la première fois depuis 2018.

Le vice-Premier ministre Nguyen Hoa Binh a signé le 13 juin 2025 une décision établissant une zone de libre-échange à Danang. La zone doit couvrir 1 881 hectares au sein des districts de Lien Chieu et Hoa Vang, dont notamment plusieurs zones spécialisées dédiées à la production, à la logistique, au commerce et aux services, à l’industrie des technologies numériques, ainsi qu’à l’innovation. L’administration de la zone dans ces domaines sera déléguée à la Danang High Tech Park and Industrial Zone Authority. Son objectif est de positionner Danang comme centre de production international (l’industrie représentait 10 % du PIB de la ville en 2023) et d’accélérer le développement de l’industrie de hautes technologies.

Les studios de jeux vietnamiens ont généré un chiffre d’affaires impressionnant de 315 millions de dollars en 2024, et cette tendance positive se poursuit, avec déjà 214,85 millions de dollars enregistrés au premier semestre 2025. Selon GameGeek, une plateforme dédiée à l’écosystème du jeu vidéo au Vietnam, les projections indiquent que les revenus totaux pour 2025 pourraient dépasser les 430 millions de dollars, soit une croissance de 36,4 % par rapport à l’année précédente. Le succès se mesure aussi en termes de téléchargements : les jeux développés par des équipes vietnamiennes ont atteint 9,6 milliards de téléchargements en 2024, et devraient dépasser les 10,3 milliards en 2025, représentant environ 37,3 % des téléchargements mondiaux d’applications de jeux. Malgré ces chiffres remarquables, l’écosystème du jeu vidéo vietnamien, qui compte plus de 3 000 studios, souffre d’un manque de connectivité durable.

La province de Dong Nai, dans le sud du Vietnam, a présenté un projet ambitieux de zone de libre-échange d’une valeur de 16 milliards de dollars, étendue sur 8 500 hectares. Ce complexe, lié au futur aéroport international de Long Thanh, combine production, logistique, services financiers et innovation numérique. Financé à 55 % par des investissements étrangers, il vise à renforcer les secteurs clés comme la logistique digitale, l’électronique et la pharmacie. Le dossier sera soumis au Premier ministre pour approbation en juillet 2025.

En 2024, les consommateurs vietnamiens ont dépensé environ 16 milliards de dollars américains en achats en ligne via des plateformes telles que Shopee, Lazada et TikTok Shop, plaçant le Vietnam parmi les trois premiers marchés de commerce électronique en Asie du Sud-Est. Selon le rapport « Southeast Asia E-commerce 3.0 » de Momentum Works, le volume brut de marchandises (GMV) total de la région a atteint 128,4 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 12 % en glissement annuel, avec une moyenne de 43,6 millions de commandes par jour.

La Chambre de commerce et d’industrie du Vietnam (VCCI) a proposé l’abolition de la licence d’import-export d’or dans le cadre d’un projet de décret de la Banque d’État du Vietnam (SBV). Selon la VCCI, cette licence est superflue car les entreprises de production d’or sont déjà agréées et étroitement gérées par la SBV, et son maintien augmenterait inutilement les procédures et les coûts. En outre, la VCCI a jugé la condition d’un capital social minimum de 1 000 milliards de dongs (environ 40 millions de dollars) pour l’obtention d’une licence de production de lingots d’or trop stricte, craignant qu’elle n’élimine la majorité des entreprises et ne limite la concurrence, affectant ainsi l’offre et les choix des consommateurs.

Vietnam Airlines prévoit de lancer en 2026 une compagnie aérienne dédiée au fret, s’appuyant sur son expertise et ses ressources actuelles. Annoncée par le PDG Lê Hồng Hà lors de l’assemblée des actionnaires le 25 juin, cette initiative suit la forte reprise du marché international du fret, qui a généré 65 % des revenus totaux au deuxième trimestre 2025, avec un bénéfice avant impôts d’environ 1 000 milliards de dongs vietnamiens (40 millions de dollars). Plusieurs Airbus A321 seront convertis en cargo dès le quatrième trimestre 2025 pour desservir les routes régionales.

Société

L’Université Van Lang figure désormais dans la tranche 1001-1200 du QS World University Rankings 2026, avec une distinction particulière pour sa réputation académique, classée au 392e rang mondial. L’établissement s’illustre également dans le classement QS Asia 2025, où il intègre le top 500, ainsi que dans les classements par discipline : ses programmes en Arts du Spectacle (51-100) et en Art & Design (101-150) figurent parmi les meilleurs au monde.

Le Vietnam a été réélu au Comité intergouvernemental de la Convention de l’UNESCO de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, lors de la 10e Conférence des Parties à la Convention, qui s’est tenue du 18 au 20 juin au siège de l’UNESCO à Paris. C’est la première fois depuis l’adoption de la Convention qu’un pays exerce deux mandats consécutifs (2021-2025 et 2025-2029) au sein de ce Comité.

Plus de 1,15 million d’élèves vietnamiens ont débuté l’examen national de fin d’études secondaires 2025 le 26 juin, marquant une étape cruciale alors que le pays met en œuvre son nouveau programme d’éducation générale de 2018. Cet examen est unique car il doit s’adapter à une transition entre l’ancien programme de 2006 (pour environ 22 140 élèves) et le nouveau, axé sur les compétences et l’application pratique des connaissances (pour plus de 1,13 million d’élèves). Cette double approche, avec des formats et règlements distincts, vise à assurer l’équité pour tous les candidats. Les élèves du nouveau programme passent quatre matières, dont les mathématiques et la littérature obligatoires, et deux matières au choix parmi 13 options élargies.

Tourisme, Culture

La province vietnamienne de Tây Ninh a accueilli plus de 3,2 millions de visiteurs au cours des cinq premiers mois de 2025, soit une hausse de 4,1 % par rapport à l’an dernier. Les recettes touristiques ont atteint 93,6 millions de dollars, en progression de près de 49 % et représentant déjà 88 % de l’objectif annuel. Rien qu’en mai, 370 000 visiteurs ont généré plus de 190 milliards de dongs. Cette croissance est portée par une stratégie de promotion active, le développement de circuits culturels et écologiques, et l’amélioration des infrastructures sur des sites majeurs comme la montagne Ba Den et le Saint-Siège de Cao Dai.

Le chemin de fer nord-sud du Vietnam, surnommé le « Reunification Express », a été désigné par le magazine de voyage australien Lonely Planet comme l’un des 24 voyages en train les plus incroyables à réserver en 2025. Décrit comme l’une des « lignes de chemin de fer les plus appréciées d’Asie du Sud-Est et l’un des voyages en train de nuit les plus épiques au monde », le Reunification Express offre une manière immersive de découvrir les métropoles vietnamiennes en traversant des villes historiques et en longeant des côtes spectaculaires. Partant quotidiennement d’Hô-Chi-Minh-Ville vers Hanoï, ce voyage de deux jours couvre environ 1 726 kilomètres, permettant aux passagers d’explorer la diversité des paysages du Vietnam depuis le confort du train.

Le tout premier festival de la sauce de poisson de Phu Quoc se tiendra du 27 au 29 juin, sous le thème « Essence de l’Île Perle », célébrant un savoir-faire artisanal vieux de plusieurs siècles sur l’île. Cette annonce a été faite lors d’une conférence de presse conjointe de l’Association vietnamienne de la sauce de poisson et de l’Association des producteurs de sauce de poisson de Phu Quoc. Le président du Comité populaire de la ville de Phu Quoc, Tran Minh Khoa, a souligné que ce festival marque une étape importante pour la promotion de la marque, de la valeur et de l’héritage de cette sauce de poisson traditionnelle, un produit profondément enraciné dans l’identité et l’histoire de l’île depuis plus de 200 ans.

L’Autorité de l’aviation civile du Vietnam (CAAV) a émis une directive urgente à toutes les unités d’aviation du pays pour renforcer les mesures de sécurité des vols pendant la période estivale de pointe et en prévision des conditions météorologiques défavorables, telles que les orages. Cette décision fait suite à une récente collision au sol impliquant deux avions de Vietnam Airlines à l’aéroport international de Noi Bai. Le 27 juin, un Boeing 787 en phase de décollage est entré en collision avec la queue d’un Airbus 321. Les deux avions et leurs quatre pilotes ont été suspendus, et une enquête est en cours pour déterminer les causes de l’incident, classé au niveau B de l’évaluation des incidents aéronautiques.

Ha Truc Linh, 21 ans, a été élue Miss Vietnam 2024 lors du concours organisé par le journal Tien Phong, recevant une couronne et un prix d’environ 20 000 dollars. Mesurant 1,72 mètre et aux mensurations de 80-59-95 cm, elle a séduit le jury par ses performances tout au long de la compétition. Ce concours biennal, unique au Vietnam depuis 1988, célèbre la beauté, le talent et l’intelligence des femmes vietnamiennes. La première dauphine Tran Ngoc Chau Anh et la deuxième dauphine Nguyen Thi Van Nhi ont également reçu couronnes et récompenses. Ha Truc Linh a exprimé son émotion et son souhait de poursuivre son parcours avec sérieux, en espérant le soutien du public pour contribuer sincèrement à la société.

Hanoï prévoit de lancer une série d’activités et de nouveaux produits touristiques pour le reste de l’année, avec un accent particulier sur les fêtes nationales. Selon Tran Trung Hieu, directeur adjoint du Département du Tourisme de Hanoï, la ville vise à attirer un grand nombre de visiteurs pour le 80e anniversaire de la Révolution d’Août (19 août) et de la Fête nationale (2 septembre). Les statistiques montrent déjà une augmentation significative des réservations d’hôtels et des recherches en ligne pour ces périodes, particulièrement dans les districts de Hoan Kiem et Ba Dình, où se dérouleront les principales commémorations. Pour gérer cet afflux, Hanoï a restructuré ses itinéraires touristiques en trois niveaux (international, national, intra-urbain) et lancera de nouveaux produits, dont vingt visites nocturnes comme « Le Son de la Cloche de Tran Vu ». Deux nouvelles routes, « South Thang Long Heritage Road » et « Education Road », seront inaugurées en août.

dienhai.nguyen@free.fr

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